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Leur projet et le nôtre

Publie le dimanche 22 novembre 2009 par Open-Publishing
3 commentaires

Voici un extrait de l’interview du camarade Laurent (PCF) à Médiapart.

Il illustre la réalité des divergences entre PCF et NPA.

La position du PCF annonce sans fard un ralliement à des gouvernements régionaux
PS/Europeécologie voire Modem.

le prix à payer à cette attitude sera d’autant plus lourd que la crise va rebondir et exiger des réponses radicales : ou rupture avec le capitalisme ou accompagnement des coups terribles qui se préparent contre le niveau de vie et la démocratie.

Le débat n’est donc pas entre sectaires et ouverts mais entre tenants d’’un programme d’urgence sociale et écologique forcément capitaliste et tenants d’une ligne maintes fois en échec de "pression à gauche" sur le centre gauche.

Le débat pour des listes communes aux régionales vient de prendre un tournant bien au-delà de la question des exécutifs.

C’est clairement la stratégie vis-à-vis du ps et de sa gestion pour 2010 mais surtout pour 2012 qui était en question.

On doit tous admettre que ces divergences sont substantielles et que le NPA est fondé à vouloir garder son indépendance face au libéralisme social du centre gauche.

" Médiapart :
On a l’impression que l’incompatibilité avec le NPA n’est
guère soluble dans l’unité de la gauche de gauche. Par
exemple, si jamais les militants du parti d’Olivier Besancenot
votaient contre leur direction et se prononçaient pour
une participation au Front de gauche, avec des attitudes différentes
quant à la participation des exécutifs, cela ne vous
conviendrait pas pour autant ?

Pierre Laurent :
Ce n’est pas un problème de tension avec le NPA. On a toujours
sincèrement déclaré ouverte la démarche du Front de gauche. La
dynamique qu’on a initiée n’a d’intérêt que si elle répond à la
question de l’utilité de la gauche dans la gestion des collectivités.
Si l’objectif de cette construction politique transige avec cette ambition,
elle se marginalisera. Y renoncer, c’est la tuer dans l’oeuf.
Là aussi, les additions électorales sont fictives, si la dynamique
politique n’est pas au rendez-vous et l’objectif politique n’est pas
clair.

Nous voulons porter le débat au coeur de la gauche, et pas faire
une “petite gauche” à la gauche de la gauche pendant que l’essentiel
de la question du pouvoir se joue entre Europe-Ecologie et le
PS. Ceux qui pensent devoir d’abord faire l’unité de la gauche radicale
prennent un raccourci qui mène à une impasse. Le vrai raccourci,
c’est de parler directement à la grande majorité de l’électorat
de gauche, pour les convaincre qu’une autre politique de
gauche est possible. Non seulement nous n’avons pas renoncé à
dialoguer avec le NPA, mais nous entendons convaincre ses militants
et ses électeurs de l’intérêt de cette démarche.
Dire ?je ne veux pas aller dans les exécutifs ?, c’est dire par
avance que la politique menée dans ces exécutifs sera mauvaise.

Nous ne voulons pas de bonnes oppositions de gauche, mais de
bonnes majorités de gauche. Donc ces deux logiques sont différentes.
Une alliance où chacun ferait ce qu’il veut serait cacophonique.
Les électeurs ne la jugeraient pas audible et iraient voir
ailleurs."

Messages

  • Le vrai raccourci, c’est de parler directement à la grande majorité de l’électorat de gauche, pour les convaincre qu’une autre politique de gauche est possible.

    Arf,

    et ça consistera en quoi le discour sur l’autre politique de gauche si vous êtes obligés de dire "oui, ce que fait le PS c’est pas trop mal, il faudait juste qu’il soit plus audacieux", non, le problème c’est pas l’audae c’est le but de l’action qui n’est pas le même pour tout le monde (calmer le jeu / faire avancer les intérêts de la classe).

    • Bon allons, tu sais très bien que c’est en faisant acte d’exemplarité que l’on réussi à convaincre. Donc c’est en participant aux instances démocratiques que l’on réussit montrer qu’un autre monde est possible.

      L’exemplarité ça peut être de ne pas aller dans l’exécutif quand on sait qu’une majorité de gauche est corrompue (comme le PCF dans le Nord Pas de Calais, mais bon, même là-bas le NPA ne veut pas discuter...), mais ça peut-être aussi d’accomplir un mandat électoral quand il y a des partenaires sur la même longueur d’onde.

      Pas que, évidement, mais aussi.

      Les urnes et les luttes, complémentaires, dissociables, mais il faut qu’il y ait les deux...

    • l’exemplarité je la verrais surtout dans le refus du compromis, histoire de donner du courage à tout ceux qui veulent remettre en cause le status quo.

      La participation à un truc douteux (je dis bien "douteux" et pas simplement "pas top", et encore, si je me lachais je dirais "participation à un foutage de geule") ça ne peut que démoraliser, nourrir le "tous pourris" et préparer le retour de la droite.

      (tu va me dire : : le retour de la droite il est aussi garanti si on fait bande à part. OUI, mais ca sera un retour avec une faible participation, un retour que de plus en plus de gens seront prêts à contester, pas un retour nourris d’illlusions populistes).