Accueil > L’obligation d’avoir un emploi pour obtenir un revenu décent est-elle une (...)

L’obligation d’avoir un emploi pour obtenir un revenu décent est-elle une atteinte à la liberté ?

Publie le lundi 19 octobre 2009 par Open-Publishing
9 commentaires

Lorsque l’on y songe bien, on peut en effet se demander si dans nos sociétés occidentales l’obligation d’avoir un emploi pour accéder à un revenu relativement décent est une entrave à la liberté individuelle.

Car ainsi, le travail n’est pas un choix mais une obligation ; car l’aide sociale ne donne pas vraiment une vie décente parce qu’elle permet à peine la survie du citoyen.

Et tout le monde sait que bien des emplois maintiennent les citoyens en bas du seuil de la pauvreté.

Pourtant, la déclaration universelle des Droits de l’Homme parle bien d’un revenu suffisant afin que tous les citoyens sans exception puissent avoir une vie décente. Ainsi si la majorité des citoyens veut absolument que leur voisin travaille pour obtenir un revenu décent ou bien il mérite la misère qui va avec le manque de travail, cette majorité de citoyens ne va-t-elle pas à l’encontre de la déclaration des Droits de l’Homme ?

La question fondamentale est celle-ci : A-t-on le droit de ne pas être sur le marché du travail et avoir tout de même accès à un revenu décent ?

Et si la population s’entend pour dire qu’il faut travailler pour avoir un revenu décent, la liberté de l’individu de refuser le travail est-elle ainsi entravée ?

Et si tous doivent avoir un travail pour obtenir un revenu décent et si l’on veut respecter à la lettre la déclaration des Droits de l’Homme, il faudrait alors que les gouvernements soient obligés de fournir à tous sans exception un emploi avec un revenu décent couvrant tous les besoins et permettant l’épanouissement de l’individu.

Au Québec, le programme du parti Québec solidaire propose une majoration de l’aide sociale et l’indexation de l’aide sociale au coût de la vie. Il s’agit probablement d’une véritable avancée progressiste. Cependant, il y a encore à réfléchir sur le type de société dans laquelle nous voulons vivre et comment respecter la liberté de chaque citoyen. par rapport à ses choix de vie personnels.

Messages

  • ben justement

    l’idée qui m’a plu dans le communisme c’est que c’est l’état ou la collectivitéquelque soit sa structuration qui se charge comme d’un devoir fondateur de trouver à chacun un emploi, une situation dans l’activité de la société et cela en relation avec la notion de besoin fondamentaux de tous : logement, santé, énergie, communication, transport, instruction, nourriture, vêtement, équipement domestique, culture etc...

    donc qui répartis les ressources et les tâche dans l’idée que TOUS doivent avoir leur part d’activité et de réponse aux besoins, et que ce ne soit plus AUCUN PARTICULIER qui ait un quelconque pouvoir sur la place, les tâches, les ressources de chacun et de tous.

    le collectivisme

    ce n’est pas comme le sombre imbécile populiste petit bourgeois arriviste pseudo humoriste des restaux du faux coeur l’a dit "le communisme c’est passe moi ta montre, je te donne l’heure"

    c’est une montre de qualité correcte et sans luxe pour chacun et une montre de référence pour que toutes les montres particulières puissent se régler !

    en gros ça ressemble à des horloges machines pc unix qui bénéficie d’un serveur NTP coordonné et coordonnable par le réseau internet...

  • Ca se discute.

    Une fois débarrassé des profiteurs, qu’on aura fait en sorte que la question de la survie n’angoisse plus grands et petits, il faudra quand même savoir si on ne ré-introduit pas par la bande l’exploitation de l’homme par l’homme.

    C’est à dire que je te nourrisse pendant que tu te pètes les ongles à te gratter.

    Je dis cela en bon provocateur et surtout pour mettre des faits et des actes sur des idées.

    Les réponses ne sont donc pas aussi simples que cela sauf si on s’imagine, comme une certaine idéologie bourgeoise essaye de le faire croire, que le miam miam pousse tout seul et généreusement sur les coins de trottoir, et qu’il ne vient pas forcement du travail, ou des actes (pour employer d’autres mots) qui ne sont pas forcement jouissifs.

