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Palestine - NPA - Européennes

Publie le dimanche 31 mai 2009 par Open-Publishing
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REPONSES DU NPA AUX QUESTIONS DE LA PLATEFORME DES ONG FRANÇAISES POUR LA PALESTINE, ELECTIONS EUROPEENNES DE JUIN 2009

1 - Plusieurs déclarations officielles européennes appellent depuis des années au respect par Israël du droit international et droit international humanitaire. Or la situation ne cesse de se dégrader sur le terrain. Concrètement, que comptez-vous mettre en oeuvre pour que ces déclarations soient suivies d’effet. Et tout d’abord pour faire ouvrir les points de passage de et vers la bande de Gaza et mettre un terme aux projets de colonisation ?

Le droit international et le droit international humanitaire n’ont jamais été respectés par Israël, qui bénéficie d’un traitement de faveur de la part des grandes puissances impérialistes et de leurs alliés. Ainsi les résolutions de l’ONU ont toutes été foulées aux pieds par l’état sioniste, les plus importantes étant : la 194-3 du 11 décembre 1948 qui autorise le retour des réfugiés, la résolution 242 du 22 novembre 1967 qui demande à Israël de se retirer des territoires occupés, la 3236 de novembre 1974 qui affirme le droit inaliénable du Peuple Palestinien à l’indépendance et à l’autodétermination.
Comme on le voit, il n’est plus question de demander le simple respect des normes du droit international mais de construire un rapport de force qui contraigne Israël et ses alliés à l’appliquer.

C’est pour cela que le NPA s’engage dans la campagne BDS – Boycott, Désinvestissement, Sanctions – afin de sensibiliser la population à la situation inacceptable que vivent les Palestiniens depuis plus de 60 ans, et de faire directement pression sur l’Etat israélien et ses alliés.

La Campagne BDS a été initiée en juillet 2005 par une coalition regroupant l’ensemble des forces politiques, sociales et associatives palestiniennes représentatives (172 organisations signataires). Cette coalition inclut les 3 composantes du peuple palestinien : Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza, Palestiniens d’Israël, réfugiés des camps de l’extérieur. Une telle unité est unique dans l’histoire du mouvement national palestinien.

La finalité en est simple : développer une campagne internationale, populaire, de solidarité avec le peuple palestinien, autour d’axes, de mots d’ordre et de modes d’action très concrets. Il s’agit, à l’instar de ce qui s’était passé avec l’Afrique du Sud, de multiplier les pressions politiques, sanctions économiques et diplomatiques contre Israël tant que les droits des Palestiniens ne seront pas respectés.

3 thématiques principales donc :
 Boycott : à un niveau populaire, voire institutionnel (municipalités, par exemple), encourager le boycott institutionnel et des produits fabriqués en Israël.
 Désinvestissement : exiger des entreprises privées et publiques qu’elles cessent leurs investissements en Israël et/ou leurs partenariats économiques avec des entreprises israéliennes.
 Sanctions : exiger des Etats et des gouvernements qu’ils prennent des sanctions (diplomatiques, économiques) contre Israël.
Une campagne BDS réussie aurait entre autres pour conséquence une stigmatisation internationale de l’Etat d’Israël. D’après nombre de militants israéliens anticolonialistes, une telle stigmatisation pourrait avoir des effets bénéfiques en amenant une partie de la population à remettre en question une politique qui les isole du reste du monde.

Les Etats réactionnaires arabes portent une lourde responsabilité dans la situation tragique que vit le Peuple Palestinien aujourd’hui. Ainsi l’Egypte, au plus fort des bombardements de Gaza en janvier dernier, refusait d’ouvrir ses frontières avec la Palestine pour faire entrer des vivres, des médicaments ou des équipes médicales, au prétexte fallacieux qu’une telle mesure inciterait les Palestiniens de Gaza à quitter leur pays. Le NPA salue les courageuses manifestations fortement réprimées, tenues pendant les massacres de janvier, dénonce le régime réactionnaire de Moubarak exige l’ouverture du poste frontière de Rafah et le passage immédiat des centaines de camions de l’aide humanitaire bloqués par les autorités.

Le NPA réaffirme le droit du peuple palestinien à la résistance, y compris armée.

2. - En tant que parlementaire européen, vous aurez à vous prononcer sur la politique européenne dans la région.
 La persistance de la violation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés conduit à une violation de l’article 2 de l’accord d’association signé entre l’union européenne et Israël. Comptez-vous appeler à la suspension de l’accord d’association tant que le droit n’est pas respecté, dans la lignée de la résolution du Parlement européen d’avril 2002 ?
 L’accord d’association UE-Israël est en voie de rehaussement. Vous prononcerez-vous de manière officielle contre ce rehaussement ? Vous serez amené à vous prononcer sur la participation d’Israël aux programmes communautaires. Voterez-vous contre cette participation ?
 L’Union Européenne a financé de nombreuses infrastructures dans les territoires palestiniens qui ont été détruites par l’armée israélienne. Envisagez-vous de demander réparation pour les projets financés par l’UE et détruits par Israël ?

Le NPA se prononcera naturellement en faveur de la suspension de l’accord d’association entre l’UE et Israël, contre le rehaussement de l’accord et plus largement contre toute forme de partenariat entre l’UE et Israël.
Le NPA tient Israël responsable des dégâts immenses causés lors de la dernière invasion de Gaza et considère qu’Israël doit non seulement réparer les dégâts dont il est responsable sur les projets financés par l’UE mais plus largement concernant tous les dégâts causés au peuple palestinien depuis plus d’un demi siècle.

