Accueil > Pakistan, Chirac a bien bloqué les com’ des intermédiaires balladuriens

Pakistan, Chirac a bien bloqué les com’ des intermédiaires balladuriens

Publie le vendredi 19 juin 2009 par Open-Publishing
6 commentaires

de Xavier Monnier, Nicolas Beau

Jacques Chirac a bien bloqué les derniers versements de commissions aux intermédiaires balladuriens, dans le cadre de la vente de sous-marins au Pakistan. Suffisant pour provoquer l’attentat de Karachi en 2002 ?

Une déclaration d’un avocat et c’est l’emballement médiatique. Amateur de dossiers explosifs (l’affaire Borrel notamment, bientôt l’affaire Boulin) Me Olivier Morice ne s’est pas privé de provoquer un léger séisme vendredi 19 juin.

L’avocat des victimes françaises de l’attentat de Karachi (Pakistan) en 2002 a tout bonnement dévoilé que la bombe qui a tué 11 ingénieurs français de la DCN ne serait qu’une résultante d’une bisbille politico-financière franco-française. « La piste cruellement la plus crédible, c’est que l’attentat a eu lieu car la France n’avait pas versé les commissions sur lesquelles elle s’était engagée, dans le cadre de la vente de sous-marins ».

Et, un peu plus précis, d’expliquer. « Ces commissions ont été arrêtées à l’arrivée de Jacques Chirac à la présidence de la République en 1995 afin que des rétrocommissions ne soient pas versées », sous-entendu aux équipes Balladur.

Bref, une guerre de gros sous chiraco-balladurienne remontant aux années 90 serait responsable de la mort de onze ingénieurs français dans un attentat ! Explosif ! Et encore à établir.

La guerre des intermédiaires

Un brin plus avérées en revanche sont les manoeuvres que Jacques Chirac, tout juste arrivé à l’Elysée, a mis en oeuvre pour récupérer les dites commissions des mains des intermédiaires balladuriens. Et cela n’a rien d’une « fable grotesque », comme l’affirme ce vendredi 19 juin Nicolas Sarkozy au sujet des liens éventuels avec les attentats de Karachi.

Notamment sur la vente de trois sous-marins d’attaque à propulsion classique Agosta 90 B, construits par la DCN (direction des chantiers navals devenue depuis DCNS) commandés par le Pakistan le 21 septembre 1994. Ce marché, d’un montant de 840 millions d’euros, a été conclu sous l’égide de François Léotard, ministre de la Défense d’Edouard Balladur. Principal destinataire des commissions, un intermédiaire fort proche des réseaux balladuriens de l’époque et bien connu des fidèles de Bakchich, Ziad Takkiedine.

L’homme d’affaires libanais est dûment mandaté par la DCNI en 1994, la filiale commerciale de la DCN, comme en attestent les documents ci-joints. Avec à la clé un joli pactole de 33 millions d’euros, soit 4 % du montant total du contrat. A charge pour lui de rémunérer les officiels pakistanais qui ont facilité l’obtention du contrat, voire à renvoyer un peu l’ascenseur à ses amis balladuriens…

Le contrat de consultant à Takieddine signé par DCNI pour les sous-marins vendus au Pakistan

Or, la Chiraquie est persuadée que ces gros contrats et leurs commissions ont servi à remplir les poches balladuriennes, et à financer leur campagne. Ce qu’aucune enquête judiciaire n’a jamais pu prouver. Qu’importe, il s’agit de bloquer le versement du magot. Histoire de se rassurer et empêcher la constitution d’un hypothétique trésor de guerre du camp Balladuro-sarkoziste.

Sitôt Chirac arrivé à l’Elysée, l’ami Ziad->article748, l’homme d’affaires libanais mandaté par la DCNI, fera aussi l’objet d’un tout autre contrat. La DCNI, toujours elle, mandate Control Risk Management, une société de sécurité privée pour le secouer.

Il faut, en effet, l’empêcher de toucher le reste de la commission sur les sous-marins pakistanais.

Control Risk Management, alors dirigée par un certain Frédéric Bauer, facturera (voire notre document ci-dessous) 120 600 francs, soit 18 400 euros.

La facture adressée par Control Risk Management à DCNI pour avoir gentiment impressionné les intermédiaires. Objectif de la Chiraquie, faire en sorte de « rapatrier » les commissions.