    Les gigantesques bonds en avant de la productivité permettent , à condition d’en user une bonne partie à produire autrement et réparer notre environnement, de soulager l’humanité de beaucoup d’angoisses, dont la survie alimentaire et la survie dans un minimum de confort (miam miam, toit, pas froid l’hiver, santé, instruction, pouvoir sur sa propre existence et accès à l’échange avec les autres ) .

    Décréter un minimum, une espèce de RM (revenu minimum) construit sur ces besoins de base, sera bien sur construit sur le travail, d’une façon ou d’une autre ;

    Il faut donc voir en face ces choses là.

    Dans le cadre du système capitaliste, la bourgeoisie et son idéologie distillée, mènent bataille pour que l’essentiel de la population soit contraint à travailler pour survivre.

    C’est un important levier pour contraindre la population à travailler pour la bourgeoisie et en même temps donc se saisir d’une partie des richesses produites.

    Même "moderne" cette bourgeoisie a des sentiments très gênés sur le revenu minimum, il est soit d’insertion soit d’activité , mais il a comme objectif la remise dans le circuit des vaches à traire.

    Pas trop de libérer l’humanité, et les hommes et femmes au concret, de la formidable angoisse de la survie.

    C’est pour ça que le fils de bourgeois est souvent plus zen que le fils de prolo, il n’a aucune angoisse de survie sur les basiques, juste de se distinguer de la carrière de grand papa .

    L’angoisse immense de survie, la dureté du quotidien, pour qui n’a pas d’assurance de minimas de survie est destructeur pour le développement de tout être humain, ça raccourcit la vie, drastiquement.

    Ca freine ses capacités de développement humain, ça rend bien plus difficile son épanouissement et .... ses capacités de produire.

    Pour nous évidemment, dans cette société, ne pas se soumettre au chantage de la survie des êtres humains afin d’éviter qu’ils soient contraints à l’exploitation est un grand enjeu.

    Le revenu minimum universel est bien une revendication importante qui desserre le chantage du capitalisme sur la classe populaire, à condition que celui-ci permette réellement de manger sain, d’être logé sain et d’avoir accès à la culture, l’échange et l’exercice démocratique.

    Mais il ne faudra jamais, au grand jamais, oublier qu’il y a du travail derrière la plupart des richesses dont bénéficie l’humanité.

    Même si il faudra transformer completement le travail et le rapport au travail.

    • bon je me suis exprimé évidemment de façon rapide. mais je suis tout à fait conscient de ce que vous soulevez.

      je parle d’ailleurs plus souvent d’activité de participation à l’économie collective que de travail. pour plusieurs raison.

      d’abord pour tenter de faire sentir la grosse nuance que je conçois sous le terme de travail d’avec le sens qui est jusqu’ici traditionnellement exprimé par le terme de travail.

      Ce que l’on a aussi observé psychologiquement et sociologiquement, c’est que l’activité économico-sociale est indispensable à l’entretien du bien être psychologique individuel. l’activité c’est ce qui permet individuellement de se reconnaître comme faisant partie d’un groupe, d’une société parce que précisément cette activité est productrices de produits en tant que réponses à des besoins mais aussi de relations humaines qui sont aussi parmi les plus importants besoins de chacun.

      Il est évident que ce que dit initialement le communisme de façon un peu abrupte en rendant le travail obligatoire n’est pas au sens de l’’exploitation qui a été pratiquée.Il est évident me semble-t-il qu’il n’y a pas de réponse aux besoins fondamentaux sans production d’efforts consentis par des producteurs de quelque chose.

      Donc j’indique rapidement de parler d’activité au sens large. et qu’il faille comme l’indiquait Platon avant beaucoup d’autres que la collectivité reconnaisse à chacun une activité en fonction très pertinente de ses aptitudes.

      Ensuite, je pense que même en considérant l’exemple de la productivité que permettent les technologies contemporaines dans tous les domaines, l’activité doit être partagée de sorte que tous puissent avoir leur part d’identification par l’activité à la société.

