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A PROPOS DE MELENCHON : POLITIQUE, MATHÉMATIQUES, ÉTHIQUE... AIE, ÇA PIQUE !

Publie le vendredi 12 juin 2009 par Open-Publishing
2 commentaires

Je suis assez perplexe, pour ne pas dire plus, en finissant de lire une des tribunes de M le Sénateur Mélenchon après les européennes, et notamment le passage intitulé "l’ardoise de la désunion"...

D’abord je suis troublé qu’un "vieux routier" de la politique comme Mélenchon ne sache pas encore que mathématiques et politique ne font pas toujours bon ménage, et surtout, qu’il n’y a rien de moins automatique que le résultat sur le papier d’alliances électorales fantasmées mais qui n’ont pas été faites dans la réalité. Comme si on pouvait sérieusement dire "LO+ NPA+ FDG" = ...%

Comme si on pouvait faire de la politique fiction "valable" en disant simplement : "Si nous avions été unis , nous aurions pris tant de sièges à X , tant de sièges à Y , etc..."

Comme si c’était aussi simple !

Eh non ce n’est pas si simple, car il faut aller plus loin...

Peut être que si "nous" avions été unis (mais d’abord sur quel programme ? selon quelles modalités ? Trop facile d’éluder cela, déjà !) peut être (sans doute) aussi, que si ces partis avaient été été unis, ils auraient fait une autre campagne , et donc, en conséquence nos adversaires également - et qui sait alors ce que cela aurait donné ?

Personne, rien ne peut le prédire.

Alors, il nous prend pour des cons Mélenchon ou je rêve ?

Et l’abstention, elle aurait disparu comme par miracle ?

Cette abstention qui se trouve principalement dans l’électorat jeune, ouvrier, précaire, populaire...

Soit elle ne signifie rien, politiquement , pour Mélenchon et il fait une grave erreur, soit, pire, il la comprend parfaitement, mais il la méprise, parce qu’il est profondément et indécrottablement, pris dans le système politique capitaliste, celui de la soi disant "démocratie représentative", et que rien ne changera.

Pourtant, il suffit d’aller écouter les jeunes, les ouvriers, les précaires, parler, EUX, de politique, M Mélenchon, d’être un peu plus humble, peut être, face à eux, plutôt que de faire semblant d’avoir tout compris et de vouloir leur expliquer qu’ils se trompent EUX , quand ils refusent votre "Europe sociale", plutôt que de vouloir leur faire avaler que c’est vous "le sachant", et pas eux.

"Le parti a toujours raison c’est la réalité qui se trompe" - ne me diotes pas que vous en êtes (déjà) là M. Mélenchon ?

Ah bien sûr tout plutôt que se remettre en cause pour ce tribun dont l’ego est gonflé à l’hélium.

Mais il ne se sent pas rien qu’un peu responsable lui, par ricochet au moins, du score du FN par exemple ?

Lui qui a appartenu à un parti, le PS , pendant 30 ans, qui a tout trahi, qui a "désespéré Billancourt" ?

Lui qui a soutenu Maastricht comme étant une "avancée de gauche" ?

Il ne voudrait pas les prendre un peu ses responsabilités politiques le Monsieur ?

Il peut amuser quelques jeunots, intéresser de sombres manipulateurs, mais les gens sérieux savent bien qui est M. Mélenchon, politiquement parlant.

Et ce n’est pas de se tremper quelques fois dans les eaux à peine teintées de rouge d’un PCF crépusculaire qui nous le fera oublier quand même ! Alors voir la direction du PCF, poussée par l’ineffable Francis Wurtz, faire les yeux doux à JL. Mélenchon, excusez nous si ça nous fait rire.

C’est marrant de le voir endosser certains des plus vieux habits d’une partie du PCF, quand on le connaît ça ferait même franchement rire : un lambertiste qui joue le rôle d’un anti-trotskiste viscéral, qui "casse du NPA" plus que n’importe quoi, tout en prétendant bien sûr vouloir l’union.

Vous savez ce que nous sommes de plus en plus nombreux, communistes, à penser de Mélenchon ?