L’objectif est d’exiger – gentiment, bien sûr – que Takieddine accepte de signer immédiatement un avenant, l’engageant à renoncer, à partir de la fin août 1996, à son contrat de consultant. On le vire, mais il aura finalement perçu 88% des 33 millions d’euros dus, ce qui fait quand même un joli pactole… A peu près 28 millions d’euros

Et la purge des commissions ne touche pas que le contrat Pakistanais, mais tous les contrats « mammouths », comme disent les spécialistes, signés sous l’égide du gouvernement Balladur avant la présidentielle de 1995 : un avenant au marché des frégates de Taiwan, des sous-marins au Pakistan, mais surtout d’autres frégates vendues à l’Arabie saoudite (Sawari). En tout 3,9 milliards d’euros de matériels.

Des commissions et un grand nettoyage

Une étude publiée en 2003 par le service historique de la Défense, émanation très sérieuse du ministère de la Défense, l’a même souligné : « Notons que sur l’initiative de Jacques Chirac quelques amendements sont apportés au contrat Sawari II. Le nouveau chef de l’Etat français obtient, en particulier, la diminution du montant des “commissions” versées en pareil cas aux “intermédiaires” ». Tout y est, mais la fameuse étude a depuis été retirée du site du ministère.

© Kerleroux

Le grand nettoyage commence donc. Des investigations sont menées par la DGSE sur des proches de François Léotard, dont on imagine qu’ils ont pu être informés en interne sur les intermédiaires et leurs contacts en Arabie saoudite. La Chiraquie triomphante remet en cause à la fois le patron de la Sofresa, la société rassemblant l’Etat et les industriels pour traiter avec l’Arabie saoudite, et les intermédiaires choisis par les balladuriens. De la Sofresa est viré Jacques Douffiagues, son président, grand copain de Léotard, pour laisser la place à Michel Mazens, un homme dans la ligne du nouveau pouvoir, considéré comme proche du RPR, l’un des ancêtres de l’UMP.

De même pour l’associé de Takieddine, Ali Bin Mussalam. Son contrat, déposé dans le coffre d’une banque suisse, le liant à la Sofresa pour la vente des frégates à Riad, est déchiré, « en dépit des nombreux coups de fil de pression, d’amis haut placés, pour essayer d’arranger les choses », a raconté Mazens dans un livre. Le solde de la com’ que Bin Mussalam n’a pas touché va être réorienté. On parle de proches du Premier ministre Rafic Hariri, grand copain de Chirac… C’est sûrement faux, il ne faut pas voir le mal partout.

http://www.bakchich.info/Pakistan-C...

Messages

  • Karachi : Sarkosy et Chirac savaient.... 11 septembre : l’administration Bush savait aussi !

    • France/Pakistan, libre belgique

      Un dossier explosif ? Non : une "fable"
      Bernard Delattre

      Mis en ligne le 20/06/2009

      Nicolas Sarkozy s’agace du rebondissement relatif à l’attentat anti-français de Karachi, en 2002. Et juge "ridicule" la piste franco-française évoquée.
      Correspondant permanent à Paris
      S’il y a un braquage aujourd’hui à Bruxelles, j’y étais." Vendredi, Nicolas Sarkozy n’a pas caché son irritation quand, en marge du Conseil européen se déroulant dans la capitale belge, la presse l’a prié de commenter le rebondissement survenu la veille dans le dossier de l’attentat anti-français de Karachi, en mai 2002. "C’est ridicule ! C’est grotesque ! Qui peut croire une fable pareille ? Si vous avez des éléments, donnez-les à la justice !", s’est-il emporté.

      La veille, le nom du chef d’Etat français avait été cité par les familles des victimes du drame de 2002 ainsi que par leur avocat, qui venaient d’être reçus par les juges enquêtant sur cet attentat jamais élucidé ni revendiqué. Ces magistrats leur ont annoncé que la piste terroriste islamiste n’était plus privilégiée pour cet attentat. Une piste franco-française et politico-financière, en revanche, "paraît crédible". Pour explorer cette nouvelle thèse, les juges se fondent sur un document confidentiel saisi lors d’une perquisition menée en 2008 au siège de l’ex-Direction des constructions navales (DCN), dépendant du ministère de la Défense.

