Jean Sarkozy vu d’Italie.

Il est toujours bon de savoir comment la France est perçue par un étranger. Surtout quand celui ci dispose d’une solide expérience en matière de bouffonerie politique.

De Gianpiero Martonotti dans "La Repubblicca", quotidien Italien de gauche trés modérée :

SUPER PROMOTION POUR LE JEUNE JEAN, LA FRANCE EN REVOLTE CONTRE SARKOZY.

Avant d’être élu président de la République, il avait dit vouloir des nomminations irréprochables, mais cette fois ci, Nicolas Sarkozy s’est désavoué lui même : la désignation de son fils jean, 23 ans, à la tête du plus important centre d’affaires d’Europe est tellement excentrique qu’elle a soulevé une vague de protestations et de sarcasmes que le chef de l’Etat n’attendait peut-être pas. Une pétition lancée sur Internet a recueilli en quelques heures 28 000 signatures, la presse étrangère condamne ce choix et n’est pas avare de paires de claques, et sur le web les caricatures de Jean Sarkozy fleurissent, clouant au pilori père et fils. Pour finir, la télé chinoise, bien qu’elle soit l’une des moins qualifiée à donner des leçons de démocratie, a ironisé sur l’évènement.

Le “dauphin” comme il est surnommé, est considéré comme trop jeune pour prendre les rênes de l’organisme qui contrôle et promeut le développement de La Défense, le pôle d’affaires voulu par De Gaulle aux portes de la capitale. Etudiant redoublant à la faculté de Droit de Paris, conseiller général de Neuilly (la richissime banlieu qui a été le fief electoral du père), le jeune homme ne nie pas ses ambitions et demande naturellement à ne pas être jugé sur son état civil ; mais l’affaire est trop énorme pour ne pas susciter un tollé : La Défense acceuille le siège social de 2500 entreprises et 150 000 personnes y travaillent.
La droite a évidemment justifié ce choix : “Le gamin a peut-être plus de talents que son père au même age” s’est risqué à affirmer un ami zélé de la famille. Mais un autre, sous couvert d’anonymat, s’est montré plus sincère : “le népotisme n’est pas une nouveauté. Dans les rangs des parlementaires on note quelques fausses notes. Les derniers choix présidentiels sont considérés comme peu légaux par l’électorat modéré. A gauche, au contraire on fait flêche de tout bois (...).
La véritable campagne contre la nommination de sarkozy junior, prévue le 4 décembre, est cependant celle en cours sur le net. L’ironie style potache balaye littéralement le web : en plus des pétitions, le twitter dédié au “dauphin” est le plus visité par les transalpins. Les caricatures se multiplient, Jean Sarkozy devient candidat à tout : de secrétaire général de l’ONU à entraineur de l’équipe nationale ou à servir de modèle pour le buste de Marianne. Et sur Facebook, on réclame pour lui le prix Nobel : “En quelques mois, il a rendu le sourire aux francais et dans peu de temps il oeuvrera à l’avenir de la Défense, quartier essentiel pour la paix dans le monde”.