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Après un arrachage d’OGM, MM. Bové, Mamère et Onesta convoqués par la gendarmerie

Publie le mardi 3 août 2004 par Open-Publishing
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de Caroline Monnot

Les "faucheurs" promettent de nouvelles actions.

Ils étaient plusieurs centaines, dimanche 25 juillet, à avoir arraché, à visage découvert, des plants de maïs génétiquement modifiés à Verdun-sur-Garonne (Haute-Garonne), mais seuls trois de ces "faucheurs volontaires" viennent d’être contactés par la gendarmerie. Tour à tour les élus Verts Gérard Onesta, député européen, et Noël Mamère, député de Gironde, ainsi que l’ancien syndicaliste paysan José Bové ont été convoqués pour être entendus. Le 4 juin, le garde des sceaux, Dominique Perben, a recommandé aux parquets, par voie de circulaire, d’apporter "une réponse judiciaire exemplaire" à l’encontre des "opérations organisées visant la destruction de plants et de récoltes".

"DÉSOBÉISSANCE CIVILE"

"Je dois me rendre à la gendarmerie le 5 août, ici en Corse", confirme M. Mamère, que les enquêteurs ont joint sur son lieu de vacances. Le même jour, M. Onesta doit se rendre à Toulouse. Tout comme M. Bové, ainsi que l’en a informé la gendarmerie de Millau lundi 2 août. "Je leur ai dit qu’à cette date-là ce n’était pas possible pour moi, je suis en déplacement", indique ce dernier. Lundi soir, les "faucheurs volontaires" ont fait leurs comptes : pour le moment, à part ces trois personnalités, aucun autre participant à l’action anti-OGM de Verdun-sur-Garonne n’a été inquiété.

"S’agit-il de faire un exemple en ciblant les poursuites sur une, deux, trois ou six noms ? s’interroge M. Onesta. Le choix ne va pas être neutre alors que ce sont plusieurs centaines de personnes qui ont assumé leur désobéissance civile, dont une bonne cinquantaine d’élus." "Je ne vois pas très bien quel est l’objectif", indique pour sa part M. Mamère, qui compte déclarer aux gendarmes qu’il "ne déposera pas". "L’atteinte à la propriété, ajoute-t-il, c’est la société Pioneer -à l’origine des essais sur la parcelle de Verdun-sur-Garonne- qui l’a commise en portant atteinte aux cultures traditionnelles voisines. Moi, j’estime que j’ai agi dans le cadre de la loi, c’est-à-dire de l’intérêt général."

Pour M. Bové, "sur les trois personnes convoquées, il y a deux députés, dont un vice président du Parlement européen, qui bénéficient d’une immunité parlementaire. S’ils veulent aller jusqu’au bout, il faudra qu’ils en demandent la levée." MM. Mamère et Onesta se disent prêts à demander eux-mêmes la levée de cette immunité. "Je demande à répondre de mon acte, qui, paraît-il, selon M. Perben, vaut cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende", déclare M. Onesta. "C’est comme le mariage de Bègles, c’est un gouvernement qui tonne, menace, veut montrer qu’il fait respecter l’ordre et la morale", renchérit M. Mamère. "La riposte à cela, c’est l’organisation d’une nouvelle journée d’actions des faucheurs volontaires d’ici une quinzaine de jours", promet M. Bové.

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3226,36-374418,0.html

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