      Cette note, attribuée à un ancien agent de la DST (contre-espionnage français), met l’attentat de Karachi sur le compte d’un chantage qu’auraient exercé à l’époque, sur le président Chirac, les militaires pakistanais. Ceux-ci auraient "instrumentalisé" des islamistes dans le but qu’ils commettent cet attentat, afin de faire pression sur la France pour qu’elle honore son engagement de verser au Pakistan toutes les commissions promises en marge de la vente par Paris, en 1994, des trois sous-marins qu’en mai 2002, les victimes de l’attentat de Karachi étaient en train de construire. Selon l’avocat des victimes, Jacques Chirac aurait finalement refusé de payer ces commissions au Pakistan car il soupçonnait ce pays de vouloir ensuite reverser illégalement une partie de ces fonds, au titre de financement politique occulte, à son grand rival de l’époque aux présidentielles de 1995 : le Premier ministre Edouard Balladur. Dont Nicolas Sarkozy était alors à la fois le fervent supporter, le ministre du Budget et le directeur de la campagne élyséenne.

      Du coup, en vertu de cette thèse, le dossier terroriste se transforme en affaire politico-financière. Et même en bombe diplomatique potentielle, puisque des proches de l’actuel président pakistanais, Asif Ali Zardari (un des bénéficiaires présumés de ces commissions jamais totalement payées), auraient joué un rôle dans cet attentat.

      "On nous a mentis !, se sont insurgés vendredi les proches des victimes de Karachi. Nos morts n’ont pas été victimes du terrorisme, mais de magouilles politico-financières commises au plus haut niveau des Etats pakistanais et français !" Leur avocat s’est dit "absolument convaincu que les autorités françaises ont dissimulé des éléments qui auraient permis d’élucider" l’attentat. "Au plus haut niveau de l’Etat, on nous a menés sur un leurre, sur une piste farfelue, car cela permettait de ne pas enquêter sur le véritable mobile d’un crime qui aurait inexorablement mené à des responsabilités françaises."

      A présent, les victimes et leur avocat réclament "des comptes à ceux qui ont empêché la justice de faire son travail". Jeudi soir, Edouard Balladur a déclaré avoir "entendu parler de cette histoire depuis des années", mais a précisé qu’ "aucune preuve" n’avait jamais été apportée. Et a assuré que la convention franco-pakistanaise passée à l’époque était "parfaitement régulière". Ne prévoyait donc aucune commission reversée à des politiques français, ces rétrocommissions ayant toujours été interdites en France - à l’inverse des commissions versées régulièrement de Paris à l’étranger en marge de la conclusion de ventes d’armes.

      Le PS va interpeller le gouvernement à l’Assemblée et réclamer la création d’une commission d’enquête, pour "que toute la vérité soit faite". Un vœu pieux ? Ce ne serait pas la première fois, en tout cas, que l’on échoue à tirer au clair les coulisses de marchés d’armement. Le juge Van Ruymbeke, par exemple, enquête depuis des années, sans résultat ostensible aujourd’hui, sur de faramineuses commissions versées par la France à l’Inde en 2005 lors de la vente de sous-marins équipés de missiles Exocet. Et, l’été dernier, le même magistrat, bloqué par le "secret-défense", a dû clore sans résultat son enquête sur les commissions (plantureuses) et sur les rétrocommissions (avérées) ayant entouré la fameuse vente par la France, en 1991, de frégates à Taïwan.

  • Je savais qu’entre 1993 et 1995, le clan Balladur-Sarkozy-Nicolas Bazire-François Léotard était un clan de pourris.

    Mais je ne savais pas à quel point.

    Normalement, dans un pays normal, Balladur et Sarkozy devraient être destitués, jugés, et finir leur vie en prison.

    Je dis bien : dans un pays normal.

    • En 1994, le clan Balladur-Sarkozy signe un contrat de vente de sous-marins Agosta au Pakistan. Le contrat prévoit que la France versera des commissions occultes aux dirigeants pakistanais. En échange, les dirigeants pakistanais reverseront des rétro-commissions au clan Balladur-Sarkozy.

      En 1995, Chirac est élu à la présidence de la République contre le clan Balladur-Sarkozy. Chirac ordonne aussitôt l’arrêt des versements des commissions occultes aux dirigeants pakistanais. Ces derniers s’estiment trahis.

      En 2002, les dirigeants pakistanais pensent que le successeur de Chirac autorisera le versement des commissions occultes. Malheureusement pour eux, Chirac est ré-élu président de la République ! Les dirigeants pakistanais ordonnent aussitôt aux militaires pakistanais de commettre un attentat contre les ingénieurs français à Karachi : 11 morts.

