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Réponse à : NOUS NE VOTERONS PAS LE 7 JUIN !

Publie le dimanche 7 juin 2009 par Open-Publishing
13 commentaires

Je les ai rencontrés ce matin en faisant une diff sur un marché, tes camarades d’abstention.

Je n’en ai pas rencontré des comme toi, mais ils existent, je les vois intervenir sur Bellaciao.

Mais j’en ai vu pas mal de deux autres sortes :
 Ceux qui aboient, quand on tend le tract : "moi ça m’intéresse pas, je vote jamais"
 Ceux qui se sentent poussière impuissante, tristement souriant : "de toute façon ça sera toujours comme ça, on ne peut rien changer", d’un air (compatissant) de dire : mon pauvre, tu perds ton temps à faire de la politique, tu ferais mieux d’être sur ton vélo ou avec tes enfants...

Et avec la même langue de bois que les politiques qui commenteront les résultats dimanche soir, les abstentionnistes militants pourront se goberger : "quel succès, vous avez vu l’abstention ? ! On a - gâââ - gné !"

Gagné quoi ?

Penser que le taux d’abstention dans ce contexte est quelque chose de positif me semble d’un grand aveuglement. Je le vois plutôt comme un petit pas supplémentaire vers la dictature. En tout cas votre action est bien relayé par les médias (vous avez réussi à les infiltrer ? !) : ce soir, à la veille de ces élections, JT de France 2, Obama Sarkozy, accident d’avion, sport... Ah si, vers 20H25, 2 phrases sur les élections. Et c’est comme ça depuis le début. Les militants pour l’abstention sont vraiment partout !

Alors je me demande si c’est moi qui suis aveuglé (par mon appartenance au NPA)... ou si c’est vous. Au débat de jeudi sur France 2, seule bouffée d’oxygène : Besancenot en quelques minutes arrive à mettre sur le tapis le chômage, les luttes nécessaires, les travailleurs qu’on jette, le drame de l’immigration clandestine, les sans-papiers etc. Quelques minutes où les sans-voix ont un porte-parole. Terriblement efficace, en plus. Si la moitié des gens se réclamant de la gauche radicale s’abstiennent, la part déjà ridicule d’expression des sans-voix dans les médias, l’impact qu’elle peut avoir, vont se réduire au lieu de progresser.

On pourrait dire que parfois il faut savoir sacrifier certaines choses pour en obtenir de plus importantes... Mais dans ce cas, que faut-il mettre dans la colonne des + ? Notre cause aura-t-elle avancé d’un pouce, si l’abstention est supérieure de quelques pour cents ? La révolution un peu moins lointaine ? Là je vois pas, faudrait expliquer mieux que ça. Moi au contraire je n’y vois que des conséquences négatives. Je trouve que c’est une posture de principe, voire une réaction tripale : on s’est assis sur notre non au TCE ? Et bien on snobe vos élections.

Pour conclure sur ce sujet, quels seront les conséquences, les impacts respectifs de ces deux cas de figure (chiffres à la louche) :
 l’abstention passe de 54 à 58 %
 les listes NPA passent de 4 à 8 %
 Dans lequel de ces deux cas de figure on peut être, tous, NPA ou non, un peu plus optimiste pour l’avenir des luttes ?

Et pour finir de nager dans l’enthousiasme, j’ai appris ce matin qu’une vieille copine, militante de la première heure, va voter pour une alliance entre deux anciens ministres du gouvernement Jospin (Mélenchon et Buffet), ainsi que pour une tête de liste qui fut à la direction du PS durant toutes ces années (privatisations, reculs sociaux, libéralisation, lois "sécuritaires" etc.). Putain d’époque...

Chico

Messages

  • D’accord sur l’impact de l’émiettement...

    Mais il y a bien deux stratégies, je ne vois pas comment éviter qu’elles s’expriment toutes les deux :
     avancer vers une nouvelle gauche plurielle (en espérant, personnellement je ne vois pas comment, qu’elle n’aboutisse pas au même résultat que la précédente, en espérant "convaincre" le PS de mener une politique un minimum à gauche),
     avancer vers un pôle radical indépendant du PS, reconstruire (le NPA ne peut y arriver seul) une gauche de transformation sociale libre de ses mouvements.

    Chico

  • C’est vrai que demander aux partisans de la gauche radicale de s’abstenir, c’est un peu idiot ! Personne ne préconise cette consigne au PS ou à droite.
    Résultat : cette abstention ne fera que baisser le score de la gauche radicale, et par conséquent augmenter le score de la droite et du PS.
    Pour ma part, je préconiserai plutôt que les électeurs de droite et du PS boycottent ces élections, afin de faire monter notre score.
    Un NPA à 5%, c’est bien, un NPA à 8 %, c’est mieux !

