Hugo Chavez passe ou casse

Cyberpresse et Jooneed Khan (La Presse)

Caracas

Le peuple du Venezuela est appelé demain à voter pour le renvoi ou le maintien au pouvoir du président Hugo Chavez. L’exercice référendaire divise profondément la nation autour des droits des pauvres pour les uns, et des libertés des riches pour les autres.

« Chavez doit s’en aller. Je veux que le Venezuela redevienne comme avant, paisible et prospère. Je rentre juste pour voter », déclare Kathy Godoy, 35 ans, installée depuis un an à Miami, où elle travaille pour la pétrolière américaine Exxon.

Le vol Miami-Caracas d’American Airlines est bondé de familles aisées qui rentrent pour voter. Des panneaux « Oui à la paix » et « Non au retour en arrière » les accueillent à la sortie de l’aéroport, installés sur les lampadaires le long de l’autoroute et accrochés aux flancs des collines environnantes.

La question référendaire demande si l’électeur veut mettre fin au mandat de Chavez. Les adversaires du président devront donc voter « oui », et ses partisans opteront pour le « non ».

« Moi je vais voter non, et Chavez va gagner avec 20 % de majorité », affirme le chauffeur de taxi Hector Serpa, serein, avec une pointe de fermeté. « Les riches sont furieux parce que Chavez a freiné leurs appétits de devenir plus riches, les pauvres appuient Chavez parce qu’il ne veut pas qu’ils deviennent plus pauvres », dit-il, résumant en une phrase la polarisation du pays, qui compte 26 millions d’habitants, dont 14 millions d’électeurs.

« Une gigantesque marche se déroule en ville actuellement, baptisée L’Avalanche pour l’avenir », confie Isabel Arzola, fière, l’oreille collée au cellulaire en attendant ses valises devant le carrousel de l’aéroport. Architecte de 34 ans, elle rentrait de vacances à New York « juste à temps pour voter contre Chavez ».

http://www.cyberpresse.ca/monde/article/1,151,1062,082004,759174.shtml