ÉLECTIONS À KABOUL : LES AFGHANS VOTENT LES ARMES À LA MAIN CONTRE L’OCCUPANT

Au lieu d’être un instant de paix, les élections présidentielle et provinciale de l’été 2009, en Afghanistan, sont un long moment de guerre.

Le bruit des armes automatiques, le souffle des bombes y couvrent les discours et les sondages.

Force est de constater que les jeunes Afghans ne votent plus, mais fourbissent leurs armes et contre-attaquent partout les forces d’occupation.

75 soldats étrangers, en juillet, perdaient leurs vies, dans « la bataille pré-électorale ».

Un nombre inconnu de civils afghans « participeraient au scrutin », mais leurs visages et leurs souffrances n’intéressent pas nos photographes de « Paris Match ».

Les médias nous disent maintenant que les combats se déplacent vers les zones urbaines nous signifiant par-là que l’offensive de l’OTAN et la campagne électorale ont dégénéré en guerre civile.

Un commandement unique de la Résistance appelle de Quetta, au Pakistan, à empêcher la tenue de ces élections qu’elle considère comme une mascarade.

650 membres de la soit-disant Armée nationale afghane (ANA) accompagnaient les 4 000 soldats étrangers dans leurs récentes opérations « Griffe de panthère » et « Coup de poignard », au sud de l’Afghanistan.

Leur contingent est pourtant fort de 130 000 hommes…

C’est dire l’envie de se battre des mercenaires d’Hamid KARZAÏ, le maire de Kaboul, contre les talibans.

L’effectif entier de l’ISAF + ANA ne permettrait pas, au reste, d’installer et de sécuriser les bureaux de vote sur l’ensemble du territoire.

Les points de vote, qui résisteraient aux attaques des talibans, dessineront, peut-être, le 20 août, au soir, les maigres territoires, contrôlés par l’OTAN.

L’impérialisme US ne doit pas attendre d’aide des pays voisins.

Étant donné le travail de la CIA, du M16 en Iran, Pakistan ou Chine, il est douteux que l’environnement immédiat de l’Afghanistan soutienne les troupes d’occupation.

La situation militaire est, aujourd’hui, semblable à celle qu’ont connue les GI’s lors de l’offensive du Têt au Vietnam.

« L’Afghanisation de la guerre », c’est-à-dire la vassalisation du pays et des hommes aux intérêts impérialistes, est un échec.

La soldatesque, les condottieres et les seigneurs de guerre adoubés sont plus dangereux que les talibans.

L’économie, fondée sur le trafic d’opium, déstabilise complètement l’Asie centrale (1).

Les populations, appauvries, terrorisées par 8 ans de guerre, regardent presque avec nostalgie l’éphémère émirat du mollah Omar et le parrainage pakistanais.

Elles supportent le corps expéditionnaire simplement parce que l’occupant mêle habilement, au milieu d’un océan de misère, l’aide humanitaire à l’une de leurs missions.

Cette confusion des genres déplaît aux ONGs…

L’image du tankiste jetant de sa tourelle des barres de chocolat aux enfants affamés pourrait résumer le bonheur afghan sous l’Occupation US.

La situation économique n’est profitable qu’aux bourgeois de Kaboul et entreprises étrangères comme HESCO qui vendent d’épais murs de protection ainsi qu’aux sociétés militaires privées dont les activités ont augmenté depuis janvier.

Le soldat français meurt là-bas pour le drapeau d’une compagnie mais en aucun cas par solidarité avec le peuple afghan.

HIMALOVE

1. Sous occupation US, la production d’opium a atteint un record historique, en 2007 : 8 200 tonnes ! chiffre officiel.