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Éric Besson : Guide pratique antirépublicain en pdf

Publie le lundi 23 novembre 2009 par Open-Publishing
4 commentaires

de Rosa Moussaoui

L’ Humanité s’est procurée le document qu’Éric Besson a adressé aux préfets pour la conduite des « débats sur l’identité nationale », un questionnaire aux allures de pamphlet antirépublicain qui présente les immigrés comme faisant courir des risques pour la France.

L’examen de la circulaire adressée par Éric Besson aux préfets pour l’organisation de son « grand débat sur l’identité nationale » en dit long sur la confusion entretenue par cet ex-socialiste devenu sarkozyste du premier cercle et sur ses intentions politiques. Confusion d’abord. En annexe de cette circulaire, un document recense les différents chapitres qu’il est souhaitable d’aborder lors de chaque réunion ». En fait, un ridicule chapelet de questions sans queue ni tête, convoquant aussi bien l’art culinaire, les églises et les cathédrales que les effets de la mondialisation ou « la fierté d’être français ». Mais de ce salmigondis se détachent des « questions » aux allures de sommations franchement antirépublicaines et xénophobes.

« Quel est le rôle de la nation ? » interroge, par exemple, le ministère de l’Identité nationale. Première suggestion : « Exprimer la souveraineté, sur un territoire et sur un peuple. » Ahurissante définition, en contradiction totale avec la Constitution française qui stipule, à son article 3, que « la souveraineté nationale appartient au peuple », et non pas qu’elle s’exerce sur lui, comme dans la première dictature venue. Viennent ensuite une série d’interrogations très suggestives sur les nouvelles classes dangereuses contre lesquelles il faudrait se barricader, sur ces immigrés qu’il faudrait trier pour distinguer le bon grain de la « racaille » : « Comment éviter l’arrivée sur notre territoire d’étrangers en situation irrégulière, aux conditions de vie précaires génératrices de désordres divers (travail clandestin, délinquance) et entretenant, dans une partie de la population, des suspicions vis-à-vis de l’ensemble des étrangers ? »

Devenir français, ça se mérite.

Voilà pour les clandestins. Passons aux immigrés « légaux », à la fois assignés à résidence identitaire et sommés de se conformer aux « valeurs de l’identité nationale », que leur présence sur le sol français pourrait mettre en péril : « Les valeurs de l’identité nationale sont-elles compatibles avec le communautarisme ? Quel équilibre peut être trouvé entre la revendication identitaire (religieuse, régionale, ethnique) et appartenance à la communauté nationale ? » Reprenant le vieux cliché colonialiste du grand enfant, Éric Besson propose ensuite « à tout nouvel arrivant en France un parrain ou une marraine ».

Quant à l’étranger optant pour la nationalité française, il reste soumis au contrôle permanent de sa suspecte francité : « Quel contrat entre la nation et le ressortissant étranger qui accède à la nationalité ? »

Éric Besson promet d’ailleurs de « faire de l’entretien d’assimilation préalable à l’acquisition de la nationalité, le temps fort du processus de naturalisation » et d’ « augmenter le niveau de connaissance de la langue française demandé lors de l’entretien d’assimilation ».
Devenir français, ça se mérite.

Comment se manifeste la fierté d’être français ?

Il faut, conclut le document, « réaffirmer la fierté d’être français » : « Comment mieux célébrer l’identité nationale ? Comment se manifeste la fierté d’être français ? Quels sont les acteurs de la transmission de la fierté nationale ? »

Un programme que ne sauraient disqualifier les critiques des intellectuels, décidément devenus des cibles privilégiées des petits soldats du sarkozyme : « Pourquoi la question de l’identité nationale génère-t-elle un malaise chez certains intellectuels, sociologues ou historiens ? »

La réponse est sans doute dans ces propos tenus, en juillet 2007, par la ministre de l’Économie et des Finances, Christine Lagarde : « C’est une vieille habitude nationale : la France est un pays qui pense. (…)
Nous possédons dans nos bibliothèques de quoi discuter pour les siècles à venir. C’est pourquoi j’aimerais vous dire : assez pensé maintenant. »

http://www.humanite.fr/Guide-pratique-antirepublicain

Guide pratique antirépublicain

Messages

  • A lire ce "torchon" on se sent complètement "passé au crible" ou "à la question" et on hésite entre nausée, colère... et même "remémoration" d’un discours en vogue à la période d’un certain maréchal et de ses "nostalgiques" actuels !!! Proprement hallucinant et révoltant !!!

  • Éric Besson

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    Enfance

    Éric Besson est né à Marrakech au Maroc, le 2 avril 1958, d’une mère, Marie-Thérèse Musa, d’origine libanaise et d’un père, Gérard, pilote-instructeur pour l’armée française s’étant tué en vol trois mois avant sa naissance. Après la mort de son père, sa mère se remarie avec un chirurgien-dentiste avec lequel elle a cinq autres enfants. Besson est pensionnaire de la 6e à la 3e à Témara dans un établissement agricole jésuite. Puis il passe son baccalauréat au Lycée Lyautey de Casablanca.

    Études et carrière professionnelle

    Éric Besson rejoint la France à l’âge de 17 ans, la famille s’installe à Montélimar alors que celui-ci fait ses études à l’ESC Montpellier puis à l’IEP Paris où il retrouve ses grands-parents paternels qu’il n’avait vus que deux fois à l’âge de 10 et 15 ans, lors de vacances en France. Il échoue à l’entrée de l’ENA en 1982 et emprunte 15 000 francs à sa grand-mère pour acheter un tiers de page dans le journal Le Monde disant « J’ai échoué à l’ENA », il reçoit alors des propositions d’emploi et rejoint alors Renault. Il dirige brièvement la rédaction du journal Challenges, puis rejoint le conseil en ressources humaines et la lutte contre l’exclusion (Fondation Face et Fondation Vivendi). Il est délégué général (1996-2001) de la Fondation de la Compagnie générale des eaux (CGE), transformée en Fondation Vivendi par son ami Jean-Marie Messier....

    http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89...