Accueil > Leçons des Européennes

Leçons des Européennes

Publie le dimanche 7 juin 2009 par Open-Publishing
6 commentaires

de Copas

Quelques menues leçons sur les Européennes.

D’abord, avant d’aborder les détails, le contexte mérite d’être regardé.

La crise rampante du capitalisme démarrée dés l’an 2000, reportée au roulements de tambour de Mars 2003 du déclenchement de la guerre d’Irak s’est accélérée depuis moins d’un an comme la pire crise depuis 80 ans.

D’énormes lames de licenciements s’abattent sur le monde, la situation se détériore à grande vitesse .

90 000 chômeurs en France sur le mois précédent, rien que pour la France, malgré les rodomontades sur le "ça va mieux" de télé-Sarko, c’est le pire mois jamais enregistré en France.

Les attaques se succèdent sans faiblir contre la classe exploitée qui réunit en son sein plus de 90% de la population active. Jamais la jeunesse en France et en Europe n’a autant senti le lien avec son destin dans la classe exploitée. Ca c’est vu dans ses luttes depuis le mouvement du CPE.

Partout des résistances de plus en plus violentes se font.
Comme le feu qui est parti des chantiers navals de Galice pour s’étendre à la métallurgie.

Une première vague de résistance massive a eu lieu en début d’année, approuvée par 75% de la population, coordonnant des usines désespérées et dos au mur, avec les grands secteurs de la classe .

Celle-ci s’est effritée par le travail méthodique des nomenclaturas des confédérations syndicales qui se sont évertuées à ne rien confédérer et à démobiliser.

Des mouvements énormes et exemplaires de lutte comme dans les universités ont eut lieu, battant en durée les plus longs mouvements de cette taille (90 jours !), par la qualité même des formes d’organisation utilisées : les coordinations démocratiques (même si on peut ici ou là en trouver quelques critiques à prendre soin et sérieux).

Le formidable mouvement LKP et les impacts sur les autres confettis de l’empire, a donné de précieuses inidcations sur ce qu’il convient de faire et ce qui est possible même dans des régions où le chômage est bien plus énorme et les entreprises plus petites.

Ces mouvements de résistance ont été largement effrités et cassés, cette chance de modifier les rapports de force ont été bradés par un triple phénomène tout provisoire :

- la détermination du capitalisme face aux divas en tutu rose de la gauche dont la plupart ne savent pas ce que c’est que de bosser au milieu de la classe.

Cette détermination de la classe dirigeante est extrême. Elle tranche y compris par les propos de soudards de la direction de l’état bourgeois.

Elle ne recule devant rien dans ses déploiements policiers géants et provocateurs, construits pour faire peur et intimider.

- Face à cela , d’emblée les nomenclaturas des confédérations syndicales ont été un obstacle à la contre-offensive nécessaire qui puisse éviter le pays de basculer vers la sauvagerie d’un capitalisme de crise.

Elles ont mené offensive méthodique pour diluer, effriter le mouvement syndical de résistance pour laisser seuls les travailleurs désespérés des luttes désespérés.

- Puis sur le le terrain politique, des partis ont fait croire que d’élire 5 députés européens étaient le débouché de luttes politiques ont contribué également , des fois sans s’en rendre compte, à la démobilisation sociale.

Les élections sont donc arrivées dans un embourbage de la 1ere vague de résistance au capitalisme .

Des leçons doivent être tirées de cette situation, car d’autres vagues de travailleurs, poussées par le désespoir vont à nouveau passer à la contre-offensive .

De ces batailles futures dépendront les risques de fascisation de la société et les risques de barbarie inhérents au capitalisme de crise.

Les Européennes ont participé de cette trêve démobilisatrice qui a permis au capital d’avancer .

Toutefois il convient de se pencher dessus, pour connaitre les courants qui agitent la bourgeoisie comme les contradictions qui agitent les révolutionnaires.

1) L’abstention a été énorme , 60% Une grande partie des couches populaires s’y retrouvent , et les couches populaires sont le cœur de l’espérance autogestionnaire.

Dans ce qui reste :

2) Les écolos (les deux listes) sont devant le Parti Socialiste.

3) Ce qui est à gauche du PS continue de progresser (les uns comme les autres) , montrant que, dans le peu qui votent, il y a une recherche d’autre chose.

Le NPA peut être déçu, toutefois il faut que les militants de ce parti se rappellent que ce score là était comparé à des sondages. La réalité est toujours autre (NPA+LO aux dernières européennes ?). Jamais ce courant n’a eu un score aussi important.