  • autrement dit :

    Le criminel, c’est l’électeur ! par Albert Libertad

    Placard anti-électoral, 1er mars 1906. Publié par l’anarchie n°47 et signé Albert Libertad

    C’est toi le criminel, ô Peuple, puisque c’est toi le Souverain. Tu es, il est vrai, le criminel inconscient et naïf. Tu votes et tu ne vois pas que tu es ta propre victime.

    Pourtant n’as-tu pas encore assez expérimenté que les députés, qui promettent de te défendre, comme tous les gouvernements du monde présent et passé, sont des menteurs et des impuissants ?

    Tu le sais et tu t’en plains ! Tu le sais et tu les nommes ! Les gouvernants quels qu’ils soient, ont travaillé, travaillent et travailleront pour leurs intérêts, pour ceux de leurs castes et de leurs coteries.

    Où en a-t-il été et comment pourrait-il en être autrement ? Les gouvernés sont des subalternes et des exploités : en connais-tu qui ne le soient pas ?

    Tant que tu n’as pas compris que c’est à toi seul qu’il appartient de produire et de vivre à ta guise, tant que tu supporteras, - par crainte,- et que tu fabriqueras toi-même, - par croyance à l’autorité nécessaire,- des chefs et des directeurs, sache-le bien aussi, tes délégués et tes maîtres vivront de ton labeur et de ta niaiserie. Tu te plains de tout ! Mais n’est-ce pas toi l’auteur des mille plaies qui te dévorent ?

    Tu te plains de la police, de l’armée, de la justice, des casernes, des prisons, des administrations, des lois, des ministres, du gouvernement, des financiers, des spéculateurs, des fonctionnaires, des patrons, des prêtres, des proprios, des salaires, des chômages, du parlement, des impôts, des gabelous, des rentiers, de la cherté des vivres, des fermages et des loyers, des longues journées d’atelier et d’usine, de la maigre pitance, des privations sans nombre et de la masse infinie des iniquités sociales.

    Tu te plains ; mais tu veux le maintien du système où tu végètes. Tu te révoltes parfois, mais pour recommencer toujours. C’est toi qui produis tout, qui laboures et sèmes, qui forges et tisses, qui pétris et transformes, qui construis et fabriques, qui alimentes et fécondes !

    Pourquoi donc ne consommes-tu pas à ta faim ? Pourquoi es-tu le mal vêtu, le mal nourri, le mal abrité ? Oui, pourquoi le sans pain, le sans souliers, le sans demeure ? Pourquoi n’es-tu pas ton maître ? Pourquoi te courbes-tu, obéis-tu, sers-tu ? Pourquoi es-tu l’inférieur, l’humilié, l’offensé, le serviteur, l’esclave ?

    Tu élabores tout et tu ne possèdes rien ? Tout est par toi et tu n’es rien.

    Je me trompe. Tu es l’électeur, le votard, celui qui accepte ce qui est ; celui qui, par le bulletin de vote, sanctionne toutes ses misères ; celui qui, en votant, consacre toutes ses servitudes.

    Tu es le volontaire valet, le domestique aimable, le laquais, le larbin, le chien léchant le fouet, rampant devant la poigne du maître. Tu es le sergot, le geôlier et le mouchard. Tu es le bon soldat, le portier modèle, le locataire bénévole. Tu es l’employé fidèle, le serviteur dévoué, le paysan sobre, l’ouvrier résigné de ton propre esclavage. Tu es toi-même ton bourreau. De quoi te plains-tu ?

    Tu es un danger pour nous, hommes libres, pour nous, anarchistes [sic]. Tu es un danger à l’égal des tyrans, des maîtres que tu te donnes, que tu nommes, que tu soutiens, que tu nourris, que tu protèges de tes baïonnettes, que tu défends de ta force de brute, que tu exaltes de ton ignorance, que tu légalises par tes bulletins de vote, - et que tu nous imposes par ton imbécillité.

    C’est bien toi le Souverain, que l’on flagorne et que l’on dupe. Les discours t’encensent. Les affiches te raccrochent ; tu aimes les âneries et les courtisaneries : sois satisfait, en attendant d’être fusillé aux colonies, d’être massacré aux frontières, à l’ombre de ton drapeau.

