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la transgression selon M-G Buffet

Publie le jeudi 21 mai 2009 par Open-Publishing
1 commentaire

Dans le dernier humanité dimanche, il y a un entretien avec M-G Buffet.
Je n’en retiens que quelques phrases. Je sais, on peut taxer tout cela de mauvaise foi parce que, sur le fond, les propositions sont bonnes mais comme un proverbe le dit :"l’enfer est pavé de bonnes intentions." On dit aussi :"le diable est dans les détails."

1)«  Si on est la rue mais qu’on n’est pas dans les urnes, le mouvement social ne débouchera pas pleinement.  »

C’est le genre de phrase maladroite qui m’énerve. Cela donne l’impression enfantine que les manifestants vont se miniaturiser pour entrer dans la boîte qui trônera au centre du bureau de vote. Cette phrase souligne le fait que la direction du PCF considère que le vote n’est pas à la mesure du mouvement social. Au lieu de tenter de susciter un élan contestataire avec le vote, on en fait un prolongement des luttes assez poussif. Cela minore l’ampleur de la colère, on la rend gentillette, on la canalise pour rassurer.

2) «  C’est le débat qui a permis de battre le traité constitutionnel européen.  »

Le débat ne peut rien battre du tout. Il ouvre des perspectives. il permet un réel exercice de la démocratie. On ne peut pas battre non plus un traité, mais ses partisans. Tout cela manque de clarté. Le flou, toujours le flou. Cela dénote un manque d’emprise ave le réel.

3)«  Et pour changer l’orientation politique du Parlement, il faut faire rougir sa gauche. »

La maladresse de l’expression rend comique le discours. Faire rougir la gauche consiste à lui faire honte en somme... Il aurait été plus direct de dire qu’il faut une gauche à la hauteur des luttes sociales et de la remise en cause du capitalisme en crise. Pourquoi ne pas être simple ? Pourquoi utiliser des expressions imprécises ?

4)«  Je voudrais m’adresser aux électeurs et aux électrices du PS, du PRG, du MRC.  »

il faudrait déjà s’adresser à l’électorat du PCF avant de solliciter les autres. C’est toujours la même chose. Je doute que dans les quartiers populaires on connaisse le front de gauche alors que le parti communiste, même très faible, est plus identifiable.

Donc on appelle à la transgression, c’est-à-dire que l’on demande à l’électeur de ne pas être conformiste et de réfléchir pour voter autrement que d’habitude, mais on lui propose un discours assez convenu et maladroit avec des propositions excellentes mais qui ne semblent pas crédibles. C’est vraiment dommage.

Gracchus

Messages

  • Il y a une hierarchie fondamentale pour les communistes, c’est bien l’organisation de la classe exploitée, son unité, afin que le vieux rêve, sans lequel nul ne peut se prétendre communiste, que les travailleurs se libèrent eux-mêmes, dirigent les entreprises, etc, ne peut se réaliser.

    Une élection ce n’est pas cela, les Européennes encore moins.

    Sans cette organisation (qui ne se confond pas avec un parti ou un syndicat) les élections n’ont pas grand sens, ou se résument à de la propagande.

    Cela fait maintenant plusieurs dizaines d’années que le PCF , du moins son appareil, parle et agit comme si la classe exploitée avait son organisation. Ou que le problème ne se pose plus vraiment.

    Les organisations de la calsse exploitée sont completement fragmentées, très faibles (10 syndicats) , très fortement bureaucratisées et incapables d’être les cadres convenables de résistance sous les coups du capitalisme.

    Si le PCF veut servir à quelque chose c’est bien de travailler à ce poblème.

    Mais apparemment il est concentré à faire l’inverse, essayé d’être élu pour s’imaginer qu’ainsi on change les choses. On sait bien que non.

    Il n’y a pas de trait d’égalité entre une démocratie limitée, faillie, dont les règles sont un hymne à la magouille avec Télé-Sarko à la maneuvre ET le travail d’organisation et de riposte des travailleurs, le travail de construction d’une démocratie sur le terrain des rapports de production.

    Marie-George n’est pas une communiste.