Le Front de gauche effectue une petite percée . Je vais faire sursauter ces camarades mais c’est quand même le PCF + une scission du PS, ils peuvent se satisfaire de ce score, mais ils faudra qu’ils choisissent là réellement :

Retour aux mangeoires ou rupture, se tourner vers des solutions et propositions aux mouvements de résistance qui permettent de rétablir ce qui manque actuellement à gauche : Un mouvement de masse, construit sur des organisations de masse de résistance et de classe.

Même remarque au NPA et aux autres, présents aux élections ou pas : Ce qui manque c’est de travailler à un sujet par nature extra-parlementaire : ce qui fit les conquêtes de 36 (mouvement de masse indépendant d’occupation malgré le gouvernement de gauche), ce qui fit les conquêtes de 1945 (un peuple en armes qui sortit de la résistances, les gouvernements de gauche, comme de droite , en Europe firent des concessions face à cela), et ce qui fit les conquêtes de 68 (grèves et occupations).

4) le parti socialiste se prend une rude branlée. (j’interroge : dans ma ville ceux-ci n’ont pas collé une seule affiche).

Et ça signale une grosse crise, plus grave que d’autres défaites du PS, même quand il a eu moins.

Il y a une crise historique de positionnement du PS .

5) La droite traditionnelle, fachos compris, a un gros problème, malgré les rodomontades.

Il faut s’attendre à de grandes manœuvres, y compris un jeu entre une partie des écolos et de la droite (comme le jeu trouble de DCB sur berlusconi) dans le marigot du jeu politique avec 40% de la population .

Aux masses !

Notre faiblesse n’est pas dans les dissensions intestines de la gauche (qui ont toujours existé), mais dans l’insuffisance de l’organisation du mouvement de masse jamais historiquement aussi faible, aussi peu organisé, autant nomenclaturisé, autant réformiste et traitre à se classe, piétinant l’essence même du syndicalisme de classe de toujours.

Résoudre les problèmes d’organisation du mouvement de résistance au capitalisme implique de se doter de nouveaux outils n’entrant pas en concurrence avec les syndicats sains de la base, les UL, etc, mais donnant des outils bien plus massifs et tranchants.

La Gauche révolutionnaire, abstentionniste ou pas, avec des morceaux dans le PC et le PdG, (les directions de ces partis auront à choisir de se ré-allier ou pas avec des courants bourgeois, PS ou Modem), NPA, LO et autres, doit se rassembler sur les tâches de résistance, d’unification des luttes contre le capitalisme, travailler partout à des organisations de masse à hauteur des enjeux qui permettent de dépasser la fragmentation, le manque de résolution , la bureaucratisation et la faiblesse des syndicats de travailleurs, sans créer de nouvelles divisions (il faudra quand même écraser quelques orteils).

C’est un devoir urgent de survie pour des milliers de syndicalistes de lutte de participer à cette reconstruction d’un mouvement de masse à hauteur du défi. Déjà plusieurs tentatives se sont faites, souvent concurrentes, pour avancer vers des syndicats de classe, des coordinations de résistance, il s’agit d’aller plus loin, énormément plus loin, plus vaste , plus démocratique, plus uni, plus déterminé, plus organisé.

L’heure est aux conseils, aux COBAS, aux coordinations, aux comités populaires...

Rien ne s’improvisera en la matière.

C’est la clé de l’avenir, même par rapport à d’éventuelles élections où le peuple s’inviterait là vraiment.

Messages

  • Bravo ...Copas ..Comme toujours nous sommes proches dans les analyses..En tous cas il faut faire la peau au PS, il nous a fait trop de mal depuis 1965.Je crois que le temps de la revanche est revenue ...Il était temps !!!

    Bernard SARTON,section d’Aubagne

    • PS ou les écolos....

      Je ne sais , mais c’est les mêmes camarillas, même avec un gros pot de peinture verte.

      Pour ce qui est de la droite qui couine sa victoire, je m’inscris en faux completement. La droite traditionnelle est atomisée en voix (moins de 40%)..

      Pour les écolos et bien ils nous ont baisé au dernier moment avec grosse émission écolo la veille.
      Le PS n’est pas pire qu’eux, les verts pas meilleurs.

      Il va falloir rappeler et répéter ce que sont les verts dans les semaines qui viennent . Rien que de l’info et ça suffit je crois.

