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Karahigate, une déclassification pour la forme

Publie le samedi 31 octobre 2009 par Open-Publishing

Encore un coup de com des ministères et de l’Elysée dans l’attentat de Karachi (source www.verite-attentat-karachi.org ) - Et leur pétition est toujours en ligne...faites tourner !!!!

Seulement 40 documents déclassifiés pour un attentat visant des français travaillant au titre d’un contrat d’armement signé il y a plus de 15 ans, cela semblait déjà peu.

Nous savons aujourd’hui qu’en plus ces documents n’ont pas été déclassifiés dans leur intégralité puisqu’un grand nombre de paragraphes ont été cancellés et de nombreux passages floutés.

Aucun document antérieur à l’attentat de Karachi n’a été déclassifié, il n’y a donc absolument aucune note concernant la négociation et signature du contrat agosta, aucune mention des bénéficiaires de commissions ou allusion aux rétros commissions, aucune allusion aux écoutes téléphoniques sur le cabinet de François Léotard.

On peut cependant noter quelques éléments venant confirmer le fait que l’Etat Français était au courant depuis 2002 que Azif Zaheer d’abord condamné puis relaxé en mai 2009 pour avoir participé à cet attentat n’était qu’un bouc émissaire : en décembre 2002 il a été écrit que : « le seul indice matériel porté à l’appui de l’accusation de la police était le livret d’immatriculation de la Toyota corrolla ayant servi à l’attentat mais que ce livret était en fait en possession de la police depuis de nombreux mois », il est ajouté que les détonateurs trouvés ont été dissimulés par la police elle-même .

En mai 2002, Concernant DCN il est indiqué que « Une négligence de sécurité se confirme dans l’itinéraire de déplacement entre les hôtels et le site militaire. Une piste au sein du pouvoir politique est la plus souvent évoquée ».

En 2009 : « La spéciale branche de la police pakistanaise de Karachi avait rédigé un rapport 18 jours avant l’attentat confirmant la thèse d’une attaque planifiée contre un objectif occidental ».

Une fois de plus le comportement des autorités françaises quant à ce dossier est inadmissible, une fois de plus il ne s’agit que de laisser croire que la transparence règne sur ce dossier…

En juin dernier, après avoir qualifié la thèse de la corruption de « grotesque » notre président a dit « nous sommes dans un pays où tout se sait, où le secret d’état n’existe pas »… Si cette thèse est aussi grotesque que notre gouvernement est transparent, alors nous sommes sur la bonne voie….

Le gouvernement ne pouvait pas se permettre de refuser la levée du secret défense vis-à-vis de l’opinion publique, la solution a donc été d’accorder la déclassification de documents qui n’apportent pas grand-chose au dossier, il ne s’agit là que d’une énième opération de communication de l’exécutif.

Loin d’apporter les réponses à nos questions, cette déclassification nous permet seulement de confirmer ce que nous savions déjà à savoir que :

 L’attentat était prévisible

 DCN n’a pas pris les mesures nécessaires à la protection de son personnel et a donc une part non négligeable de responsabilité dans ce qui est arrivé.

 L’Etat Français savait depuis 2002 que Azif Zaheer n’était qu’un bouc émissaire dont la culpabilité a été montée de toute pièce, mais a tout de même continué à nous faire croire en cette thèse, nous sommes donc en droit de nous poser une question…pourquoi ???