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Symbiose (et connivences) entre seigneurs de la guerre et centrales terroristes

Publie le samedi 11 septembre 2004 par Open-Publishing


De Alessandro Curzi

On a eu souvent recours aux catégories de la « folie », de la « cécité politique » et
de l’ « irresponsabilité » - de manière impropre et superficielle, il faut le
dire - pour se référer à ceux qui ont activé et progressivement accéléré le tourbillon
féroce et destructeur de la spirale guerre terrorisme

En réalité, les centrales stratégiques et économiques qui ont voulu la guerre
et en tirent profit - c’est le cas du staff actuellement au sommet de l’unique
puissance mondiale qui reste - ont presque toujours des buts lucides, des méthodes
raisonnées et vérifiées, et toujours des intérêts spécifiques à poursuivre, en
piétinant tout respect - ne serait-ce que formel - pour la légalité internationale
et les droits humains plus élémentaires.

A ce point, il n’y a également aucun doute que sur le terrain agissent - avec des ambitions, des ressources et des projets de « deuxième puissance mondiale » - des centrales terroristes avec leur propre autonomie spécifique qui, même quand elles prétendent servir des causes de justice sociale et de liberté, n’hésitent pas à perpétrer des infamies telles que le massacre de Beslan et à frapper précisément les personnes qui apportent de la solidarité et même le mouvement pour la paix, comme c’est arrivé encore une fois hier avec l’enlèvement des deux jeunes humanitaires italiennes Simona Pari et Simona Torretta.

Les sacro-saintes raisons des peuples palestinien, tchétchène et irakien non seulement n’ont rien à faire avec les massacres, la mort et la douleur infligés aux civils, aux enfants et aux femmes qui courageusement et concrètement travaillent pour la paix et la solidarité, mais de plus elles sont démenties, trahies, violées par ces actes barbares, en commençant par celui du 11 septembre. Ils offrent des alibis et des prétextes aux partisans de la « guerre infinie » et à ceux du « choc de civilisations », en nourrissant et en exaltant les pulsions les plus féroces de l’intolérance et de la xénophobie.

De plus : les frontières entre les atrocités, les méthodes et même les intérêts des va-t-en-guerre et des terroristes sont désormais si labiles, pratiquement indéfinissables, qu’elles autorisent les pires soupçons sur des enchevêtrements et des connivences qui ont été d’ailleurs déjà en partie historiquement vérifiés.

Les luttes de libération, même les plus âpres, n’ont rien du génocide programmé, du massacre des innocents, de l’enlèvement d’hommes tels que Baldoni et de jeunes femmes comme Pari et Torretta qui sont là, à Bagdad, risquant leur vie, pour apporter de l’eau et des médicaments, pour rétablir les structures scolaires et procurer du matériel didactique aux enfants irakiens.

Le « peuple de la paix » ne peut avoir ni doutes ni hésitations en dénonçant l’horreur du terrorisme et sa complicité objective, symbiotique avec les seigneurs de la guerre. Et il doit le faire avec force et décision, en empêchant aux centrales terroristes de lui usurper - dans des buts ignobles, analogues et superposables à ceux de Bush et de sa bande - le rôle qui lui appartient, pour le bien de l’humanité, de véritable « deuxième puissance mondiale ».

Traduit de l’italien par Karl et Rosa - Bellaciao