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LA PRIVATISATION DE L’ETAT

Publie le dimanche 25 octobre 2009 par Open-Publishing
15 commentaires

de Patrick MIGNARD

Un oxymore, une contradiction dans les
termes ? Et pourtant c’est bien à ce phénomène politique que nous
assistons aujourd’hui.

La
dérive libérale du système marchand, caractérisée par le désengagement
économique
et social de l’Etat, la liquidation des services publics et son
accaparement
par un clan, … aboutit à une véritable mutation de la nature de l’Etat
en
parfaite contradiction avec les principes républicains.

Ce
n’est pas nouveau d’affirmer que dans une société divisée en classes
sociales,
aux intérêts antagonistes et contradictoires, l’Etat représente la
force
coercitive qui garanti les intérêts de la classe des possédants.

Ce
n’est pas nouveau, mais il est urgent et indispensable de le rappeler
aujourd’hui.

Ce
n’est certes pas l’apanage du système marchand. En effet, tous les
systèmes
d’organisation sociale de l’Histoire ont fonctionné sur cette logique…
sauf
peut-être les sociétés dites « primitives ».

L’Etat
garanti les intérêts des possédants en tenant compte des rapports de
forces,
des évènements historiques, des évolutions de la société qu’il domine.
Il peut
apparaître à certains moments conciliant, voire donner l’apparence de
la
médiation, comme il peut apparaître parfaitement autoritaire, voire
dictatorial
– le 20e siècle est une parfaite illustration de ces
facultés
d’adaptation de l’institution « Etat ».

LE MYTHE REPUBLICAIN

L’effondrement
de l’Ancien Régime, en Europe au 18e et 19e
siècle a
laissé la place au système marchand, capitalisme, salariat, qui s’est
fondé sur
une ambiguïté dont nous payons encore
aujourd’hui les conséquences politiques.

Les
discours philosophico-humanistes des penseurs des Lumières,
et de certains des philosophes de la Révolution Française
ont vite laissé la place au discours « réaliste » des affairistes et
des marchands.

Les
intérêts des nouveaux possédants se sont bien vite heurtés aux valeurs
que
ceux-ci avaient précipitamment mais imprudemment gravées dans la pierre
des
frontons des édifices publics. L’écrasement des révoltes ouvrières dès
le début
du 19e siècle, la Commune de Paris, n’ont été que le prélude
des
grandes répressions du 20e siècle.

Le
mythe de la République pour tous, pour le peuple, d’une République
garante et
défenseuse des opprimés s’est très vite avéré être une remarquable et
efficace
escroquerie.

Le
système électoral, c’est-à-dire le moyen de tenir compte des désirs et
de la
volonté du peuple, en nommant des représentant a été depuis longtemps
parfaitement détourné ce qui a permis l’émergence d’une nouvelle
« aristocratie » qui a pris possession du Pouvoir et l’a gardé,…
quels que soient les modifications apportées aux modes de scrutins.

Il
suffisait, pour entretenir l’illusion d’asséner régulièrement et
systématiquement
le « bon peuple » de slogans bien conçus pour lui faire croire que
« les promesses seront bien tenues »,
« les élus sont responsables devant
leurs électeurs
 » et,… cerise sur le gâteau « le vote
est non seulement un droit mais
aussi un devoir
 ». Ainsi l’Etat, « bien commun » du Peuple
(ce qu’il n’a jamais été), s’est donné le beau rôle :

- 
donner
l’illusion de la démocratie,

demeurer
le
garant d’un système fondamentalement inégalitaire et exploiteur.

La
force, mais aussi les faiblesses et les ambiguïtés politiques du
mouvement
ouvrier vont, au 19e siècle, et surtout au 20e,
entretenir le mythe de l‘ « Etat démocratique » avant un début
de renversement de la tendance au début du 21e siècle.

L’ETAT ET LE MOUVEMENT OUVRIER

Très
tôt, les ouvriers, les salariés ont eu à pâtir de la politique de
l’Etat dans
le système marchand,… mais ils ont su aussi l’utiliser.