    Si des langues intéressées pourlèchent ta fiente royale, ô Souverain ! Si des candidats affamés de commandements et bourrés de platitudes, brossent l’échine et la croupe de ton autocratie de papier ; Si tu te grises de l’encens et des promesses que te déversent ceux qui t’ont toujours trahi, te trompent et te vendront demain : c’est que toi-même tu leur ressembles. C’est que tu ne vaux pas mieux que la horde de tes faméliques adulateurs. C’est que n’ayant pu t’élever à la conscience de ton individualité et de ton indépendance, tu es incapable de t’affranchir par toi-même. Tu ne veux, donc tu ne peux être libre.

    Allons, vote bien ! Aies confiance en tes mandataires, crois en tes élus.

    Mais cesse de te plaindre. Les jougs que tu subis, c’est toi-même qui te les imposes. Les crimes dont tu souffres, c’est toi qui les commets. C’est toi le maître, c’est toi le criminel, et, ironie, c’est toi l’esclave, c’est toi la victime.

    Nous autres, las de l’oppression des maîtres que tu nous donnes, las de supporter leur arrogance, las de supporter ta passivité, nous venons t’appeler à la réflexion, à l’action [sic].

    Allons, un bon mouvement : quitte l’habit étroit de la législation, lave ton corps rudement, afin que crèvent les parasites et la vermine qui te dévorent. Alors seulement du pourras vivre pleinement.

    LE CRIMINEL, c’est l’Electeur ! Albert Libertad

  • Comme "détournement d’intention" faut le faire.

    Personne n’a jamais mis en cause le fait de la nécessité de "voter".

    Mais faire "voter" pour quelque chose QUI N’EXISTE PAS pour ceux à qui on demande de le faire, c ’est-à-dire NOUS les votants du NON trahis par toutes vos élites politiques faut avoir un sacré culot.

    Certains d’entre nous ont des générations de combat à aligner pour la défense de la Démocratie. la vraie, pas celle d’Obama, de Sarkozy, ou de Guantanamo.

    Et vous prétendez "donner" des "leçons" au Peuple trahi avec VOTRE complicité et sans même que vos élites, élus elles aussi par NOUS ne démissionnent et cesent de participer à cette mascarade.

    On ne VOUS oubliera pas. Les espoirs déçu et rahis font TOUJOURS les grandes catastrophes politiques et sociales.

    Mais j’espère SURTOUT que les traîtres et leurs sbires en seront les premières victimes.

    Je ne vous salue pas.

    G.L.

  • NPA + fdg + lutte ouvrière = au minimum 12 % d’apres les derniers sondages soit au coude à coude avec europe ecologie et bye-rou... voilà pourquoi moi j’irai pas voter. parce que de l’europe je veux soit en sortir, soit la faire virer GRAVE à gauche tte. et qu’on arrête avec ces pitoyables "c la faute au npa s’il n’y a pas d’alliance"... c la faute a tt le monde point barre. quand on est pret à s’allier à des traitres libéraux fervents défenseurs de la marchandisation du monde déguisés en "sociaux démocrates" (mes pires ennemis) on fait profil bas au lieu de tirer sur ceux qu’on les couilles de pas corrompre leurs idéaux.

    qu’ils s’entendent pour présenter UNE SEULE liste de la gauche couillue et je retournerai aux urnes et même sur les marchés pour militer... d’ici-là, que les donneurs de leçons aux abstentionistes ferment leur claquet, car si je je ne suis pas crédible à leurs yeux, ils ne le sont pas plus aux notres.

    seb

  • Pas d’abstention contre le capitalisme, dans les luttes comme dans les urnes. Faire la grève des urnes, c’est refuser d’utiliser un moyen parmi d’autres pour montrer notre détermination à ne plus subir, à ne plus être un « sans voix ». Ce n’est qu’un moyen parmi d’autres mais pourquoi s’en priver et s’autocensurer. Et quitte à voter, autant voter pour ceux qui sitôt l’élection passée ne dénatureront mon vote en le bradant pour une alliance avec le PS.

    Le NPA n’a pas bonne presse à gauche comme à droite et est présenté comme le responsable de tout . Et bien quitte à être responsable de tout, j’assume mes responsabilités, je vote NPA, car l’élection européenne n’est en aucun cas un débouché politique à la crise et qu’en pleine crise du capitalisme il n’y a pas de demi-mesures, pas de luttes ou de vote en demi-teinte.

    Le NPA a la même attitude avant, pendant et après le 7 juin, c’est la garantie que mon vote ne sera pas détourné de sa signification.