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Le Watergate français : comment était financé le clan Balladur-Sarkozy dans les années 1994-1995-1996.

Publie le samedi 27 juin 2009 par Open-Publishing

En exclusivité, Jeune Afrique publie le verbatim intégral de la note de la Direction des constructions navales (DCN) qui attribue à la branche « afghane » des services secrets pakistanais l’attentat de Karachi commis le 8 mai 2002.

Extrait :

2. Les systèmes de rétribution occultes mis en œuvre et leurs évolutions.

2.1. Au Pakistan, Abdul Rahman El Assir a planifié l’enrichissement du clan Bhutto, au terme d’un accord entre les époux. Abdul Rahman El Assir a acheté à son tour l’aval du chef d’état major de la marine, Mansurul Haq, comme l’ont montré les récentes investigations lancées contre lui à Islamabad (interpellé en 1997 aux Etats-Unis puis extradé vers le Pakistan). Cependant, il ne s’agissait pas d’un simple acte d’enrichissement personnel. Le général Haq se servait de ce type de contrat d’armement pour dégager des crédits afin de financer les guérillas islamistes du Cachemire et de la Zone Tribale, comme l’ont fait la plupart des officiers supérieurs intervenant sur les achats de matériels (ces informations nous ont été confirmées par plusieurs enquêteurs des Nations Unies travaillant au Pakistan et en Afghanistan). Le général Haq a, en particulier, utilisé ce contrat pour libérer des fonds pour le bureau des affaires afghanes de l’ISI que dirigeait le général Aziz Kahn. Ce bureau a été en particulier à l’origine du recrutement à Londres, par le poste de l’ambassade, du chef islamiste Cheikh Omar Saeed (information confirmée par un cadre du Foreign Office qui cite un rapport du MI 6). Ce leader religieux est considéré comme un défenseur de la cause islamiste à la solde des militaires et de l’ISI, trahi par la décision de Pervez Musharraf du 12 janvier 2002 qui stoppe le financement et l’appui des mouvements radicaux. L’attentat de Karachi a été perpétré deux jours avant l’ouverture du procès d’Omar Saeed.

2.2. En France, le réseau EI-Assir a eu pour principale fonction d’assurer le financement de la campagne d’Edouard Balladur (c’est Renaud Donnedieu de Vabres qui a présenté Abdul Raham El-Assir à Emmanuel Aris). Après l’échec de sa candidature, au printemps 1995, ce financement devait être transféré à l’Association pour la Réforme, située 40 rue Pierre Charron à Paris, destinée à poursuivre le mouvement initié par les balladuriens. Les valises d’argent étaient déposées à la boutique Arij, située au rez-de-chaussée du 40 rue Pierre Charron, avant de monter dans les étages (boutique tenue par la veuve de Georges Chalouhi, marchant d’armes libanais).

2.3. En septembre 1995, le président de la République a ordonné de cesser toute rémunération du réseau EI-Assir. Charles Millon, ministre de la Défense, conserve trace d’une visite de l’homme d’affaires proche de l’Elysée, Patrick Maugein (2), venu pour régler la succession du réseau El-Assir (Patrick Maugein, cf. affaire de la BRGM. Famille Maugein : l’un des leaders sur le marché des accordéons basé à Tulle ; important contributeur des campagnes politiques en Corrèze dans les années 70 et 80).

(2) Cf. nos notes des 17 et 28 octobre 1999 (ci-jointes).

La prise en main par Patrick Maugein a été effective courant 1996, et a abouti à cesser les versements aux balladuriens et aux islamistes de l’ISI. Ce revirement a eu pour conséquence, à plusieurs reprises, l’envoi de messages menaçants à des fonctionnaires français, et émanant de ressortissants libanais.

3. Eléments d’analyse sur l’attentat du 8 mai 2002.

Cet attentat suit plusieurs avertissements adressés localement au personnel diplomatique en charge de l’armement. Il s’agit notamment d’une bombe placée sous le véhicule de l’épouse d’un fonctionnaire, au mois de février 2002, sans que le détonateur ait été préalablement actionné.

L’enlèvement de Daniel Pearl, compte tenu de ses liens familiaux (sa femme est française et travaille pour RFI) et au regard des premiers textes de revendications (il est demandé aux occidentaux d’honorer leurs engagements sur des marchés d’armements, un texte cite le contrat des F l6 gelé par le département d’Etat) aurait pu également constituer un autre avertissement (recherche en cours).

L’attentat lui-même se distingue des autres actions - plus artisanales - entreprises contre des ressortissants occidentaux, notamment dans des lieux de culte. En effet, la déflagration du bus conduisant les agents de la DCN est le résultat d’une planification militaire. Nous avons pu confirmer, par des sources judiciaires et diplomatiques locales, que les dégâts occasionnés résultent du placement d’une mine magnétique sur le bus, à l’endroit précis où la camionnette contenant des explosifs s’est collée au bus. Ce modus operandi plaide pour une participation des correspondants du bureau Afghan de l’ISI. Ce dernier, lâché par le pouvoir politique depuis janvier 2002, recherche ses propres modes de financement et a entrepris de reprendre les « dossiers impayés ».

Pour exécuter l’action, il a pu sans difficulté manipuler des partisans d’Omar Saeed, au moment où s’ouvrait son procès.

http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20090625130742/-Pakistan-DCN-Edouard-Balladur-Attentat-de-Karachi-Exclusif---l-integralite-de-la-note-qui-accuse-les-services-pakistanais-d-etre-derriere-l-attentat-de-Karachi.html