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La France des châteaux n’a pas dit son dernier mot

Publie le jeudi 15 octobre 2009 par Open-Publishing
4 commentaires

14 octobre 2009, sylvain besson, le temps ch

La France des châteaux n’a pas dit son dernier mot

La polémique sur Jean Sarkozy le montre bien : la France reste hantée par son passé féodal. Que le président donne un coup de pouce à son fils pour s’installer aux commandes de La Défense (poste pas anodin, je vous l’accorde) et le voilà soupçonné de vouloir rétablir un régime héréditaire. Il n’y que les Français pour y croire - les étrangers se content de trouver ça drôle -, peut-être parce qu’au fond d’eux-mêmes, ils se savent encore monarchistes.

Par coïncidence, j’ai passé le week-end dans le château d’un aristocrate, qui considère que la Révolution est la plus grande erreur de l’histoire nationale. On en voit beaucoup, dans la campagne française, de ces grandes demeures entourées d’arbres, dont les domaines sont encore régis par des règles venues du Moyen âge : droits de chasse, droits de coupe de bois, fermage et exploitation des terres par des métayers...

Le plus révélateur est la déférence qui continue d’entourer les maîtres de ces lieux. Une Belge établie dans le Limousin me racontait que quand les villageois sont invités au château, on met des noeuds papillon aux enfants pour montrer le respect dû à "monsieur".

D’une certaine façon, l’ascension de Jean Sarkozy montre à quel point l’adage aristocratique - "bon sang ne saurait mentir" - reste imprégné dans la mémoire nationale. Mais une explication individualiste, moderniste, me semble plus pertinente : Nicolas Sarkozy est un papa tellement fier de son fils (dont il s’est peu occupé après son premier divorce), et tellement inconscient des conséquences de son attendrissement pour lui, qu’il ne sait pas dire non lorsque ce dernier lui dit "je veux être élu à la tête de La Défense". Le drame de la France, ce n’est pas la survivance monarchiste, mais la famille recomposée.

Messages

    • au nom du fils ? ca suffit

      CF lIBRE BELGIQUE DU JOUR


      "Le CV de Sarkozy Jr (NDLR : le Ptit n’a pas encore 23 ANS !)

      1er décembre 1986 - Naissance à Neuilly-sur-Seine (banlieue chic de Paris) : deuxième fils du premier mariage de Nicolas Sarkozy. (ndlr : 4 déc : élection pour l’EPAD, cadeau d’anniversaire donc !)

      Février 2008 - Le grand public le découvre à l’occasion des empoignades de la droite locale aux élections municipales à Neuilly. (ndlr : pour martinon à mort !!!! le brave petit !)

      Mars 2008 - Se présente à l’élection cantonale dans le canton de Neuilly, et est élu dès le premier tour au Conseil général du département des Hauts-de-Seine.

      Juin 2008 - Elu chef de file des conseillers départementaux UMP.

      Au nom du fils : "ça suffit"

      Bernard Delattre

      Mis en ligne le 15/10/2009

      En haut lieu, on ne cache plus sa nervosité : le tumulte sur Sarkozy-fils doit cesser. C’est trop demander ? A droite y compris, les langues commencent à se délier. Chattez avec Florent Latrive, journaliste à Libération entre 12h et 13h.

      •Le maire PCF de Nanterre se porte candidat à la présidence de l’Epad
      •Edito : Les "fils de", népotisme ?
      •"Fils de" : curieuse amnésie collective
      •Jean Sarkozy en images

      Le pouvoir perd son calme. A propos du probable bombardement, en décembre prochain, de Jean Sarkozy à la tête de l’Epad, l’établissement public qui gère le quartier d’affaires de La Défense, en bordure de Paris. Une promotion qui, depuis le week-end dernier (voir "LLB" du 12/10), suscite dans le pays un véritable tumulte politique et un emballement médiatique mémorable, sans parler du cirque d’Internet. Cette perte de sang-froid, mercredi, était très nette et même assez spectaculaire.