      Reste les questions essentielles : la résistance, l’organisation de la résistance.

  • Un décryptage intelligent et qui devrait donner l’envie de remettre le couvert à revendications, et débarrassé des ordres de la nomenclatura des centrales syndicales.

    Bon papier. Mais il est certain que l’été et les vacances venants, l’appel de la manif du 13 juin ne risque t elle pas sur le coup de faire un flop ?

    Un flop qui sera a mettre à la responsabilité des instances des confs qui n’ont pas été foutus de remettre à en ordre de mobilisation dès le lendemain de la manif du 19 mars, car le 1er Mai ne pouvait en aucun cas se substituer à une réelle manif revendicative et mobilisatrice.

    Les attaques de Chérèque contre le NPA ne devraient plus exister ! D’ailleurs Chérèqiue a t il encore une quelconque réalité représentative au sein mème de son organisation, des sièges et postes refilés entre copains coquins !

    A quand l’élection de ces seigneurs sur la totalité de la base et non plus sur le simple vote de délégués, qui sont eux nommés "délégué" par les apparatchicks de cette organisation.

    C’est pas de cette manière que le syndicalisme portera l’espoir d’une reprise en main par la base. Remise à plat de toutes les structures syndicales, les UL sont a redéterminer, les délégués sont a élire par la base et non choisis par la hièrarchie !

    AU BOULOT les planqués de ces nids d’amour et de quiètude que sont devenues au fil du temps ces UL acoquinées avec les autorités préfectorales et en premier chef.

    Les défenseurs prudhommes également doivent etre élus et non pas choisis par ces mèmes apparatchicks, qui dans certains cas sont amenés à baisser leurs gardes, sinon au risque de perdre leurs mandats.

    Il va etre temps de refonder toutes ces structures qui ce sont laissées endormir durant les 20 dernières années, en accompagnant le libéralisme .

    DE NOTA a la BERESINA , STOP a l’émoragie et au turbin les planqués.

    Dans deux ans, la campagne présidentielle, il est évident qui si rien n’est fait pour construire une alliance des forces de gauche, les travailleurs, employés, techniciens et en majorité toute la population laborieuse devra se contenter de reprendre pour cinq ans la vanité et la médiocrité d’un sarkomania avec toutes les conséquences que cela comporte ......

    AVIS AUX AMATEURS .......

  • De toute manière le capitalisme ne nous laissera pas en paix.Alors,toutes les forces de gauche doivent enfin participer activement a la lutte,non pas des places,mais des classes.Quand au nabot,11% des inscrits il n’y a pas de quoi chanter victoire.Nos syndicats sont responsables de l’abandon des salariés,des prives d’emploi et des retraités.Il est temps aussi aux confédératios et a leurs responsables d’entrer en lutte ou de démissionner.Ton analyse est fine et je partage ton envie d’unité et de lutte.fraternellement.momo1

  • Un système électoral peu démocratique

    UMP 29% des voix, mais 41% d’élus
    PS et Verts 16.5% des voix mais 20% d’élus
    Modem 8.5 % des voix, 8.5% d’élus
    FN 6.3 % des voix mais 4.2% d’élus
    FDG 6.1% des voix , 1 siége de plus que le FN (on ne s’en plaindra pas)
    Libertas 4.8%, 1 élu
    NPA 4.8 % 0 élu ????

    Avec l’ancien système la répartition aurait été la suivante

    UMP 20 sièges (et non 29)
    Le ps et Europe Ecologie 11 sieges ( et non 14)
    Le modem pas de changement avec 6 sièges
    Le FN entre 4 et 5sièges
    Le parti de gauche entre 4 et 5 sièges
    Libertas 3 sièges
    NPA 3 siéges

    Le système actuel incite donc à voter pour les grosses listes, de crainte que sa voix ne soit pas prise en compte...ou n’incite pas à se déplacer pour la même raison.

  • UNE BONNE PAGAILLE ET UNE GREVE GENERALE BORDEL VOILA LA SOLUTION
    ARRETONS DE FAIRE LE JEU DU CAPITALISME SOI DISANT DEMOCRATIQUE AVEC ELECTIONS TRUQUEES ET AUTRES FOUTAGES DE .............
    HASTA LA VICTORIA SIEMPRE CAMARADES UNISSONS NOS FORCES ET QU’ON
    LEURS FASSE PEUR UNE BONE FOIS POUR TOUTE A CES LIBERO FASCHO !!!!