Les
multiples et sanglantes révoltes ouvrières montrent, s’il en était
besoin, que
tous les discours « démocratiques » s’arrêtent où commencent les
intérêts du système marchand. Pourtant, n’en déplaisent aux
« révolutionnaires professionnels », jamais, dans aucun
pays développé, la classe ouvrière n’a voulu et n’a
pris le pouvoir
. Au contraire elle a
lutté, et efficacement, pour améliorer ses conditions de travail et de
vie,
rencontrant en cela un Etat, prêt à faire des concessions pour
s’acheter la
« paix sociale ».

Ainsi
l’illusion d’un Etat défendant l’ « intérêt public »
s’est peu à peu fait jour, au point que les
organisations politiques ouvrières sont allées elles mêmes gérer le
capitalisme
dans « l’intérêt des travailleurs ».
Le mythe du « système démocratique », de l’ « Etat
défenseur de l’intérêt général » était né, y compris et surtout parmi
ses
plus déterminés détracteurs, les salariés.

Les
rapports de forces, les évènements historiques (les guerres), les
cultures
nationales ont permis aux salariés d’acquérir des avantages conséquents
qui
existent encore – pas pour longtemps - aujourd’hui, les acquis
sociaux
. Cette situation a renforcé la vision
« démocratique » de l’Etat, la soumission des salariés à un système
qui savait leur accorder des miettes substantielles, bref, la croyance
aujourd’hui encore profondément ancrée en un
Etat neutre, médiateur et défenseur de l’intérêt public
.

Cette
croyance a produit et continue de produire, le réformisme des
organisations
« révolutionnaires » et « contestataires » - qui ne jurent
que par les élections, même si elles ont un discours opportunément
radical, de
même que des syndicats partenaires de l’Etat dans la gestion du
capitalisme.

VERS LA PRIVATISATION DE L’ETAT

Tout
ce bel agencement économico-politique a été bouleversé par la
mondialisation
marchande. Les petites affaires, les négociations, les compromis, entre
classes
antagonistes dans le cadre d’un « Etat-nation »,… c’est terminé. Le
Capital, désormais intégralement mondialisé, aussi bien dans sa
valorisation,
que dans sa gestion, n’est plus à même d’accorder des miettes aux
classes
salariées des « anciens pays industriels », il peut même s’en passer
ayant de multiples ressources, et moins chères, ailleurs.

L’Etat,
sans changer de nature – toujours garant des intérêts du système -, a
évidemment changé de tactique et de politique.

La
notion de « bien public »,
d’ « intérêt public »,
bref de « service public »,
perd de son sens. On garde ces termes pour les discours électoraux afin
de
tromper l’électeur naïf. Dans les faits on livre toutes ces activités
juteuses
aux appétits du Capital. Opération d’autant plus facile que le « bon
peuple »,
consciencieusement endormi par les médias et la classe politique ne
sait
absolument pas comment réagir sinon par des manifestations, pétitions
et autres
« votations » ridicules et inefficaces.

L’Etat
se réduit de plus en plus à ses fonctions régaliennes qui n’ont qu’un
seul et
unique but : maintenir contre
« vents et marées » le système en place
. La classe politique
devient une « aristocratie » au renouvellement limité, via les partis
qu’elle contrôle, à partir d’élections complètement sous contrôle.
Quand le
« bon peuple » « vote mal », on recommence ou on contourne
le scrutin (voit le référendum sur l’Europe). Cette « aristocratie »,
divisée en clans se partage le Pouvoir où règne la voyoucratie

(des noms ?), l’incompétence (des noms ?), le népotisme (des noms ?), l’impunité
(des noms ?),… Le tout protégé par une milice armée de plus en plus
efficace, bénéficiant d’une quasi impunité, abusivement baptisée
« police
républicaine »( ?).

L’Etat
n’a plus ainsi à « défendre l’intérêt général » désormais soumis aux
lois du marché, mais à défendre les privilèges de la classe politique
qui sait
intégrer et corrompre tout ce qui peut apparaître comme une opposition
dangereuse… Ainsi, les uns après les autres, les « contestataires »
accèdent à des postes grassement rémunérés donnant accès à privilèges
exorbitants.

