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Motion de la section du PCF de Sevran sur les régionales

Publie le mercredi 28 octobre 2009 par Open-Publishing
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PCF section de SEVRAN 93

OUI A UN PROJET DE RUPTURE POUR UNE GAUCHE DE GAUCHE
Motion décidée en assemblée générale du 22 octobre 2009

C’est en communistes, et en tant que membres du parti communiste que nous nous adressons à tous nos camarades. Cette adresse n’est dictée par personne, mais repose sur notre analyse de trente ans d’histoire de la gauche, de notre parti, et singulièrement de notre parti en Seine Saint Denis, notre département.
La préparation des régionales est lancée. Nous entrevoyons bien que quelque chose se passe, mais ce quelque chose nous échappe et reste incompréhensible aux communs des mortels que nous sommes. Nous nageons en plein relativisme, au gré des alliances locales, départementales, régionales...
Que se passe-t-il dans les rencontres ,les négociations ? Parle-t-on projet ? Parle-t-on vision de la société ? Parle-t-on de l’avenir de nos enfants ? Pas vraiment, ou si peu. A gauche, les stratégies d’organisation dominent outrageusement un débat dont nous militants, sommes condamnés à apprendre les conclusions par voie de presse, quand les dirigeants l’auront décidé. La question du projet politique pour les régionales apparaît, en toile de fond, d’une « offre politique » dont la teneur dépendra des accords passés. A cela se mêlent des considérations de destins personnels, de financement de structures, d’inimitiés accumulées au fil du temps... La gauche meurt dans le silence de son Peuple !.
Cela ne peut plus durer. Les vrais enjeux sont ceux qui font que nous sommes communistes (la lutte contre les injustices, contre les inégalités, pour « la liberté, le pain et la paix », comme le disait l’un de nos slogans historiques). Il faut construire le projet républicain, social et écologiste dont le monde a besoin. C’est là que se situe la vraie alternative au capitalisme sauvage d’aujourd’hui et encore plus de demain.
Nous constatons tristement la faillite de nos organisations à produire ce projet. Il faut analyser les raisons de cet échec. La question de cette analyse n’est jamais posée au fond, ni dans nos congrès, ni dans notre vie quotidienne de parti. Nous pensons pourtant qu’il est urgent de l’aborder. Elle constitue le passage obligé de la reconstruction d’une vraie gauche de gauche.
Sans attendre, nous pouvons et nous devons construire un vrai projet politique porteur de valeurs alternatives au capitalisme sauvage pour les régionales. La région capitale n’en peut plus de l’asphyxie urbaine, du creusement des inégalités territoriales, de la paupérisation de notre population.
La gauche traditionnelle, dite « plurielle », dirige la Région depuis 1998. Elle a démontré son incapacité structurelle à traiter ces problèmes. Certes, la région ne peut pas tout. Mais le constat est clair : Elle n’a pas tenu ses promesses (comme par exemple celle d’unifier le prix de la carte orange, faisant ainsi persister l’injustice sociale dans l’accès aux transports en commun). Elle n’a pas su construire un projet de territoire régional qui fasse alternative à la concurrence territoriale voulue par le capitalisme financier. Pire que cela : son président fait de la concurrence entre territoires une condition quasi naturelle de vie dans la société moderne. Elle n’a pas su enfin remettre en question la bureaucratie régionale, avec son cortège de contrôles tatillons qui vident le politique de son sens.
Le pacte politique de la gauche qui dirige la région conduit à reproduire des conceptions dépassées, alors que l’heure est à l’audace.
Ce constat, on peut le faire à l’échelle nationale. Depuis 2004, la gauche dirige vingt des vingt-deux régions françaises. A aucun moment elle n’a utilisé cette opportunité unique pour développer le projet alternatif dont le pays a besoin.

Pour autant, il ne s’agit pas de jeter le bébé avec l’eau du bain. Face à une droite prédatrice, prête à dépecer jusqu’à l’os les acquis de deux siècles de luttes ouvrières, la gauche, une vraie gauche de transformation sociale est plus que jamais nécessaire.
Nous pensons que la reconstruction de la gauche est urgente. Les régionales peuvent être un moment décisif de cette reconstruction, à condition qu’elle s’opère sur un projet résolument novateur, capable de peser pour changer les choses, de combattre les injustices, de donner corps à l’égalité républicaine.
Le projet de la gauche pour les régionales devra comporter des engagements forts en vue de la transformation de la société. Nous proposons pour notre part les mesures transformatrices suivantes :
 L’uniformisation du prix de la carte orange sur tout le territoire, afin de cesser de pénaliser les travailleurs et les étudiants aux revenus modestes, qui sont aussi ceux qui sont souvent relégués en périphérie de la région.
 L’action pour l’uniformisation des taux de la taxe d’habitation et de foncier bâti sur tout le territoire.Il s’agit d’un enjeu d’égalité dans la contribution des habitants aux ressources du territoire. Il n’est pas juste qu’un habitant de Sevran ou de la Courneuve verse plus d’impôt qu’un habitant de Paris ou de Neuilly. A cela s’ajoute un enjeu d’équité dans la redistribution des richesses. Nous disons : « A chacun selon ses besoins », aux villes les plus démunies socialement, les moyens les plus importants.
 L’investissement massif partout où les besoins sociaux s’expriment, et notamment sur l’Est du territoire régional, en termes d’habitat, de transports, de développement économique, d’espaces verts, de lieux d’étude, afin de rattraper le retard vieux de plus d’un siècle, et de pouvoir garantir à tous les habitants, quel que soit leur lieu de résidence, l’égalité des conditions de vie.
 La mise en place d’une politique foncière au service de la mixité sociale, adossée à une politique de préemption dans les villes sans logements sociaux.
 Un vrai contrôle de l’usage des fonds publics, privilégiant les critères d’efficacité sociale et de développement de l’emploi.
 La mise en place d’une conception sociale du développement durable, non plus déterminée sous la pression des grands groupes de la construction, de la gestion de l’eau ou de l’énergie, mais mettant en œuvre les technologies les plus modernes au service de tous, dans l’égal accès de tous.
 La mise en place d’un observatoire citoyen d’évaluation de l’action régionale et du développement de la démocratie participative en Ile-de-France, composé de Franciliens élus.
 La construction, contre toute tentation de nourrir la concurrence sauvage entre les territoires, de rapports de coopération et de co-développement avec les autres régions de France et avec le monde, afin de contribuer à un aménagement équilibré de la planète. Il n’y aura pas de développement maîtrisé de la région parisienne sans développement concerté au plan national et international.
La région doit non seulement porter ces politiques, mais elle doit également constituer un formidable point d’appui pour créer un rapport de forces avec l’État et l’Europe, pour exiger des solutions solidaires, équitables, durables dans tous les domaines de la vie sociale. Nous voulons nous engager sur un projet qui porte haut les couleurs de la transformation sociale de notre région. Nous appelons de nos vœux l’émergence d’un tel projet.
Cette élaboration d’un projet clair ouvrirait une perspective, donnerait un sens en terme de contenu. Elle devrait permettre de développer une dynamique et une confiance citoyenne.

IL Y A URGENCE !

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