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COMORES - BAISSE DES TARIFS DES BILLETS D’AVION : ENCORE UN MENSONGE DE PLUS !

Publie le jeudi 18 juin 2009 par Open-Publishing

Le lundi 27 Avril 2009, de retour d’une visite au Yémen et à grand renfort de publicité, le Mollah SAMBI a annoncé aux comoriens une baisse significative des tarifs du billet d’avion sur la ligne Paris/Moroni. Selon le Président, les négociations engagées avaient permis de ramener le tarif du sésame de 1200 à 880€. Pour les comoriens de la diaspora désirant se rendre au pays et notamment ceux qui ont plusieurs enfants à charge, un voyage aux Comores peut coûter plusieurs milliers d’euros donc plusieurs mois de salaire. Certaines familles sont contraintes d’économiser plusieurs années pour rendre visite à leurs parents. D’autres, sont même obligés de recourir au crédit. Une économie de 300€ sur chaque billet acheté représentait alors, un bol d’oxygène appréciable, surtout dans la conjoncture économique actuelle. Tout le monde a applaudi. Seul bémol dans l’histoire, les comoriens avaient vite oublié que Sambi n’a pas pour habitude de respecter ses engagements et que cette annonce avait des visées électoralistes évidentes à quelques jours du référendum. On appelle cela, un attrape-nigauds.

Un mensonge de plus car, contrairement à ce que le Rais a annoncé, les billets auprès de la compagnie Yéménia Airways n’ont pas baissé d’un kopeck. Comme des vaches à lait, les comoriens continuent encore à payer leurs billets au prix fort. Encore un mensonge de plus ! Sambi et son vice-président chargé des transports, M. IDI Nahoim ne vous avaient-ils pas promis une compagnie aérienne nationale ? Comme on dit, vous pouvez encore y croire et boire de l’eau.

Il y a un an, les responsables des compagnies qui desservent les Comores nous ont affirmé qu’en raison de la hausse vertigineuse du coût du baril de pétrole (150€ à l’époque) aucune baisse n’était possible. Du point de vue strictement comptable, cela, pourrait se comprendre. Aujourd’hui, le baril de l’or noire se négocie à seulement, 65€. Pourquoi les billets d’avion à destination de notre pays n’ont-ils pas connu la baisse qui s’imposait ?

L’autre question qui mérite d’être posée est celle de savoir pourquoi notre pays a toujours été la destination la plus chère au monde ? Les touristes se rendent chez nos voisins de l’île de la Réunion (9180 km de Paris) et à l’île Maurice (9400 km) à seulement à 680€ (A/R). Pour ces destinations et en fonction de la période, il est même possible de se procurer des billets à 270€. Au vu de ces quelques chiffres, l’on s’aperçoit que le prix, pour parcourir les 7643 km qui séparent Moroni de Paris, est exorbitant. Cela nous paraît louche car, aucun élément objectif ne peut expliquer le refus des compagnies de modifier leur grille tarifaire.

Le responsable d’une compagnie qui a desservi les Comores à l’époque Azali m’a donné une explication plausible au phénomène. Il faut savoir que pour obtenir les autorisations nécessaires, les compagnies se font rançonner. Ils doivent donc distribuer des « enveloppes » aux différents interlocuteurs et offrir par la suite des billets gratuits à la présidence et aux différents ministères. Au cours de leurs visites privées, les familles des dignitaires au pouvoir étaient logées gracieusement dans des hôtels luxueux du 16° arrondissement de Paris avec naturellement, d’autres « enveloppes » bien garnies pour que les épouses puissent s’adonner gaiement, au shoping dans la capitale. Ce qu’il faut savoir c’est que tout cela n’est pas gratuit. Les frais afférents à toutes ces largesses étaient automatiquement répercutés par la compagnie aérienne sur le prix global du billet. Au final, c’est donc le pauvre passager qui trinque. Etant donné qu’aucun élément comptable ne vient justifier la cherté des billets à destination de notre pays, il est fort à parier que les mêmes pratiques perdurent. J’en veux pour preuve, cette initiative d’un compatriote de la diaspora qui avait négocié avec un financier de la capitale française, une liaison avec Moroni pour un coût compris entre 400 et 600€ en fonction des périodes. Les négociations ont vite capoté car, les intermédiaires comoriens se sont montrés trop « gourmands ». Il fallait allonger les bakchich. La devise « Servir et non se servir » est bien belle mais, elle est très éloignée de la réalité. Encore un mensonge de plus !

Cela est très préjudiciable à notre économie car, les possibilités de développer le tourisme avec un billet à 1300€ semblent très réduites voire nulles. A titre d’exemple, il faut savoir que pour 850€, un touriste français peut s’offrir un voyage tous frais payés (avion + pension complète) au Méxique, au Brésil, dans les caraîbes ou en Thaïlande, pays qui sont pourtant, très éloignés de la capitale française.

Pour combien de temps, les autorités comoriennes comptent-elles encore continuer à mentir au petit peuple ? Il faut qu’elles se rendent compte que le problème du transport aérien est un enjeu national et qu’il convient de s’y atteler sérieusement. Pour finir, je vous cite l’exemple d’une famille de 5 enfants qui doit se rendre cet été aux Comores. Rien que pour les billets, elle doit s’acquitter de la somme de 9100€ (4,5 millions de francs comoriens). Si la baisse promise par Sambi était appliquée, cette famille aurait réalisé une économie de 2940€, somme qui aurait pu être injectée dans l’économie locale pendant leur séjour. Je connais également des enfants nés en France et qui n’ont jamais connu leur pays faute de moyens. C’est donc un problème qui nous concerne tous. Certainement pas Sambi et ses proches car, eux voyagent gratuitement et comme on dit, aux frais de la princesse. Pour tout vous dire, avec Sambi et sa bande d’amateurs, nous ne sommes pas encore sortis de l’auberge.

Le 18 Juin 2009/ HAKIM Ali Said

Publié également sur : http://roinaka.skyrock.com/