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Les marchés votent non au référendum " anti-Chavez ", votent non au Venezuela

Publie le vendredi 13 août 2004 par Open-Publishing

A l’approche du rendez-vous de dimanche, les obligations vénézuéliennes sont proches de leurs plus-hauts de l’année.

Les marchés sont devenus pro-Chavez. Alors que les Etats-Unis expriment publiquement leurs craintes d’un succès du président vénézuélien lors du référendum de dimanche visant à le destituer, les investisseurs internationaux semblent au contraire se satisfaire de cette éventualité. Les emprunts d’Etat approchent de leurs plus-hauts de l’année, tandis que les derniers sondages prévoient une majorité plus ou moins large de non et donc une victoire du président de gauche. Mardi, l’obligation de référence de maturité 2027, a progressé à 91,25 % du pair, un niveau qui n’avait plus été atteint depuis le 23 janvier. Le 7 mai, le même titre s’échangeait à 78 % de sa valeur initiale.

Ce soutien implicite des marchés est un fait nouveau. Le 12 avril 2002, la dette vénézuélienne s’était envolée de près de 7 % à l’annonce du coup d’Etat et du départ d’Hugo Chavez, avant de les reperdre deux jours plus tard, lors de son retour. " Une victoire de l’opposition, qui manque d’une figure emblématique, donnerait lieu à une bataille politique et à une instabilité que Les investisseurs ne souhaitent pas. Par ailleurs, Hugo Chavez a toujours honoré ses engagements financiers rubis sur l’ongle ", note Anice El Amrani, gérant de fonds émergents chez Barep Asset Management.

Forte croissance en vue. Cinquième exportateur mondial de pétrole, leVenezuela bénéficie de l’envolée des prix du baril qui rassurent les détenteurs d’obligations. A la tête d’une dette négociable de 22 milliards de dollars, dont 4 milliards viennent à échéance cette année, Caracas dispose de confortables réserves en devises. Celles-ci ne cessent de grimper et approchent les 21 milliards de dollars.

La hausse du baril permet aussi à Hugo Chavez d’utiliser cette manne pour des programmes sociaux et des investissements publics qui renforcent sa popularité. Après une sévère récession l’an dernier, en raison de la paralysie de l’industrie pétrolière entre décembre 2002 et février 2003, le Venezuela devrait enregistrer une croissance de plus de 10 % en 2004.N. R.

JEUDI 12 AOUT 2004 La Tribune