L’Etat
n’est plus qu’une affaire de clans et un instrument coercitif destiné à
faire
respecter l’ordre marchand.

Toutes
les « grandes démocraties »
glissent sur cette pente qui ne peut conduire qu’au déclin et à la
décadence.
Les cas les plus significatifs, parmi celles –ci, et caricaturaux sont
aujourd’hui la France et l’Italie.

Le
citoyen, si tant est que ce terme ait encore un sens, n’a plus rien à
attendre
des institutions étatiques qui ne sont là que pour l’asservir à des
contraintes
qui correspondent non pas à ses intérêts mais à ceux de la classe
politique
défenseuse des intérêt du Capital – le sens et la teneur des mesures
prises
lors de la crise que nous traversons en est la plus parfaite
illustration.

En
l’absence d’une alternative crédible, ce qui est actuellement le cas,
la
situation ne peut qu’empirer ouvrant la voie à toutes les aventures…

Octobre 2009Patrick
MIGNARD

A relire ici

Messages

  • Ce qu’il y a toujours lieu de faire c’est de cesser de TRAVAILLER : arrangeons-NOUS !

  • "L’état c’est moi" aurait dit Louis XIV en 1655.

    Sans doute l’erreur d’analyse que désigne ce très bon article de P Mignard, a t elle commencé bien avant ce que nous visons aujourd’hui.

    L’Etat n’est pas une création de la modernité.

    Il n’est pas "républicain" par nature.

    Il n’est pas "neutre" non plus - on mesure là tout le mal idéologique que la proximité du gaullisme avec le communisme néo stalinien a pu faire en France à l’analyse marxiste de l’État à laquelle je pense il n’y avait pas grand chose à retoucher et qui était en partie partagée sur des points importants par les véritables penseurs anarchistes.

    Pkoi le gaullisme a t il fait du mal ? Parce que sous couvert de nationalisme, de "service de l’intérêt général" et tout ce genre de leurres.... il a contribué largement à donner pour acquise cette idée - fausse- que l’Etat pouvait être "neutre" et "gardien".

    La création du corps de l’ENA est à ce titre tout à fait éclairante, et le détachement de la bande à Sarko de ce corps là ne l’est pas moins, car la prétendue neutralité est encore trop pour eux.

    La souveraineté n’a pas toujours été son apanage, puisqu’auparavant elle était celle du roi de France, de l’empereur etc...

    Nous touchons à la limite de ce que l’on appelle les fictions juridiques.

    Oui l’État est une fiction. En soi, il n’est pas plus républicain que monarchique que national...C’est une forme d’organisation politique. Dont la "vie" dépend de celles et ceux qui le dirigent, le contrôlent, le gèrent.

    Etat dit "socialiste", état bourgeois, l’Etat peut embrasser une réalité et son contraire.

    Je renvoie aux travaux de Miliband par exemple "L’Etat et la société capitaliste" (très difficile à trouver en français, sinon, en anglais), ou ceux de Poulantzas "pouvoir politique et classes sociales" qui ont fait je pense de très intéressantes analyses, dans le prolongements de celles de Marx et Engels, sur la nature et le rôle de l’État, et dont l’URSS est une excellente démonstration "a contrario".

    encore bcp de choses à dire sur cet article décidément très intéressant. Il faut un peu de tps !!

    LL

  • "jamais, dans aucun pays développé, la classe ouvrière n’a voulu et n’a pris le pouvoir."

    Pardon, mais y s’est passé un truc en Russie en 1917, ce n’était pas un pays développé, mais dans quelques villes industrielles la situation était comparable aux pays développés.

    ET SURTOUT, "n’a pas voulu" c’est archi faux : Allemagne en 1918 et 1923, Hongrie en 1918-19...

    et plein d’autres situations où on était au bord de la prise de pouvoir si quelqu’un avait osé "l’aventure" comme vous dites de mettre la question du pouvoir devant celle du niveau de vie. (ex : grande-bretagne en 1926, toutes les années 30 aux états-unis, la fin de la guerre en Italie et en France, 1946 aux US (année avec le plus de gréves) etc).

