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Le point de vue du Parti de Gauche sur la réunion unitaire du 10 novembre

Publie le jeudi 12 novembre 2009 par Open-Publishing
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Le point de vue du Parti de Gauche sur la réunion unitaire du 10 novembre
Jeudi, 12 Novembre 2009 01:27 Eric Coquerel

La réunion du 10 novembre, qui se déroulait à notre siège, constituait la 6ème rencontre du Groupe de travail qui rassemble, depuis le 28 septembre, les Alternatifs, la FASE, le FSQP, Gauche Unitaire, le M’PEP, le NPA, le PCF, le PCOF, le Parti de Gauche et République et Socialisme.

Il est utile de rappeler à quel stade de discussion s’inscrivait cette réunion.

Le 28 octobre dernier, les formations du Front de Gauche ont proposé à l’ensemble du groupe de travail un texte présentant les points stratégiques essentiels à partir desquels nous pensions possible de conclure un accord national. Nous avions conçu cette proposition non seulement à partir des positions des formations du Front de Gauche, mais également en tenant compte le plus possible des points de vue et arguments exprimés par l’ensemble des organisations participant déjà au groupe de travail lors des trois premières réunions.

A des degrés divers, ce texte a été reçu favorablement par toutes les organisations présentes ce jour-là, bien que certaines délégations nous aient dit devoir consulter leurs instances pour apporter une réponse plus affirmée. Nos camarades du NPA ont notamment expliqué que c’était leur CPN du 7 et 8 novembre qui jouerait ce rôle. Nous avons donc décidé de reporter la réunion sur le cadre stratégique au 10 novembre.

Cette date constituait donc un rendez-vous important et concernait en réalité des points dont nous discutons maintenant depuis les 5 dernières réunions.

Depuis le début de ces discussions, nous avons considérablement avancé. Le Parti de Gauche a d’ailleurs rappelé mercredi que nous avions réussi à régler quasiment tous les points stratégiques qui faisaient débat entre nous, y compris ceux que les « observateurs » annonçaient infranchissables.

Il parait nécessaire de rappeler ces acquis communs :

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des listes autonomes du PS et des Verts au premier tour, principe renforcé depuis le vote du CN du PCF ; les premières conférences régionales du PCF vont quasiment toutes dans ce sens, confirmant ainsi la dynamique en cours.
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l’accord sur les trois objectifs indissociables de la campagne : changer la donne à gauche, battre la droite, rassembler une majorité sur un programme de transformation.
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l’engagement à une fusion démocratique de notre liste avec le PS et les Verts au 2ème tour pour battre la droite, en excluant toute présence du Modem.

Il ne reste donc qu’un dernier point pour parvenir à un accord : s’entendre sur la volonté de participer aux exécutifs dès lors que trois conditions sont remplies : la possibilité de mettre en œuvre les points essentiels de notre programme, le rapport de force permettant effectivement de les appliquer et l’exclusion de toute participation du Modem ou d’une quelconque organisation de droite.

Ces quatre points composent la proposition du Front de gauche à l’ensemble du groupe de travail.

Plusieurs mouvements ont confirmé hier soir se reconnaître sur la globalité de ce texte. Certains, notamment la FASE et les Alternatifs, précisant bien qu’il faudrait vérifier, sur la base de cette entente stratégique, que nous soyons d’accord sur les points essentiels du programme sur lesquels se jouerait notre place dans les exécutifs. La question des modalités d’application du rassemblement et de la campagne (notamment le nom de l’alliance et les lieux commun de prises de décision) est également à affiner. La possibilité de nous accorder rapidement avec de nombreux mouvements présents hier est déjà une bonne nouvelle car elle est la promesse de l’élargissement de l’unité de l’Autre gauche engagée lors des élections européennes.

Reste évidemment l’alliance que nous continuons à souhaiter avec le NPA. Sa délégation, menée par Olivier Besancenot et Pierre-François Grond, a proposé les amendements issus de son CPN du week-end dernier. La plupart ne changeaient pas la nature du texte du 28 octobre et d’autres introduisaient des propositions programmatiques. Un seul pose en réalité une véritable difficulté. Le débat de plus de 3 heures s’est donc centré sur lui. Il indique en effet un point de blocage stratégique qui, s’il n’est pas résolu, ne peut nous permettre de mener une campagne suffisamment homogène pour être efficace et espérer atteindre les objectifs que, par contre, nul n’a demandé de modifier.

Il s’agit de la phrase qui, au sujet des exécutifs, en plus des trois conditions déjà énoncées, dit : " Cela ne sera pas possible dans le cadre d’exécutifs qui seraient dominés par le PS et/ou Europe Ecologie qui mènent des politiques d’adaptation au libéralisme". Au cours des échanges sur cette question est apparu rapidement que le problème n’était pas de conditionner la participation à la gestion des régions au refus "des politiques d’adaptation au libéralisme", ce dont chacun convient. La raison d’être de cet amendement tient donc dans la première moitié de la phrase : il s’agit d’imposer en réalité, quelles que soient les conditions mises, le refus à l’avance de participer a la gestion d’une région dès lors que notre alliance n’aurait pas, à elle seule, la majorité absolue à gauche. Olivier Besancenot a d’ailleurs explicité à plusieurs reprises cet amendement, en alléguant qu’il ne pouvait être question "d’une majorité de gestion avec le PS et les Verts".

