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Québec solidaire se heurte à un problème de taille

Publie le mercredi 14 octobre 2009 par Open-Publishing
2 commentaires

Au Québec, un parti comme Québec solidaire se heurte à un problème de taille. En effet, le fait que ce parti demande aux électeurs de se prononcer en faveur du bien commun, c’est à dire à quelque part en faveur d’autrui, est un grave handicap pour le parti. Cela explique en grande partie le plafonnement dans les intentions de vote pour Québec solidaire.

L’une des très grandes vérités de la démocratie de type capitaliste, c’est que chaque électeur vote d’abord et avant tout en fonction de son porte-feuille personnel.

Toute sortie d’argent de son porte-feuille doit d’abord lui profiter à lui-même. Ainsi, une sortie d’argent pour un quelconque programme social en faveur d’autres citoyens dont lui-même n’a pas besoin lui semble une aberration.

Ainsi, les structures de la démocratie capitaliste étant orientées vers l’individualisme et l’utilitaire, cela rend quasi impossible la bonne performance d’un parti politique tourné vers le bien commun.

Voilà également pourquoi les mêmes politiciens qui offrent des solutions en appelant à l’individualisme semblent être continuellement réélus. C’est pourquoi qu’au Canada comme au Québec, les Stephen Harper ou Jean Charest sont toujours là dans les parlements d’élection en élection. Il en est ainsi également aux États-Unis, pays par excellence de l’individualisme et de l’utilitaire, où les mêmes congressmen et les mêmes sénateurs demeurent également en place d’élection en élection.

Même si je trouve cela triste, en particulier pour les plus éprouvés de la société, la chance de voir un jour un parti voué au bien commun et à la justice socio-économique comme Québec solidaire faire une percée aux élections est bien mince. Et dire qu’il n’y a que les politiciens au pouvoir responsables du sort malheureux des plus démunis de la société serait une erreur. Ceux qui votent avec en vue seulement les intérêts étroits de leur propre porte-feuille et de leur propre personne sont tout autant responsables de la situation désespérante que vivent les plus démunis de la société.

Messages

  • C’est bien dans mon propre intérêt qu’à chaque fois, je vote pour la gauche.

    Relire Marx.

    Que des riches soient de droite ne m’offusque pas. C’est leur raison (rationalité) politique d’être de droite.

    Ce qui m’étonne plus, c’est justement que les pauvres votent à droite.

    Ce qui me surprend, c’est que l’immense majorité vote contre ses propres intérêts.

    Effectivement, l’intérêt commun est l’intérêt particulier des démunis. (Le Tout étant, ici encore, supérieur à la somme des parti(e)s ;-) )
    Nous n’avons pas attendu l’autorisation des puissants pour créer des mutuelles, des caisses collectives, des syndicats.
    C’est simplement lorsque le rapport de forces et idéologique a été favorable que nous avons pu obliger les plus riches à souscrire. C’est leur contribution qu’ils sont en train de retirer. C’est leur rôle. Le nôtre est de les obliger à continuer de verser. Il serait même, dans l’idéal, de les obliger à travailler...

    Ce qui me choque, c’est que l’on fasse croire aux pauvres qu’ils sont riches !!!

    D@v !d B.

    • En effet, ce n’est pas un simple égoïsme (quoique tristement encore très humain) qui bloque le vote pour Québec solidaire. Il y a plutôt une crainte importante quant à la « gauche », une phobie de celles/ceux qui s’affichent ouvertement de gauche, socialistes, etc. Bon, c’est moins pire qu’aux États-Unis où les gens qui se disent intéressés par les idées socialistes sont pratiquement « excommuniés ».

      À mon avis, c’est à la gauche québécoise et mondiale d’être plus claire et concrète : elle doit nommer clairement ce qu’elle veut en termes concrets (une entreprise socialiste, c’est quoi ; un gouvernement socialiste, c’est quoi). Dans la pratique, il s’agit de démocratie, c’est-à-dire que la gauche veut des entreprises coopératives et des politiques réellement démocratiques défendant le bien commun. Avec la crise écologique, il devient urgent par ailleurs de déclarer que les ressources naturelles n’appartiennent pas aux payeurs et que les démocraties doivent imposer des limites à l’utilisation des ressources naturelles.

      QS invoque des valeurs et des réformes concrètes, certes, mais la méfiance identitaire contre la gauche demeure trop puissante. Oui, l’absence d’esprit du bien commun et l’égoïsme jouent un rôle important, mais ils ne peuvent expliquer des résultats aussi faibles. La seule bonne nouvelle est que l’ADQ chute au même niveau (ce parti s’étant révélé plus idéologique qu’actif et non démocratique malgré ses prétentions). Les médias évidemment, en couvrant seulement certaines candidatures, nuisent, mais ne sont pas pour autant la cause.

      Merci.