      Ainsi, à l’issue du Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement, le d’habitude assez placide ministre de l’Education Luc Chatel, s’est emporté. "Cette affaire, ça commence à suffire !" s’est-il exclamé. "On a vraiment le sentiment d’une chasse à l’homme. Tous ceux qui interviennent sur cette question veulent-ils interdire l’élection à un candidat de par son origine sociale, son nom, son faciès ? Après son nom, son origine, sa jeunesse, je ne sais pas ce qu’on trouvera la prochaine fois, peut-être la race ou autre chose ? Où va-t-on ? C’est ça la République ?" Deux heures plus tôt, un autre membre éminent du gouvernement, le ministre du Travail Xavier Darcos, avait accablé "un climat délétère et répugnant". Et, la veille, l’ex-ministre Yves Jégo, pourtant réputé en délicatesse avec l’Elysée, avait vu dans ce dossier des relents de "totalitarisme", voire carrément de "fascisme".

      Ces derniers jours, il faut dire, l’opposition n’y était pas allée de main morte en montant au créneau contre l’ascension du fils du chef de l’Etat, dénonçant qui "une République bananière" (le FN), qui "une dérive monarchique" (le PS), qui la décadence finale de "l’empire romain" (le Modem François Bayrou). Mercredi, d’ailleurs, le tribun centriste en a rajouté une couche. Il a jugé que l’Hexagone, avec cette histoire, était devenu "la risée du monde entier". Et a comparé les mœurs politiques de mise à Paris avec celles en vigueur dans la douteuse camarilla du Russe Vladimir Poutine.

      Plus significatif, sans doute, est le fait qu’à droite y compris, le malaise s’exprime désormais ouvertement. Mardi déjà, le chef de file des sénateurs UMP, l’ex-ministre Gérard Longuet, avait fait savoir que ses troupes ne partageaient pas marginalement son regret personnel que n’ait pas été prolongé le mandat du président sortant de l’Epad, le ministre Patrick Devedjian. Le même jour, lors d’une réunion de son groupe, le patron des députés sarkozystes, Jean-François Copé, avait coupé court à un débat possiblement houleux, sur Sarkozy Jr. Venant de ce cacique de la majorité qui, habituellement, ne marche pas sur des œufs pour se singulariser par rapport à Matignon et l’Elysée, ce réflexe en disait sans doute long sur la grande prudence et donc l’embarras ambiants.

      Mercredi, un pas supplémentaire a été franchi. La secrétaire d’Etat Rama Yade, que son franc-parler rend populaire dans l’opinion mais peu en cour à l’Elysée, a appelé à ne "pas ignorer l’émotion" suscitée dans le pays. Outre le quarteron d’élus villepinistes, une poignée de parlementaires UMP ont répété publiquement combien, au minimum, ils regrettaient "la maladresse" que constitue une promotion filiale qui "ne peut que choquer pas mal de gens". A la radio ou à la télé, de jeunes militants UMP de terrain ont pesté contre "le népotisme au plus haut niveau de l’Etat". Ont comparé la France à "la Libye, la Syrie" - ce qui n’est pas rien, quand on se souvient des tollés qui avaient suscité les réceptions à Paris de ces deux chefs d’Etat par Nicolas Sarkozy. Et ont fustigé le poste en or promis au fiston du Président. Alors qu’au même âge, eux sont priés par l’UMP "de distribuer des tongs et des capotes sur les plages", à la faveur des caravanes estivales de ce parti. Le même jour, le leader d’un petit parti souverainiste, Nicolas Dupont-Aignan, a assuré que, depuis l’éclatement du scandale, il avait enregistré des dizaines d’adhésions de militants UMP "écœurés". Qui seraient aussi en train d’inonder de leurs remarques dépitées le profil Facebook du chef de l’Etat.

      Visiblement donc, y compris au sein de la base UMP, on n’a pas toujours été sensible au bon goût du bras d’honneur (implicite mais retentissant) adressé par le chef de l’Etat aux critiques. Lorsque, évoquant mardi l’histoire du lycée républicain devant un parterre de jeunes, Nicolas Sarkozy avait loué "la fin des privilèges de la naissance" et vanté "la preuve" faite "par les études" ou "la compétence" - à savoir exactement ce que les détracteurs de son fils reprochent à celui-ci.

      Si l’on en croit les échos, au sommet du pouvoir dorénavant, on serait tétanisé par le verdict populaire sur ce scandale, soit à la faveur de prochaines élections législatives partielles, dès ce dimanche, soit via les sondages, qui ne devraient plus tarder."

    • Justement ! Qu’est ce qui se passe ? On n’a pas de récents sondages .....Opinion Way est en panne ? Le Figaro est en grève ?

  • peut-être parce qu’au fond d’eux-mêmes, ils se savent encore monarchistes.

    Ha bon ?
    Vivement le 21 Janvier qu’on mange de la tête de veau.