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Etudiants de nanterre et usagers du RER A soutenons les revendications des salariés de la RATP

Publie le jeudi 10 décembre 2009 par Open-Publishing

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http://sud30.ifrance.com/

Etudiants et usagers du RER A, nous prenons tous les jours le train sans nous demander quelles sont les conditions de travail des salariés de la RATP et de la SNCF. Ce n’est que lorsqu’il y a une grève que l’on se pose la question de savoir qui conduit les trains ou entretient les lignes et que l’on parle enfin des travailleurs qui tous les jours font tourner le RER A. Aujourd’hui c’est la grève. Les conducteurs du RER A revendiquent une prime et se battent aussi pour exercer leur métier dans de bonnes conditions...mais personne ne parle de leurs revendications. Les journalistes préfèrent se focaliser sur les perturbations ce qui n’incite pas a nous poser de questions. La direction de la RATP, consciente du fossé qui existe entre usagers et travailleurs de la RATP joue sur tous les tableaux. Elle informe a minima les usagers, distille le point de vue patronal dans les journaux et dresse les voyageurs contre les travailleurs. Nous reproduisons ici un tract d’information mis en ligne sur le site de SUD RATP car nous pensons que seuls les travailleurs peuvent expliquer correctement leur point de vue sur leurs conditions de travail.

Malgré la forte mobilisation du 9 novembre 2009, la direction de la RATP est restée sourde aux attentes des agents de conduite de la ligne A du RER qui dénoncent les dégradations des conditions d’exploitation et l’absence de reconnaissance de leur professionnalisme.

C’est dans ce cadre que les organisations syndicales CGT, UNSA, CFDT, Indépendants, FO et SUD RATP ont déposé un nouveau préavis de grève pour une durée illimitée à compter du 10 décembre 2009.

Parallèlement et dès le 2 décembre 2009, soit 8 jours avant le déclenchement de la grève, le syndicat SUD a sollicité l’intervention du PDG de la RATP, Mr Pierre MONGIN, afin de :

« ne pas couper le fil d’un dialogue qui a déjà permis de rapprocher nos positions, même s’il reste des points de désaccord importants qui doivent encore évoluer dans l’intérêt de tous. » ;

Indiquant même que :

« Ce préavis est bien évidemment un constat d’échec pour notre organisation syndicale qui reste ouverte à toutes les pistes de discussion pour éviter cette extrémité dans une période sensible pour nos usagers. »

En réponse à cette demande, et malgré sa précocité qui permettait pourtant d’explorer toutes les voies de la négociation, à l’instar des discussions qui se poursuivent jusqu’à la dernière limite entre le secrétaire d’Etat aux Transports (notre tutelle) et les syndicats de Routiers, la Direction Générale de la RATP a, par la voix de son nouveau DRH, Mr Paul PENY, dans un courrier tardif du 7 décembre 2009, fait de la levée du préavis une condition sine qua non à toute discussion ou négociation :

« la direction reste entièrement disponible pour reprendre l’examen de ses propositions sous condition de levée de tout préavis correspondant à l’objet des discussions, indispensable à un dialogue serein. »

Laissant ainsi entendre qu’il y aurait des pistes de négociation, « des marges de manœuvre », qui ne peuvent être discutées ou même simplement proposées dans le cadre d’un préavis, pourtant prévu à cet effet.
Le syndicat SUD de la RATP tient à rappeler le sens même d’un préavis, imposé aux personnels des établissements publics chargés de la gestion d’un service public, qui fait obligation aux parties intéressées de négocier dans le cadre du délai imparti au préavis précédent la grève, et qui est de 5 jours francs minimum.

Article L2512-2 du Code du travail : Lorsque les personnels mentionnés à l’Article L2512-1 exercent le droit de grève, la cessation concertée du travail est précédée d’un préavis. Le préavis émane d’une organisation syndicale représentative au niveau national, dans la catégorie professionnelle ou dans l’entreprise, l’organisme ou le service intéressé. Il précise les motifs du recours à la grève. Le préavis doit parvenir cinq jours francs avant le déclenchement de la grève à l’autorité hiérarchique ou à la direction de l’établissement, de l’entreprise ou de l’organisme intéressé. Il mentionne le champ géographique et l’heure du début ainsi que la durée limitée ou non, de la grève envisagée.
Pendant la durée du préavis, les parties intéressées sont tenues de négocier.

Il ressort de la réponse de la direction générale que, non contente de ne pas explorer toutes les pistes du dialogue social, la RATP refuse d’appliquer les dispositions légales de la Loi tout en imposant un ultimatum aux salariés de la RATP qui rappelle la même rigidité adoptée face à la fronde sociale qu’avait déclenchée le CPE.

Le syndicat SUD RATP regrette l’extrémité de la grève tout en refusant de porter la responsabilité d’un conflit qui, aujourd’hui, appartient aux Conductrices & Conducteurs de la ligne A du RER.

C’est donc au verdict de ces mêmes salariés que la Direction de la RATP devra désormais confronter ses propositions de sortie de conflit, les organisations syndicales n’étant que porteuses des revendications des agents, ce qui est sommes toute bien naturel dans un pays de Droit ou la grève reste une Liberté individuelle Constitutionnelle, même si nous avons bien compris que c’est une Liberté suspendue au fait que l’on ne s’en serve plus !