Nous respectons cette position mais elle ne peut être celle de l’alliance large à laquelle nous aspirons. Elle rend impossible à l’avance, dans quasiment toutes circonstances, l’ambition majoritaire que nous fixons à notre projet et notre objectif commun de changer la donne a gauche pour mettre en œuvre les points essentiels de notre programme. Même si elle est de taille, nous espérons sincèrement que cette objection puisse être traitée. Nous observons d’ailleurs que dans certaines régions où les discussions ont lieu, le NPA n’exige pas un amendement de cette nature. Mais à ce stade, nous ne pouvons faire semblant d’ignorer que cette position ne nous permet pas de mener une campagne nationale ensemble.

Depuis deux mois, nous avons pris le temps de discuter de tous les points stratégiques qui nécessitent un accord entre nous pour faire campagne. Nous avons respecté le calendrier que nous avait indiqué à l’avance chaque parti (dont le CN du PCF puis le CPN du NPA). D’ici début décembre, un certain nombre d’entre eux vont continuer à avoir des consultations de leurs militants dont les Alternatifs, le PCF, le FSQP et le NPA.

Aujourd’hui, nous estimons qu’il est temps d’aller plus avant sur les conditions concrètes qui permettraient un accord national à partir des axes stratégiques décrits dans ce texte, dont nous espérons qu’il devienne le cadre commun du rassemblement de toute la gauche de transformation. Nous ne pouvons ignorer que d’autres sont déjà en campagne pendant que nous prolongeons un feuilleton qui n’est pas à la hauteur de la situation. Nous restons persuadés qu’en travaillant sur les principaux points du programme qui conditionneraient notre participation aux exécutifs, nous pourrions déboucher sur un accord qui conviendrait à tout le monde. Il nous engagerait en effet à gérer les régions à la condition de pouvoir y mener la politique que nous présenterions aux suffrages de nos concitoyens. C’est en dernière instance la seule chose qui importe à ceux qui souffrent aujourd’hui de la crise du capitalisme. Or tout démontre, y compris les propositions programmatiques faites par le NPA dans leur texte, que déterminer ensemble une série de mesures phares ne constituerait pas une difficulté insurmontable.

L’unité de tous ceux qui n’ont pas renoncé à la transformation sociale et écologique est en effet décisive pour la population et pour l’avenir de la gauche dans notre pays mais elle doit se réaliser sur une stratégie qui la rend utile. C’est en conscience et responsabilité de cette nécessité que les formations du Front de Gauche vont proposer dès la semaine prochaine aux membres du groupe de travail qui se reconnaissent dans la stratégie contenue dans la déclaration du 28 octobre, de poursuivre la réflexion, notamment sur les questions programmatiques. Le parti de gauche poursuivra le même type de démarche dans les régions avec, là aussi, tous les mouvements qui le souhaitent. Cette construction est ouverte et restera ouverte à tous tant que nécessaire.

Eric Coquerel

Messages

  • C’est entendu les différentes composantes de cette unité sont d’accord pour le premier tour sur des points communs incontournables.

    Puisque tous sont attachés à une unité radicale de gauche essayons de s’entendre et de ne pas se mettre d’oeilléres.

    C’est donc le second tour qui pose problème et plus particulièrement le rapport aux exécutifs.

    Je pense que chacun devrait pouvoir se retrouver derrière cette formule car elle est cohérente pour tous et chacun garde et sa dignité et son authenticité.

    Voici cette formule ou condition,trés claire et adoptable par tous :

    « Nous devons maintenir la liberté de vote des différentes composantes de la liste unitaire et de l’ensemble des élus de la liste unitaire vis à vis d’une majorité du PS. Chaque composante garde donc sa liberté de vote au sein du Conseil Régional , liberté de vote et de parole de ses élus pour défendre ou appuyer les mesures qui iraient dans le sens des intérêts de la population et non dans le sens de la majorité qui gère le Conseil Régional »

    Cet élement important permet de s’unir fortement au 1er tour, de rester indépendant pour développer une vraie politique alternative au second tour.

    Cette liberté de jugement au second tour, dans les exécutifs permettra aux uns et aux autres d’y participer,ou pas, sans préjudice, les préalables étant posés.

    • S’allier avec des gens qui vont soutenir ensuite une politique de gestion au service du capitalisme annule completement les fortes paroles du 1er tour.

      La pire des politiques est celle qui consiste à tromper les gens.

      Réfléchissez un moment : que fera le PS au 2e tour si il peut choisir entre la gauche carpette et ceux qui ne votent que ce qui est favorable aux travailleurs ?

      Quelle image cela donnera-t-il ?

      A quoi cela sert-il de s’allier avec des gens qui gèrent pour la bourgeoisie ?