      Lisez cet article paru aujourd’hui dans LE MONDE :

      L’attentat de Karachi, qui a eu lieu quelques mois après les attentats du 11-Septembre aux Etats-Unis, avait tout d’abord été imputé à la nébuleuse Al-Qaida. Jeudi 18 juin 2009, les deux juges d’instruction antiterroristes chargés de l’enquête en France, Marc Trévidic et Yves Jannier, ont informé les familles de victimes que la piste islamiste était abandonnée. L’enquête s’orientant désormais plutôt vers une "affaire d’Etat", selon les termes employés par Maître Olivier Morice.

      Cette piste avait surgi en 2008 dans le cadre d’une enquête sur des faits présumés de corruption et de ventes d’armes. Des policiers avaient alors mis la main lors d’une perquisition au siège de la DCNS (ex-DCN) sur des documents portant sur des sociétés par lesquelles ont transité des commissions versées en marge de contrats d’armements. Un de ces documents, baptisé "Nautilus" et non signé, faisait état d’une "instrumentalisation" de militants islamistes par des membres des services secrets pakistanais et de l’armée. Il indiquait que "l’attentat de Karachi a été réalisé grâce à des complicités au sein de l’armée pakistanaise et au sein des bureaux de soutien aux guérillas islamistes" des services secrets pakistanais.

      Selon le site Internet Mediapart, le rapport Nautilus aurait été écrit par Claude Thévenet, ancien membre des services secrets français qui avait déjà enquêté sur l’affaire des frégates de Taïwan. Celui-ci a confirmé à Mediapart avoir mené une enquête sur les cause de l’attentat de Karachi à la demande "d’instances dirigeantes de la DCN".

      Selon cette note Nautilus, versée au dossier de l’instruction, "les personnalités ayant instrumentalisé le groupe islamiste qui a mené à bien l’action poursuivaient un but financier. Il s’agissait d’obtenir le versement de commissions non honorées" dans le cadre d’un achat de sous-marins français par le Pakistan en 1994. Des commissions destinées à des responsables pakistanais et qui auraient été assorties de "rétro-commissions" à destination de responsables politiques français.

      Toujours selon la note Nautilus, explique Mediapart, le versement de ces commissions aurait été annulé, selon la volonté de Jacques Chirac une fois élu, afin d’"assécher les réseaux de financements occultes de l’Association pour la réforme d’Edouard Balladur", auparavant rival de Jacques Chirac.

      Cette nouvelle orientation du dossier menace les relations entre la France et le Pakistan, un pays-clé dans la lutte contre l’islamisme radical. Il est aussi encombrant pour l’Elysée, puisque le contrat d’armement a été négocié en 1994 sous le gouvernement d’Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était le lieutenant.

      En marge du Conseil européen réuni à Bruxelles, le chef de l’Etat, a jugé que ces allégations sont "grotesques". "C’est ridicule. Respectons la douleur des victimes. Qui peut croire une fable pareille ?", a-t-il répondu. Il a jugé impossible que le scénario, s’il était authentique, soit resté inconnu jusqu’ici. "On est dans un monde où la notion de secret d’Etat n’existe plus", a-t-il ajouté.

      http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/06/18/l-attentat-de-karachi-de-2002-est-une-affaire-d-etats-selon-les-victimes_1208654_3224.html

    • En 1994, le clan Balladur-Sarkozy signe un contrat de vente de sous-marins Agosta au Pakistan. Le contrat prévoit que la France versera des commissions occultes aux dirigeants pakistanais. En échange, les dirigeants pakistanais reverseront des rétro-commissions au clan Balladur-Sarkozy.

      C’est une affaire d’Etat !

      Ca a rapporté quoi à l’Etat, c’est-à-dire au peuple français ????????

      RIEN !!!????

      Alors pourquoi c’est classé "CONFIDENTIEL" quand justement la Justice de notre pays devrait y mettre son nez, pour défendre les intérêts des citoyens-électeurs ????

      Ils s’étonnent après qu’il y ait autant de citoyens qui n’aillent pas voter, remettant en cause à juste titre du niveau de notre démocratie !!!

      J’espère qu’il y aura une très grande pression populaire pour demander des comptes, parce qu’il y a eu 11 français sacrifiés sur l’autel de la magouille, de comportements maffieux !!! C’est absolument INTOLERABLE !!!