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Chaîne Histoire, sondages, sale été pour Patrick Buisson !

Publie le mercredi 29 juillet 2009 par Open-Publishing

Patrick Buisson aurait dû travailler dans l’armée. Il a parfaitement intégré le principe traditionnel de la Grande Muette : « Circulez, il n’y a rien à voir. »

L’impétrant perçoit-il un budget qui lui permet d’acheter, d’influencer et de faire publier des sondages favorables au pouvoir sarkozyste, comme Marianne l’a démontré la semaine dernière ? Patrick Buisson a été, dix jours durant, aux abonnés absents. Pas un mot, pas une ligne de défense, pas une explication.

Le même Patrick Buisson se fait-il épingler par le quotidien Le Monde pour avoir aidé Christine Albanel en échange de budgets de sponsoring du Ministère de la Culture sur la Chaîne Histoire ? Patrick Buisson refuse de répondre aux convocations du « Tribunal médiatique » ? Ben voyons !

Le silence, reconnaissons-le, s’impose si l’on entre dans le détail des faits. Donc notre scénette comporte deux acteurs principaux. Soit un ministre en disgrâce depuis son arrivée au gouvernement, et qui a raté sa campagne pour l’adoption de la loi Hadopi. Soit un conseiller officieux du président qui, dit-on à la Cour, est dans les petits papiers de Sa Majesté. Soit un remaniement qui se profile. Soit une chaîne de télévision, Histoire, dont le parrainage est l’une des ressources. Le conseiller officieux prend officieusement contact avec la Ministre. Il partage avec elle son souci du Patrimoine. Il connaît ses difficultés. Il la comprend, il peut l’aider. Mais elle aussi peut l’aider. Comment ? C’est simple ! En confiant à la Chaîne Histoire quelques budgets publics – trois au total pour une valeur de 270 000 euros. Ca se passe comme ça chez Sarkoland.

La Rue de Valois, siège de la Culture, avait donc lancé un appel d’offre pour « valoriser » l’action du Ministère en faveur du Patrimoine. Ca tombe bien, Patrick Buisson, directeur général de la Chaîne dirigée par Laurent Solly (tiens, un ancien conseiller de Sarko !) a l’intention de consacrer une émission au patrimoine. Le premier marché, accordé en un temps record, porte sur 120 000 euros. Les deux autres s’élèvent à 150 000 euros au total.

Contrairement à ce que nous a déclaré Franck Louvrier, le communicant de l’Elysée qui ne parvient décidément pas à passer un été tranquille, ces deux marchés ont été accordés sans aucun appel d’offre.

L’affaire n’est pas seulement symptomatique du mépris total dans lequel les oligarques sarkozystes tiennent les lois de la République et le Code des marchés publics qui régit les relations entre l’Etat et les sociétés privées. Elle est aussi très révélatrice du fonctionnement de la Cour sarkozyste.

Comme sous l’Ancien régime, un proche de Sa Majesté peut monnayer son influence ou plutôt l’influence qu’on lui prête – et qu’il ne rend pas toujours, la preuve par Albanel. Henri Guaino a-t-il la cote ? C’est vers lui que convergent des demandes de « piston » ou de faveurs.

Comme le raconte Maurice Szafran dans le dernier numéro de Marianne, il fut un temps où nombre de requêtes passaient par Rachida Dati (« Toi seule peut le convaincre ! Il n’écoute que toi »)

Claude Guéant tient la corde ? Sa salle d’attente téléphonique ne désemplit plus. Ce n’est plus le soft power, mais le loft power.

http://www.marianne2.fr/Chaine-Histoire,-sondages,-sale-ete-pour-Buisson!_a181642.html