    Effectivement, si on attends que tout le monde veuille le pouvoir tout en se retenant de dire que c’est ce qu’il faudrait, ça n’arrivera jamais.

    • Désolé mais en 1917, c’est le parti bolchévik qui prend le pouvoir, pas la classe ouvrière qui est ultra minoritaire et divisée... D’ailleurs aucune préparation ce qui a entraîné immédiatement les dérives que l’on connait.

      Dans les autres pays (Allemagne, Hongrie), ce sont des insurrections, ce qui est complètement différent d’un changement de rapports sociaux... La preuve, ça n’a pas tenu non plus !

      On confond trop souvent mouvement de colère et mouvement insurrectionnel avec révolution... Aujourd’hui encore aussi où dès qu’il y a un grand mouvement de masse on croit y voir un début de renversement du système en place... d’où les echecs et les désillusions à répétition.

      L’auteur a raison, si la classe ouvrière avait voulu prendre le pouvoir et renverser le capitalisme elle l’aurait fait depuis longtemps.

    • Vouloir et savoir comment faire c’est deux choses très différentes, tout le travail d’un révolutionnaire ça doit être le passage de l’un à l’autre, transition qui demande de regarder ce qui est possible plus que ce qui est à un moment donné.

      C’est la classe qui a imposé la fuite du Czar en 1917, et les bolscheviks n’ont pu prendre le pouvoir et le conserver (dans les premières années) que parce que leur politique était en accord avec les intérêts de la classe.

      Evidamment que "la classe dans son ensemble" ne prends jamais le pouvoir, tu n’aura jamais 6 milliards de chefs sur terre, il y a toujours une organisation de celui-ci, la question c’est quels sont les intérêts qui sont exprimés par le pouvoir en place et comment les méchanismes du pouvoir peuvent-ils empécher ceux qui l’exercent de fonctionner indépendamment de la classe (comme ça a fini par se passer en URSS).

    • "...ont pu prendre le pouvoir et le conserver (dans les premières années) que parce que leur politique était en accord avec les intérêts de la classe".

      Ils ont pu parceque les paysans ( ultra majoritaires) ont marché pour la propriété sur la terre, ce sur quoi le Pouvoir est revenu par la suite. La prise du pouvoir n’a été qu’une escroquerie politique qui a donné ce que l’on sait.

      La révolution n’est pas simplement qu’une question de programme et de volonté, c’est aussi une lente et concrète mise en place de rapports sociaux alternatifs,... ce que ne comprennent pas les "révolutionnaires" du 20e siècle et ceux d’aujourd’hui.

    • ils ont marché sur ça et tout le monde à marché sur la fin de la guerre...

      l’escroquerie politique c’est staline et Co qui ont utilisé le pouvoir pour avoir des avantages matériels de plus en plus énormes (notament à partir de 1928 quand les limites sur les salaires des membres du parti sautent) - et pour rester au pouvoir ils ont également tenté d’amadouer les capitalistes en dirigeant les révolutions des pays étrangers dans des impasses.

      A l’opposé, Lénine et Trotsky n’ont cherché qu’à faire ce dont le peuple avait besoin. Le problème c’est que dans un pays globalement arriéré comme la russie, il n’y avait pas les outils (machines, infrastructures) et le personnel (illétrisme très rapandu) pour faire marcher ça en autarcie.

      Ca aurait pu marcher si d’autres pays avaient fait leur révolution socialiste (notament l’allemagne). Ca n’a pas marché là-bas dans un premier temps parce que les socio-démocrates ont trahis les espoirs qu’on placait en eux. Dans un ddeuxième temps ce sont les staliniens qui ont trahis.

      Dans les deux cas, c’était bien une question de programme (en gros dans les deux cas il y avait un fond de nationalisme et de "républicainisme" douteux)

      Maitnenant, là où je voit une "lente et concrète mise en place de rapports sociaux alternatifs" positive et nécéssaire c’est dans l’assimilation de ces trahison pour éviter de placer nos espoirs dans de futurs traitres. Mais ça ne veut pas dire qu’il ne faut plus de parti et d’état la-tout-de-suite-maintenant jsque qu’il en faut des différents que ce qu’on a eu.

