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L’info, c’est un business. à propos de l’interview FM

Publie le samedi 10 octobre 2009 par Open-Publishing
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Meci à la libre belgique de nous passer l’info !

Un business
L’info, c’est un business. On enfonce des portes ouvertes en le disant, mais c’était plus frappant que jamais hier soir, devant ce 20 Heures de TF1 où le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand avait donc été convié à étaler sa vie privée.

Joli coup pour TF1, que d’avoir sur son plateau le protagoniste de la controverse politique de la semaine. Tout le monde attendait ses explications sur sa « Mauvaise Vie », et les scandales de mœurs font des succès d’audience assurés. La conduite du JT a toutefois fait précéder les explications du ministre de deux autres sujets. Parce qu’étaient fondamentalement plus intéressants la maltraitance des personnes âgées et le coup de folie d’un forcené ayant poignardé sans raison trois passants dans une rue du onzième arrondissement ? C’est sans doute ce qu’invoquera la rédaction du JT, pour justifier ce choix. Elle parlera de ligne éditoriale. Il faut toutefois être bien naïf pour ne pas se rendre compte qu’à l’étage au-dessus du JT, les services commerciaux de TF1 ont dû, au minimum, se frotter les mains devant ce choix rédactionnel. En effet, faire patienter le grand public avide d’entendre la confession du ministre, c’était s’assurer qu’en attendant, l’audimat du JT restait à un niveau très élevé. Or, à TF1 comme dans tous les médias du monde, c’est l’audience qui détermine le niveau des tarifs publicitaires. Et, hier soir, l’audience du 20 Heures a été excellente : 8,2 millions de téléspectateurs, 33% du marché. Jackpot.

L’info, c’est un business : deuxième illustration. Vers 20h05 à ce fameux JT, Laurence Ferrari s’est soudain figée sur notre télé. Image paralaysée. Présentatrice un peu comiquement bouche bée. Interruption de transmission, grosse panne technique visiblement, message obscur d’excuses aux téléspectateurs. Du coup, comme tout le monde s’en doute, on s’est rabattu sur le web. Mais les sites d’information ayant annoncé qu’ils retransmettraient le JT en direct étaient subitement aux abonnés absents. Et sur TF1.fr, où l’on peut habituellement suivre les JT en temps réel, on avait beau cliquer, on retombait chaque fois sur le même message, toujours aussi obscur : « Vidéo pas disponible depuis votre zone géographique ». Ce qui, en revanche, marchait parfaitement hier soir sur la vitrine web de la chaîne privée, c’était le tiroir-caisse. On a réessayé une demi-douzaine de fois de se connecter au fameux JT et, à chaque fois, avant que s’affiche le même message d’erreur, on a dû se farcir un spot de pub de 26 secondes. L’internaute laissé en carafe, mais une partie de son temps de cerveau disponible grignoté en douce, c’est déjà cela de pris.

L’actualité, c’est un business. On se l’est encore redit ce matin au saut du lit. En entendant à la radio que « La mauvaise vie », l’ouvrage si controversé de Frédéric Mitterrand, était en cours de réimpression. Vu le buzz fait cette semaine autour de lui, sa réapparition en librairie sera assurément un coup d’édition très rentable.

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