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No Border Italie : évasions au camp de détention de Bari

Publie le lundi 28 juillet 2003 par Open-Publishing

NO
BORDER CAMP, ITALIA
ÉVASIONS LORS D’UNE ACTION AU CENTRE DE DÉTENTION DE BARI
PALESE


Une délégation d’activistes participant au camp antiraciste
est entrée à l’intérieur de l’aéroport militaire de Bari Palese
(Italie) où se trouve un centre de détention pour étrangers,
créé lors de la guerre du Kosovo. Ce non-endroit peut "accueillir"
jusqu’à 2500 personnes : actuellement 70 personnes, tous demandeurs
d’asile, y sont détenues, attendant d’être transférées dans
d’autres centres de détention ou déportées en masse. Dans
ce non-endroit, les violations des droits fondamentaux sont
quotidiennes.

Les activistes sont entré-es dans l’aéroport et ont enregistré
les voix et les images des étrangers à l’intérieur. Dehors,
d’autres activistes avec des banderoles ont bloqué la rue
devant l’aéroport.

Pendant cette action un certain nombre de détenus ont réussi
à s’échapper du centre. Les 15 activistes qui étaient entrés
en délégation sont alors gardés par la police alors que les
gens dehors sont toujours en train de manifester dans la rue.
Pendant ce temps des institutionnels et des avocats ont été
appellés pour demander la libération immédiate des 15 activistes.
Contre leur libération, la police exigeait les vidéos tournées
par les activistes, arguant qu’il est illégal de filmer des
zones militaires. Les 15 ont refusé de leur donner les vidéos
mais ils/elles ont dû détruire les images compte tenu de l’environnement
militaire. Finalement, vers 23h00, les 15 ont été relâché-es
sans accusations. Le succès de cette action qui a donné aux
détenus la possibilité de s’échapper a été une grosse satisfaction
pour les activistes à l’extérieur comme à l’intérieur.


Communiqué des travailleurs immigrés du Forum Social
Italien à propos de l’action de Bari :


Aujourd’hui nous avons été capables de libérer les corps des
gens qui sont enfermés dans ces endroits. Le succès d’aujourd’hui
est aussi pour la dimension européenne de l’initiative, c’est
en fait nécessaire que la fermeture des centres de rétention
et les luttes pour les droits de citoyenneté aient une dimension
européenne comme un espace de construction du programme politique
d’une europe construite par le bas.

Le 27 Juillet, plus de 100 activistes, venus du camp No Border
de Frassanito, ont pacifiquement envahi le "Centre de Première
Hospitalité" de Bari Palese. Dans cette prison nous avons
trouvé des dizaines d’étrangers détenus simplement parce qu’ils
ont demandé le droit d’asile. Résistant aux policiers, des
camarades ont pu parler avec eux, écouter leurs histoires,
leur désespoir, leurs attentes et leur besoin de liberté.


A ce moment-là, certains d’entre eux ont réussi à s’enfuir.
Dans la prison de Bari Palese, que le langage triste et rude
de la bureaucratie ne veut pas définir comme un lieu de détention,
depuis le 4 Juin dernier, 1200 demandeurs d’asile ont été
détenus et ces deux dernières semaines aucun d’entre eux n’a
pu parler avec un avocat.

L’occupation du centre de Bari Palese confirme ce que le Conseil
National des Migrants a toujours déclaré : ces "centres de
détention" doivent être fermés !

Nous ne pouvons pas accepter que des hommes et des femmes
qui franchissent les frontières pour construire une nouvelle
vie puissent être emprisonné-es dans des prisons ou des caravanes.


C’est pourquoi la lutte contre les centres de détention doit
continuer pendant les prochains mois, comme celle contre la
loi Bossi-Fini doit continuer puisqu’elle considère les centres
de détention comme un point fondamental pour le contrôle des
travailleurs/euses immigré-es. Et cette lutte doit avoir des
résultats concrets.


Il restera dans notre mémoire l’image de cet homme, qui après
avoir sauté hors du centre, a stoppé sa course et a pris une
pierre comme s’il allait la jeter. Puis, il l’a laissée tomber
et il a continué à courir.

Tavolo Migranti dei Social Forum Italiani

28.07.2003
Collectif Bellaciao