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Dialogue entre deux armées : celle des bleus et celle des clowns

Publie le jeudi 27 août 2009 par Open-Publishing
3 commentaires

Réponse à une demande

« M....... Barbara ASP (SR BPUBLI DGGN) a écrit :

Bonjour,

Travaillant pour la Revue de la gendarmerie, je me permets de vous contacter au sujet d’une demande de photos.

Dans le cadre du prochain dossier de la Revue (à paraître en septembre) traitant des mouvements contestataires, nous avons un article mentionnant votre association. C’est pourquoi j’aurais souhaité savoir s’il était possible d’exploiter certaines de vos photos afin d’illustrer au mieux cet article et en même temps de donner davantage de visibilité à votre mouvement.
Pour ce faire, vous pouvez très bien nous soummettre une série de photos de haute définition (à partir de 2MO par contre c’est le seul souci technique) avec les crédits photos à mentionner.

En attendant des nouvelles de votre part, je vous souhaite une bonne journée.

Bien cordialement,

ASP M......

barbara.........@gendarmerie.interieur.gouv.fr »


Bonjour

Nous côtoyons la gendarmerie régulièrement lors des actions de désobéissance de l’armée des clown, que ce soit les gendarmeries locales ou les gardes mobiles. Dans notre stratégie d’action directe non-violente il nous semble important de ne jamais confondre les êtres humains et les fonctions qu’ils occupent. Nous avons donc un rapport cordial avec les hommes et les femmes gendarmes qui se trouvent face à nous, sans jamais oublier qu’ils sont aussi une « force » de maintien de l’ordre, une force armée et une force ayant le monopole légal de la violence. Les dérives sécuritaires actuelles ne nous font pas non plus oublier que ce sont ces forces armées qui sont amenées à obéir à des ordres de plus en plus injustes, de plus en plus arbitraires. Nos actions ironiques peuvent certes vous paraître « marrantes », « rigolotes », « gentillettes », mais elles sont avant tout politiques et subversives. Et cherchent à questionner tout le monde : l’opinion publique et ceux qui semblent l’analyser (ou à la manipuler) en permanence, les matraqueurs et les matraqués, les exploiteurs et les exploités, les violents et les non-violents...

Nous savons que nous sommes bien « suivis », doux euphémisme lucide sur notre fichage et notre flicage quasi-permament.

Aussi, nous prenons avec humour votre demande d’autorisation d’exploiter nos photographies de l’armée des clowns. Vous en avez surement plus que nous. Mais peut-être que le cloisonnement entre services faits que vous n’avez pas accès à l’iconographie de la DCRI ou autres services de votre ministère de la défense.

Demandez-vous l’autorisation aux black-blocs quand vous illustrez un article sur « Comment provoquer l’escalade de la violence grâce à des policiers en civil ? »

Enfin, sachez que nous ne cherchons pas une visibilité coute que coute, d’autant moins si elle doit passer par une connivence avec la revue de la gendarmerie.

L’armée mondiale des clowns est insurgée, rebelle et les clowns eux-même sont ... clandestins.
Clandestins comme ceux qu’on n’autorise pas à rester dans nos pays occidentaux, clandestins comme les sans-voix que l’état opprime de plus en plus...

Contre tous ces drames quotidiens, nous avons pris le parti d’en rire, le parti de se moquer de ce sérieux, de cette rationalité qui aimerait nous rendre triste, le parti de repousser les lignes de jeux derrière les bottes de vos soldats, de franchir les grillages protégeant vos pires secrets d’Etat

Alors au lieu de vouloir mettre de belles images dans votre revue sérieuse, venez faire des actions avec nous, vous verrez que l’armée des clowns a davantage d’humanité que votre ministère de la guerre. Et peut-être que l’illustre inconnu que vous croisez en allant faire vos courses ou en marchant dans la rue, est un clown en civil !

Smile is not dead !

Gros Bisous

Messages

  • et bien alors la gendarmerie voudrait elle nous enrôler pour parader avec elle un 14 juillet ? nous ne sommes pas payés et n’avons pas vos avantages ( indemnités,logement de fonction, droit à une violence souvent gratuite, armes soi disant non létales (flash ball etc..)/ la gendarmerie et leurs colleègues de la Police serait elle devenue polies pour "oser" dans le climat actuel de tension sociale pour demander des photos il est evident que nous refusons de collaborer à votre revue !

  • Je ne sais pas si cette opération de communication de la gendarmerie aurait été possible du temps où le corps d’armée dépendait du ministère de la Défense...

    Aujourd’hui, avec l’entrée des pandores au ministère de l’Intérieur, tout semble possible :

    Des gendarmes en civil, avec cheveux longs, faisant ami-ami avec les gens de Greenpeace ou se syndicalisant comme les gardiens de prison à la CGT, on n’arrête pas le progrès sous le règne de Sarkozy.

