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Battisti : La CNT dénonce une justice à l’emporte-pièce

Publie le samedi 28 août 2004 par Open-Publishing

Cesare Battisti, réfugié politique italien, a dû fuir son domicile ces derniers jours. Pourtant, Cesare Battisti, comme les autres réfugiés italiens, a tenu ses engagements et cessé toutes ses activités militantes. Cesare Battisti n’a qu’une parole. Il l’a donnée et l’a tenue. De son côté, l ’Etat français, sous couvert de construction européenne, s’est dédit de sa parole . L’Etat français est absolument conforme à tous les Etats.Il ne donne ni ne reprend jamais sa parole ; il agit en fonction de ses intérêts.

Ces faits inquiétants et dramatiques se déroulent alors que dans la plus grande hypocrisie, ont lieu des cérémonies célébrant la libération de Paris. En effet, les réfugiés de la CNT et de la FAI espagnols, qui furent les premiers à entrer dans Paris, n’ont eu, eux aussi, aucune reconnaissance de l’Etat français ; Franco a continué en toute impunité à assassiner dans ses geôles, jusqu’en 1975, les camarades de ces mêmes libérateurs que l’on feint d’acclamer aujourd’hui... Dans le même ordre d’idée, que serait devenu un De Gaulle, réfugié en 1940 à Londres, dans l’Europe d’aujourd’hui ?...

La CNT s’alarme tant des procédés à l’oeuvre concernant les réfugiés italiens, emblématiques dans leur lutte contre l’ Etat, que des dérives sécuritaires liées à la mise en place de l’espace Schengen. Ces dérives provoquent un climat délétère, fait de traques et de décisions de justice à l’emporte-pièce, falsifiant comme toujours l’Histoire au profit d’une vengeance d’Etats. Histoire toujours confisquée, jamais éclairée.

Le capitalisme a aujourd’hui besoin de restreindre toutes les libertés, car dans sa logique, le profit est sans limites. L’Etat français et par extension, l’Europe qui se construit, sont à sa botte.La liberté d’expression et l’utopie, portée par les réfugiés politiques italiens, ne sont plus tolérables. C’est cette utopie que l’on veut assassiner. La CNT continuera de la porter, comme elle l’a fait jusqu’ à ce jour, contre toutes les injustices, contre tous les capitalismes.

Paris, le 26 août 2004

Confédération Nationale du Travail

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