      D’autre part, il existent de très nombreux domaines où la productivité ne peut pas s’améliorer par des méthodes, des technologies, des organisation particulière, mais au contraire par l’augmentation de gens aptes à partager une activité. Je pense notamment aux domaines scientifiques. qui sont pourtant parmi les plus productifs de bienfait communs. l’exemple le plus évident est celui de la recherche médicale. mais il en va de même dans le domaine de l’environnement, et aussi de l’informatique par exemple (développement par exemple de la méthodologie de l’opensource qui d’autant plus efficace au perfectionnement des outils produits qu’un grand nombre de développeur auront remi la main à la pâte). Mais que dire de domaines comme ceux de l’éducation où il est clair que l’enseignement est d’autant plus efficace que le nombre de professeur est grand à la fois à l’égard du nombre d’élèves mais encore pour un même élève que le nombre de référence qu’il aura pu expérimenté lui donnera une plus large culture générale etc...

      Si le problème du partage du travail ou de l’activité se pose sur les domaines de la production industrielle ou agricole de façon évidente si l’on considère qu’il faille continuer à produire les mêmes produits selon les mêmes finalité, alors effectivement, il y a risque de pénurie de poste d’activité dans ces domaines.

      Mais si l’on reconsidère totalement la régulation des production en fonction de critères totalement étrangers à l’appât de la plus value financière, je doute fort que le productivisme contemporain reste à l’ordre du jour.

      as-ton envie aussi de continuer à utiliser des produits de très mauvaise qualité précisément oeuvre et conséquence des orientations du productivisme.

      Le développement de l’agriculture biologique montre clairement qu’au contraire cela permettrait de redévelopper des populations rurales d’agriculteurs.

      L’abandon de l’élevage et de la nourriture carnée permettrait une révolution totale en matière de déploiement des espaces ruraux et des agricultures.

      L’abandon de la plus part des productions agroalimentaire industrielles comme les soda qui non seulement sont nocifs pour la santé mais consomment énormément d’eau pour leur fabrication, au profit d’autres produits plus artisanaux plus naturels et traditionnels, répondrait à la fois à des questions environnementales biosphériques et à une réorganisation du déploiements des activités humaines.

      ce ne sont que des exemples et il y en a plein d’autres. la plus part des produits du capitalismes ont été créés en inventant le besoin chez une espèce culturelle inventée de toute pièce, le consommateur hypnothysé.

      donc la plus part des petits bidules qui sont maintenant considérés comme incontournables sont non seulement nocifs pour sinon la santé physique, le type de relations humaines qu’ils induisent. par exemple, le téléphone portable à renforcé l’irresponsabilité individuelle dans l’engagement dans toute relation à l’autre. la télévision à de même cloisonné les individus dans leur nombrilisme domestique. le format de document audio visuel, par son effet totalitaire sur les sens a amoindri considérablement les capacité d’observation, de critique, d’intégration et de reconceptualisation de toute information, contrairement à ce qui est CRU pas la majorité des gens.

      l’électrification des moyens de diffusion sonore à fait considérablement baissé les capacités de nuanciation auditive des gens, renforçant la recherche de puissance, elle a induit le développement de la fascination pour la force brutale... le retour de la barbarie primaire...

      etc...

      reconsidérer tout ça, moi je pense que ça peux permettre de redécouvrir plein de possibilité pour tous de se découvrir des activités donc du travail mais aussi de rapport des uns aux autres.

      Le capitalisme n’a pas simplement mondialisé l’esclavage consummériste et dévalorisé la part d’activité humaine (travail) dans la production de réponses aux besoins. il a aussi rendu les hommes barbares de façon terrifiante.

    • Les réponses ne sont donc pas aussi simples que cela sauf si on s’imagine, comme une certaine idéologie bourgeoise essaye de le faire croire, que le miam miam pousse tout seul et généreusement sur les coins de trottoir, et qu’il ne vient pas forcement du travail, ou des actes (pour employer d’autres mots) qui ne sont pas forcement jouissifs.

      NEGRI et sa bande de zouaves inspirateurs inspirés de notre excellent Secrétaire HIRSCH.........

  • Tu a raison il faut un revenu de vie !! puisqu on ne veut pas partager le travail , il faut partager les revenus il faut faire apliquer les droits de l homme , les moyens financiers sont dispo et la productiviter aussi grace a la technologie , EXIGEONS CELA ENSEMBLE C EST UNE PRIORITER
    christian

  • alors disons que le minimum "vivable" est 1500 €...

