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Mayotte : Consolidation du mur aquatique

Publie le dimanche 6 décembre 2009 par Open-Publishing

Après avoir refusé de quitter l’île comorienne de Mayotte malgré l’admission des Comores à l’ONU comme pays composé de quatre îles, violant ainsi les résolutions onusiennes, la France avait quand même maintenu entre 1976 et 1994 la liberté de circulation entre Mayotte et les 3 autres îles.
Pour couper davantage Mayotte du reste de l’archipel, un visa d’entrée à Mayotte pour les comoriens non mahorais fut instauré depuis le 1er janvier 1995 par le gouvernement Balladur dont Sarkozy (actuel président de la république française) fut le ministre du budget et porte-parole. Un mur aquatique vient d’être érigé par la France scindant ainsi de façon violente et improvisée le peuple comorien en deux faux peuples comme en témoigne la déclaration de l’ancien président de la république française Valéry Giscard d’Estaing : « Les Comores sont une unité ; il est naturel que leur sort soit commun »
C’est alors le début d’un génocide moderne, maquillé par quelques misérables aides financières. Des aides criées sur tous les toits servant surtout à payer le silence des dirigeants comoriens face à ce génocide et à contrecarrer toute initiative obligeant la France à des vraies négociations pour sortir de cette impasse génocidaire. Cette thèse est confortée par la réponse du chef de la diplomatie comorienne sur la levée de la mesure gouvernementale qui interdisait l’expulsion à Mayotte des ressortissants comoriens des autres îles : ’’Si nous avons suspendu cette mesure, ce que les intérêts de l’Etat étaient, à un moment donné, gravement compromis’’.
Aujourd’hui on compte plus de 7000 morts sur une population de 700 000 habitants (comparé à la population française ce chiffre correspond à plus de 600 000 morts français) dans le bras de mer de 70 km séparant Mayotte d’Anjouan. A chaque drame le grand « partenaire » s’empresse de présenter ses condoléances hypocrites aux familles endeuillées. Ces déclarations morbides ne manquent pas de porter de façon sournoise la responsabilité de ces drames à l’Etat Comorien incapable de se défendre par crainte de représailles financières.
La France avait-elle demandé l’avis de l’Etat comorien lorsqu’elle avait décidé d’instaurer ce visa de la mort ? Pourquoi ne revient-elle pas à la situation d’avant, pour stopper ce carnage ?

La militarisation des côtes mahoraises et la départementalisation de cette île permettant une consolidation de ce mur, entraîneront une augmentation significative du nombre des morts dans le plus grand lagon meurtrier du monde, et à chaque fois la France s’empressera de présenter ses condoléances les plus « attristées ».

La déclaration faite à Berlin le 9 novembre par le raïs de l’Elysée : « La chute du mur de Berlin sonne aujourd’hui comme un appel à combattre les oppressions, à abattre les murs qui, à travers le monde, divisent encore des villes, des territoires, des peuples. » sonne comme un mensonge cynique destiné à se donner bonne conscience.

Baraka Inzouddine (wongo)

[http://wongo/skyrock.com/]