    • Avec des "si",... on pourrait effectivement faire une révolution tout de suite et partout...

      Si Staline a été possible ce n’est pas un hasard, c’est qu’au départ la "démocratie prolétarienne" ne fonctionne pas, les rares soviets de fonctionnent plus. Dire "c’est la faute à Staline" c’est un peu court.

      Et pourquoi avoir déclenché une "révolution prolétarienne" dans un pays quasiment sans prolétariat. La démarche de Lénine a été purement idéologique sans tenir compte des circonstances objectives et subjectives.

      Quant à l’Allemagne, elle n’était évidemment pas prête du tout...

      Croire que l’on fait une "révolution" simplement parce qu’on le décrète ou que l’on convainc une partie, même importante de la population" c’est se tromper complètement.

      Les organisations politiques dites "révolutionnaires" fonctionnent sur le même schéma idéologique et en se limitant en plus aux seules élections. C’est le fiasco garanti... d’ailleurs il suffit de voir leur situation.

    • Avec des "si",... on pourrait effectivement faire une révolution tout de suite et partout...

      C’est bien pour ca que je veux regarder les faits en détail pour voir la différence entre ce qui est possible et ce qui ne l’est pas plutot que de mettre tout le passé dans le même sac.

      Si Staline a été possible ce n’est pas un hasard, c’est qu’au départ la "démocratie prolétarienne" ne fonctionne pas, les rares soviets de fonctionnent plus. Dire "c’est la faute à Staline" c’est un peu court.

      Justement je dis pas "c’est la faute à staline", ce type n’avait rien d’exceptionnel, en revanche les circonstances (épuisement de la société par la guerre civile + révolutions extérieures qui se font attendre) ont eu ce résultat.

      Et pourquoi avoir déclenché une "révolution prolétarienne" dans un pays quasiment sans prolétariat. La démarche de Lénine a été purement idéologique sans tenir compte des circonstances objectives et subjectives.

      Non, justement : c’est ce qu’on appelle le développement inégal mais combiné : en russie des zones industrielles ou l’investissement étranger dominait et qui ressemblaient beaucoup à l’occident, avec les mêmes avancées de la pensée populaire cotoyaient des zones rurales qui en étaient restées au moyen-âge, seule la révolution socialiste pouvait mettre à bas l’aristocratie et arréter la première guerre mondiale, les libéraux de Kerensky, tout comme les anars désorganisés ne pouvaient que se débarasser du tsar lui-même et accorder la liberté de la presse.

      Sinon il y a une réponse plus directe : le peuple avait réussi à faire fuir ele tsar puis kerensky, le moins qu’on pouvait faire pour le peuple c’était d’éviter le retour de ces parasites, seuls les bolchos l’ont osé.

      Quant à l’Allemagne, elle n’était évidemment pas prête du tout...

      Croire que l’on fait une "révolution" simplement parce qu’on le décrète ou que l’on convainc une partie, même importante de la population" c’est se tromper complètement.

      L’allemange comme tous les pays occidentaux avait tout ce qu’il fallait pour le socialisme, l’éducation, l’industrie etc.

      Il ne manquait qu’on direction vraiment marxiste et pas réformiste. Le fait que les principaux dirigeants russes aient été contraints à l’exil avant 14 les a beaucoup aidé à devenir les meilleurs marxistes de leur génération.

      Si la révolution a d’abord eu lieu dans un pays arriéré c’est que justement les conditions d’exploitation y sont encore plus dures et créent encore plus de résistances. C’est aussi parce que la révolution bourgeoise est limitée par les impératifs que lui fixent les investisseurs étrangers, elle rencontre ses limites plus rapidement que dans un pays comme la france ou l’angleterre. (Cf. le développement combiné dont j’ai parlé avant).

      Les organisations politiques dites "révolutionnaires" fonctionnent sur le même schéma idéologique et en se limitant en plus aux seules élections. C’est le fiasco garanti... d’ailleurs il suffit de voir leur situation.

      Là je suis d’accord, y a rien de convaincant dans les discours des prétendus extrémes gauches de France actuellement. Ca ne doit pas nous empécher de chercher à renouer les fils.