    1500 € pour celui qui en branle pas une "qui se casse un ongle en se grattant", comme le dit Copas :) )

    et 3000 € pour le smicard qui bosse :)

    • au delà de l’humour de votre propos...

      il me semble que ce qui est très gênant et contestable dans ce genre de discours c’est que c’est précisément comme cela que le système nous impose de raisonner. c’est à dire que l’idée d’un revenu minimum indépendamment de toute activité est un rapport au pouvoir d’achat, donc à l’identité du membre de toute société en fonction de son pouvoir de consommation. cette façon de raisonner ne tient absolument pas compte des variations culturelles, géo-économiques individuelles déterminants les besoins de chacun dans son contexte de vie, et prenant en compte ses aptitudes d’activité dans le cadre globale de la société à différentes échelles d’interaction.

      Centrer l’expression de la réponse au besoin sur le revenu n’est valable que dans un système capitaliste où tout est marchandisé donc doit être achetable.

      Un société qui s’organise de façon à répondre en fonction des aptitudes d’activités et des déterminismes locaux des besoins individuels ne laissera pas le logement, l’énergie, l’eau, la santé etc... au main d’un "marché privé".

      Par ailleurs, même dans une société où les besoins élémentaires sont marchandisés et où justement l’offre de ce fait n’est pas régulée par la collectivité, il vient que selon les régions le logement n’est pas aussi facilement accessible d’une région à l’autre.

      Il vient alors que la notion de revenu minimum, quelque soit l’activité de l’individu, est très débattable selon les déterminismes locaux de chacun. et que donc elle ne peut être que très inadaptée. voir, ridicule. et génératrice de polémiques qui n’aident absolument pas à la résolution pratique des besoins réels des individus.

    • Non mon bonhomme, pas de charabia pour dissimuler que dans le revenu minimum universel c’est bien du travail qui est donné à d’autres.

      Que tu l’exprimes sous une forme monétaire ou en nature, et même dans la meilleure des sociétés ton miam miam vient du travail, comme le toit, comme une série de choses qui ne sont pas que danseuses de la surconsommation.

      Rien de plus détestable que de ne pas faire face à un choix qui doit se faire les yeux ouverts, que de planquer une réalité qui aura forcement des aspects dissymétriques.

      Je suis un chaud bouillant défenseur d’un revenu minimum universel , qu’il soit exprimé par un circuit monétaire ou pas, mais qui correspond à un logement décent, de quoi manger raisonnablement et sain, de quoi se soigner, de quoi s’instruire et de quoi exercer le maximum de pouvoir (par des moyens collectifs et individuels) sur sa propre vie .

      Mais ça ça ne pousse pas sur les arbres, tout autant que les champs de blé de notre pain quotidien ne poussent pas sans beaucoup du sel de la terre qui tombe goutte à goutte, ce n’est qu’un exemple.

      Il faut donc voir en face qu’un revenu universel (nécessaire) ce sera du travail, des richesses produites.

      Dans le cadre du capitalisme le revenu minimum universel est un des leviers pour casser le chantage à l’exploitation du capitalisme. Mais il faut en connaitre la contre-partie, la voir en face , sinon t’auras le petit moustachu (ou le borgne, c’est selon) qui fera furher dans la classe ouvrière .

      Tout autant qu’il n’y a pas de fontaine de jouvence, il n’existe pas de fontaine à miam miam, sauf dans les nouilleries religieuses, le pain, le ciment, les tuiles, l’infirmière qui t’accueilles aux urgences quand tu te gaufres, l’ASI qui nettoiera tes restes répandus, c’est du travail, toujours du travail, qui peut être du travail sans exploitation, du travail totalement reconsidéré pour qu’il soit le moins aliénant possible.

      Mais du travail quand même.

      Nos choix doivent être faits les yeux ouverts, avec franchise.

      Dans l’instauration d’un revenu universel il faudra tenir compte qu’il y en aura une partie qui essayera de tirer au flanc pour vivre aux crochets des autres, du capitalisme à petits pieds.

      Ou de laisser les autres ramasser la merde.

      Vive le droit à la paresse !