3.- Israël comme tout Etat doit rendre des comptes par rapport à ses actes. Plusieurs acteurs, présents sur le terrain ou lors de missions d’observations (notamment dans le contexte de l’attaque israélienne), ont décrit des faits constitutifs de crimes de guerre, voire de crimes contre l’humanité. Que comptez-vous faire pour que les responsables soient jugés ? Allez-vous demander la mise en place d’une commission internationale d’enquête indépendante, sous l’égide des Nations Unies ?

Les faits nous semblent avérés. Les responsables israéliens, tant gouvernementaux que militaires, de l’agression criminelle de Gaza, doivent être traduits devant la justice pénale internationale comme devant la justice pénale de différents pays quand leur législation le permet. Une nouvelle commission, sous l’égide de l’ONU, pourquoi pas ? Mais les précédentes nous rendent prudents. La question n’est pas tant celle de commissions que de ce qui est fait de leurs conclusions ! Un des buts de la campagne BDS est bien d’obtenir que les responsables de ces crimes soient jugés. Au delà des seules échéances électorales, le Npa contribuera à la construction d’une campagne BDS large et populaire. Sans cette pression internationale, d’éventuelles condamnations formelles ne seront pas suivis d’applications concrètes.

4.- L’Union européenne s’est récemment prononcée pour un gouvernement palestinien d’unité nationale. Comment pensez-vous que l’UE puisse faciliter la mise en œuvre d’un dialogue avec le Hamas ? Demanderez-vous pour cela le retrait du Hamas de la liste européenne des organisations terroristes ?

Le Hamas a été élu librement par le peuple palestinien parqué dans la bande de Gaza par Israël, avec la complicité de l’Union Européenne. Le Hamas représente pour partie le peuple palestinien et doit donc être un partenaire de l’Union Européenne au même titre que les autres forces politiques palestiniennes. Le NPA demande sans équivoque le retrait du Hamas, comme des autres organisations palestiniennes (nous pensons par exemple au FPLP) de la liste européenne des organisations terroristes. C’est aux palestiniens et à eux seuls de décider de leur avenir collectif, des instances qui les représentent et du type de société dans laquelle ils entendent vivre.
Pour autant, le NPA est attaché à l’unité du peuple palestinien et soutient toutes les démarches allant dans le sens d’ une refonte de l’Organisation de Libération de la Palestine représentative de tous les courants politiques impliqués dans la lutte de libération nationale.

De plus, le NPA se fera l’échos des positions des organisations de la gauche palestinienne rencontrée lors de la mission conduite par Olivier Besancenot et Myriam Martin du 17 au 21 avril dernier.

5. Des armes européennes ou fabriquées avec des composants européens sont utilisées par Israël par le biais de frappes indiscriminées contre des civils, en violation du droit international humanitaire. En décembre 2008, le Conseil des ministres a adopté un code de conduite (contraignant) sur l’exportation de technologie et d’équipements militaires à destination de pays tiers. Lors de son attaque, l’armée israélienne a utilisé du matériel militaire européen. Quelles mesures comptez-vous prendre pour que les Etats membres respectent ce nouveau code de conduite dans leurs rapports avec Israël ?

Dans le cadre de la campagne BDS et plus largement pour des raisons évidentes, le NPA demande un embargo sur toutes les armes à destination de l’Etat criminel d’Israël.

6.- Après l’échec du processus d’Annapolis, demanderez-vous la tenue d’une Conférence internationale sous l’égide de l’ONU fondée sur le droit international, avec un calendrier et des garanties d’application ?

En tant que Parti, nous évitons de faire référence au droit international « en général », car dans l’état actuel du rapport des forces ce droit tranche souvent en faveur des intérêts du capitalisme mondial.
Nous participons pleinement au mouvement de solidarité avec la lutte du peuple palestinien pour ses droits. Nous pensons que seule la mobilisation des peuples permettra d’y parvenir. L’expérience d’Oslo, où les Palestiniens ont été roulés dans la farine, ne doit pas être oubliée. Si une conférence internationale tenue sous l’égide de l’ONU pouvait, contrairement à toutes les initiatives précédentes, et grâce à cette pression, se traduire par un tel résultat avec une traduction concrète, pourquoi pas. Mais au risque de nous répéter cela suppose que nous réussissions à créer le rapport de force favorable pour imposer à Israël et ses alliés de reconnaître enfin l’injustice initiale faite au peuple palestinien et d’accepter la réalisation de ses droits, y compris le droit au retour.

Messages

  • pendant ce temps le 1 juin

    Un nouveau palestinien a trouvé la mort en raison du blocus israélien imposé contre la bande de Gaza, ce qui porte à 340 le nombre des victimes du blocus.

    Le ministère de la santé a précisé, lundi, que le citoyen Ahmed Hassan Mohammed Al-Saëd (53 ans), un habitant de la ville de Beit Lahia au nord de la bande de Gaza, est décédé après avoir souffert d’une cardiopathie.

    La victime avait besoin d’une opération chirurgicale, mais l’occupation lui a interdit de se soigner à l’étranger.

    Le ministère, a en outre appelé les Egyptiens à ouvrir le passage de Rafah pour faciliter le voyage des malades palestiniens qui attendent la mort dans les hôpitaux.