Accueil > ITALIE - La république bandanière
Carlotta Ranieri
Silvio Berlusconi lance une mode : le bandana. Exhibé pendant sa rencontre sarde
avec Tony Blair, les commentaires sur ce couvre-chef confirment que le président
du Conseil italien est une bombe médiatique.
La Repubblica parle de "Bandana-Day", de "Premier ministre pirate", de "Lawrence
d’Arabie vêtu de blanc". Alors que le Corriere della Sera y voit la marque du
bagnino style, la mode du plagiste... Une chose est certaine, le bandana porté par
le président du Conseil italien Silvio Berlusconi, lors de sa rencontre avec
Tony Blair, en Sardaigne, n’a pas laissé la presse italienne indifférente.
"Bronzage parfait, luisant de crème, ample pantalon blanc, chemise ouverte jusqu’au
nombril pour mettre en valeur le torse velu, sourire chirurgical avec lèvres
Michelin et, cerise sur le gâteau, bandana style gogo dancer", c’est ainsi que
le Corriere della Sera décrit Berlusconi.
Le fait est que le Premier ministre italien parvient toujours à faire parler de lui, et cela de manière très étudiée. Le choix du couvre-chef ne semble pas avoir été le fait du hasard. En effet, explique le Corriere della Sera, "si un Premier ministre accueille un autre chef de gouvernement, il est fort improbable qu’en cherchant dans sa garde-robe il jette son dévolu sur un bandana".
Les hypothèses visant à expliquer cette décision sont variées. Alessandro Amadori, berluscologue de renom, explique à La Repubblica qu’il s’agit d’un autre "coup médiatique, en parfaite continuité avec sa volonté de rester immortel". "La famille Blair, continue-t-il, a été utilisée pour une exhibition publique de narcissisme. Je pense à lui sur son canot à moteur, tout de blanc vêtu, la couleur des divinités..." Berlusconi le divin, l’oint du Seigneur, le Messie... Cette image céleste du numéro un italien le poursuit depuis le début de son mandat dans tous les médias et ne semble pas vouloir l’abandonner.
Il y a pourtant d’autres explications. "Peut-être a-t-il eu recours au couvre-tête pour cacher un coup de soleil, ou encore pour dissimuler des implants capillaires qui nous le rendront d’ici peu de temps encore plus jeune, le cheveu dru", propose La Repubblica. Le quotidien italien est allé vérifier par lui-même cette deuxième option. Le Premier ministre aurait rendu visite au cabinet d’un chirurgien esthétique, spécialisé entre autres dans "la chirurgie plastique et esthétique du cuir chevelu et la chirurgie cutanée".
Au-delà des ragots, le bandana Berlusconi est devenu très tendance, au point qu’on organise désormais des "bandana party" en Sardaigne, relate La Repubblica. On parle même de "République du bandana".
Mais cette mode ne convainc pas tout le monde, et Alessandro Amadori n’hésite pas à en remettre une dernière couche, reprise par La Repubblica : "Il y a quelque chose de pathétique chez cet homme de presque 70 ans qui s’habille comme un moniteur de club de vacances".
Que l’on soit pour ou contre, Berlusconi reste la bombe italienne, toujours présent dans les médias, incapable de passer inaperçu, un véritable show-man. "Après le lifting, le bandana", dit La Repubblica. Que nous réserve-t-il pour l’automne ?