    Mais notre armée des clowns ne devrait pas oublier les missions essentielles de leurs nouveaux camarades, en uniforme, qui ne relèvent en rien de la révolution agraire et du partage des terres chères au mahatma Ghandi.

    Historiquement la gendarmerie a été créée par la monarchie française pour sauvegarder le régime féodal, les grandes propriétés foncières et mater les jacqueries.

    On se servait de gardes mobiles pour tirer, éventuellement, dans le dos des conscrits qui montaient à l’assaut pendant les guerres mondiales.

    On les utilisait et utilise toujours contre les grévistes qui occupent les usines, contre les squatters qui réquisitionnent des immeubles, contre les vagabonds et les nomades...

    La gendarmerie a gardé, tout le long de son histoire, un rapport de servilité très poussé avec l’aristocratie et les grands bourgeois réactionnaires. Contrairement à la police, qui, parfois, faisait sienne les revendications du peuple et se mutinait.

    Les gendarmes n’ont pas le droit de grève, ne peuvent exprimer ouvertement leur différend avec leurs officiers et sont corvéables à merci.

    En somme des esclaves, bien nourris, qui s’ignorent.

  • La gendarmerie a invité l’armée des clowns dans ces locaux, à l’occasion d’une action anti-militariste ! :

    http://artnezrouge.free.fr/spip.php?article33

    Intrusion de l’Armée Clandestine des Clowns Insurgés et Rebelles, fortes de 69 vaillantEs va-t’en-gué-guerre, à l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr Coëtquidan (Guer – Morbihan). * Surveillés de manière repprochées par des militaires tout le temps de la déambulation * Se sont fait serrés par une trentaine de gendarmes : contrôle d’identité et rédaction d’un procès verbal dans les locaux de la gendarmerie de Guer et Ploërmel *

    Objectif atteint : levée de drapeau de la CIRCA à l’ESM Saint-Cyr-Coëtquidan Charge retenue à leur encontre : intrusion sur terrain militaire, prise de clichés photographiques et de vidéo sur terrain militaire.
    Bilan provisoire de la CIRCA : la reconnaissance de l’Armée des Clowns et son intégration au sein des forces armées françaises ne serait attendre.

    Ci-dessous, retranscrit tel quel, le communiqué de la CIRCA :

    Recalées au rattrapage, les recrues de l’armée des clowns hissent leurs couleurs à Sein-Cire.

    Ayant opté, eux aussi, pour le travail le dimanche, une trentaine de clown est allée se rensaigner à l’écool spiciale mili-terre à Sein-Cire, Couette Qui ? Dans !

    D’un pas décédé et mou-tivé, les jeunes recrues ont erré des heures durant dans ce camp de l’armée des clowns tristes pour rentrer en forma(ta)tion. Le cartable léger et le nez coulant, ils cherchèrent la salle de permanence et la cour de récré. Manquant de mémoire, ils s’approchèrent du musée du Souvenir pour voir si les gendarmes se souvenaient de la bataille de Strasbourg : Otan en emporte le vent.

    Les Haut-Fessiers de l’Ar-mémé de Taire (c’est pour ça qu’on l’appelle la Grande Muette), semblent être plus détendus du Famas que du zigomatique, le bataillon de l’armée des clowns fit une levée de drapeau pour signifier son souhait d’intégrer ce corps d’élite.

    La cloche sonnait, il était temps de rentrer, mais le blue-block mouvance gendarmesque proposa une session de rattrapage. Comme pour le baccalauréat, la présentation d’une pièce d’identité fut nécessaire à chacun des clowns pour avoir le droit de passer l’oral. N’ayant pas bossé le programme, les clowns firent des fotes d’aurtograf et des erreurs de retenues sur les calculs mentos. Le taux de réussite approche des zéro pourcent, même si certain ont été pris en flagrant délire de triche. Ils avaient essayé de prendre des photos de la cour de récré sans permission. Les gens d’arme leur ont répondu : « tu peux aller te brosser-liande ! »

    L’armée des clowns dénonce gravement ce recalage injuste de ses soldats les plus à-Guer-rit. Après le refus de rentrer à l’Otan en avril dernier, l’exclusion de la zone de baignade à Tomik cet été et le refus d’embarquement à l’Ayrault-porc, jusqu’où ira la provocation contre la plus grande armémé du monde.

    De la jongle rurbaine pleine de maïs, de chasse à cour, et d’obus de 105 mm, le Bourreau des Transmissions de la Circa.

    PS : Pour poursuivre la démarche d’intégration, l’Art Nez Rouge participera de bon coeur aux cérémonies du 11 Novembre 2009 à Rennes. Par ailleurs, le KGB (Klouns Globalization Brigad) défie les autres brigades telles que les Narine’s, les Bênets Verts ou autres Greenpitres et les appelle à la Gué-guerre Chaude. Rebâtissons les murs !