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Le Québec, une société de plus en plus divisée

Publie le mercredi 19 août 2009 par Open-Publishing
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Au Québec, nous remarquons depuis quelques années un phénomène troublant. Lorsqu’arrivent les élections, autant au niveau provincial que fédéral, le pourcentage du vote reflète désormais non plus la division qu’on avait dans les trente dernières années du XXe siècle entre fédéralistes et souverainistes mais une division d’une toute autre nature.

En effet, un analyste politique faisait récemment remarquer en prenant pour exemple la région de Québec que dans les comtés où les gens sont à l’aise financièrement, on vote davantage conservateur au fédéral et libéral ou ADQ au provincial alors que dans les comtés plus défavorisés, on vote bloc québecois au fédéral et parti québecois au provincial.

La clientèle souverainiste se recrute donc de plus en plus parmi les couches socio-économiques défavorisées de la province. Pas étonnant que madame Marois, la cheffe du parti Québecois explore des façons de pousser son programme politique plus à droite. Car malgré la crise, les couches socio-économiques plus défavorisées sont encore minoritaires au Québec et surtout, ils ne vont pas voter en aussi grand nombre que les gens plus à l’aise financièrement.

Alors que de 1970 à 2000, des gens de toutes les couches socio-économiques pouvaient voter pour un parti souverainiste et ainsi se rejoindre dans leurs opinions politiques, on peut dire que les classes plus à l’aise financièrement ont délaissé de plus en plus l’option souverainiste dans les années 2000 pour, disons, embrasser avec plus d’emphase la protection à tout prix de leur statut social personnel.

Le mouvement déclencheur de cette réaction a peut-être été les attentats du 11 septembre 2001 chez nos voisins du sud qui a fait comme prendre conscience aux gens des classes moyennes aisées du Québec que leur statut social était plus fragile qu’ils ne le croyaient et qu’il n’y avait plus de chances à prendre avec la souveraineté du Québec ou avec l’idée d’une société plus juste au point de vue socio-économique. Ainsi, il s’en est suivi dans les médias de droite des dénonciations de la souveraineté, du PQ, des assistés sociaux, des syndicats, comme pour justifier la nouvelle prise de position de cette classe moyenne aisée.

Malgré que, personnellement, j’appuie la démarche du parti Québec solidaire au niveau provincial qui veut une société plus juste du point de vue socio-économique, la tendance depuis 2001 n’est pas vraiment vers ce courant-là. Et malheureusement, avec la présente crise économique que l’on dit terminée mais que bien des signes montrent qu’elle ne l’est pas vraiment, la tendance de la classe moyenne aisée à protéger ses acquis ne fait que s’accentuer. C’est une bien mauvaise nouvelle pour le PQ, pour le Bloc, tout comme pour Québec solidaire.

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