Que Mélenchon, c’est un satellite du PS "de gauche" ; il a été "externalisé" plus ou moins consciemment, pour, surtout , empêcher la constitution d’un Front communiste populaire, ponctuel, mais efficace, anti-sarkozy et anti-capitaliste, entre de nombreux courants du PCF, du NPA et de la Fédération et d’autres.

Vous aurez beau faire, Mélenchon dans nos pattes à toutes et tous , c’est la pomme de discorde entre communistes qui nous désunira jusqu’au bout et continuera d’assurer de beaux jours à la social démocratie.

D’ailleurs, une question pour finir - avez vous remarqué à quel point le PS est silencieux sur cet homme qui pourtant lui aura piqué 4 ou 5 élus PS (élus avec l’étiquette, l’argent, le siège etc du PS) pour soi disant créer un nouveau parti qui serait "anti-PS" ?...

Etrange ce silence non ? Étrange cette absence totale de réaction non ?

Certains répondront que le PS préfère traiter cela par le mépris - d’autres diront que le PS est silencieux parce qu’il est complice, par pur opportunisme... sait-on jamais...l’appareil connaît ses ouailles. Comme le PCF, Mélenchon, s’il ne vise que des élections (et ça a l’air tout à fait son "dada") ,aura besoin, toujours, du PS pour avoir des sièges. Pour l’instant.

Résultat : le Front de gauche ne durera pas - il explosera bientôt en vol ; le front communiste ne se fera pas, le mouvement ouvrier aura perdu du temps, un temps précieux et la droite , la bourgeoisie a encore de beaux jours devant elle.

Ne faisons pas la même erreur avec Mélenchon qu’avec Mitterrand : VIRONS MELENCHON maintenant

JJP

Messages

  • Ce qui importe c’est la relation aux mobilisations de la classe exploitée.

    Tu peux faire alliance avec qui tu veux si c’est pour soutenir les travailleurs en lutte, dans les textes, mais surtout dans les actes.

    Le reproche au PS vient de ses actes en faveur de la bourgeoisie dans le passé, comme dans le présent.

    Les alliances sans contenus sont mères de toutes les dérives. En Plus quand elles sont construites explicitement comme étant au travers d’un processus électoral sans enjeux, comme une solution politique aux batailles sociales, elles représentent alors l’effet de boire au goulot une bouteille de poison.

    L’histoire nous dira de l’avenir de Mélenchon.

    Ce qu’on sait c’est qu’apparemment la sortie de mélenchon du PS ne s’est pas faite sans discussions avec la direction du PCF, lesquelles ?

    L’avenir nous le dira. Tout se sait, tôt ou tard.

    Ce qu’on sait c’est que le parti de Melenchon comme le PCF se sont arque boutés unis pour rendre impossible l’union avec les autres communistes (NPA, LO, petits courants communistes issus du PCF, etc), en refusant de s’engager sur les unions politiques avec le PS, et en jetant des sceaux d’eau froide sur les camarades qui essayaient de mobiliser les travailleurs, d’unifier les luttes, préparer une grève générale dont le LKP a démontré qu’elle était possible et éfficace (plus que les supers fronts de gauches et partis méga unitaires).

    Pour l’instant il faut bien partir des actes visibles.

    Ceux-ci sont fondamentalement institutionnels et orientés vers une nouvelle union de la gauche, un peu gauchie par rapport à 2002, mais beaucoup plus à droite que feu l’union de la gauche des années programme commun.

    Ce qui a foiré en 1981 recommencera tant qu’on ne met pas au centre la mobilisation sociale, comme donneuse d’ordre et donneuse du la, tant qu’on cherchera à soumettre celle-ci à une combinaison institutionnelle.

    Les solutions politiques gouvernementales existent quand elles sont la combinaison de deux choses, ou ont comme orientation :

    1) la soumission stricte au mouvement social et aux interets de la classe exploitée
    2) l’aide au développement de l’auto-organisation de la classe ouvrière .

    Ce qui tranche dans le front de gauche c’est l’incapacité à faire des propositions de lutte, d’organisation et d’unité à la classe exploitée.

    Il ne comprend pas qu’une mobilisation sociale intense, généralisée aura une dimension politique de première importance.

    Mais il n’est pas le seul.

  • rien à ajouter au visage de la gauche,ne serait-elle pas à sa place dans ce monde de confusion ? .....