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Languedoc-Roussillon : le Front de gauche et le sparadrap du capitaine Haddock !
Publie le dimanche 20 décembre 2009 par Open-Publishing2 commentaires
Extrait de L’Indépendant du 10 décembre (1) : "Paul Alliès, secrétaire national du PS à la rénovation, qui s’est dit mandaté fin novembre par Martine Aubry pour monter une liste sans Georges Frêche, a réagi hier à la décision du PS. "Au cours du bureau national, Martine Aubry a dit qu’il fallait me remercier pour le travail que j’avais fait. J’observe que le PS n’a pas investi Georges Frêche"." On retient bien qu’Alliès est très content quand Aubry le félicite. C’est assez dérisoire mais très signifiant de sa place dans le PS !
Le but de ce conseiller régional : "monter une liste commune PS-Europe Ecologie-Front de gauche sans le président de région"
Quant à Midi Libre (2), il posait, la semaine dernière, une question claire : "Paul Alliès va-t-il rallier le Front de gauche ?".
La présence de ce responsable socialiste à la conférence de presse de vendredi organisée par le FdG, preuve que cette question n’était pas absurde, était rapprochée par Midi Libre " de la confidence que lâchait dernièrement Jean-Louis Bousquet, premier fédéral du PC 34, dans nos colonnes : « Il y aura des socialistes sur notre liste… »". Et le journaliste de relever que "Revol [chef du PG local investi par le FdG national (!) tête de liste régional] continue de lancer des clins d’yeux vers Europe Ecologie : « Tous ceux qui ne recherchent pas l’unité au premier tour contribuent à ce que Frêche soit en tête…". Bousquet + Revol, cela allait dans un sens opposé à l’accord du 3 décembre qui, on le sait, excluait un accord politique avec le PS mais aussi avec EE ! (3)
Le Midi Libre, à propos de la conférence de presse de vendredi (4), se plaisait à mettre en évidence la confusion entretenue par ses initiateurs : " Le Front de gauche et deux socialistes ont donné conférence de presse commune hier. Bon alors, le socialiste Paul Alliès a-t-il rallié le Front de gauche ? Non. Mais faisait-il tribune commune hier avec les ténors régionaux de ce même Front de gauche ? Oui, comme « invité ». Et dans quel but ? Pour lancer un appel à l’union à gauche (sans Georges Frêche) en direction notamment d’Europe écologie et des Radicaux de gauche. Question subsidiaire : celui ou celle qui n’aurait pas suivi avec assiduité la politique régionale de ces trente dernières années aurait-il eu une petite chance de comprendre ce qui se jouait au club de la presse ? Non, clairement non"
Voilà où nous en sommes de la démarche du FdG : de la confusion tous azimuts (et le Midi Libre, pour une fois a raison !). Nous avions pourtant bien posé ensemble, le NPA, d’autres organisations radicales et le FdG, que nous voulions jouer dans la transparence et la clarté pour donner du crédit à notre rupture avec les méthodes des socialistes régionaux qu’ils soient frêchistes ou nonfrêchistes. Et c’est dans ce contexte glauque que l’on nous demande aujourd’hui encore de faire liste commune !
L’ironie du journaliste a alors recours au syndrome du "sparadrap [du] capitaine Haddock", "Un truc qui colle" : c’est à propos du 2d tour qui fait que "les choses [deviennent] moins limpides" avec comme illustration une phrase de Revol " « Il est hors de question de gouverner avec la présidence sortante de Georges Frêche, mais nous ferons barrage à la droite, nous ne faillirons pas »." Et pour finir de ne rien clarifier, une fois l’intervention d’Alliès conclue, on lit "Côté Front de gauche on l’écouta, René Revol salua « un petit pas supplémentaire fait ce matin » et François Liberti (PCF) baissa le rideau en considérant que « tout n’était pas ficelé »."
Oui, vous avez bien lu, Revol, pour le PG, a parlé de "pas supplémentaire" sans préciser bien sûr vers où ! Quant à Liberti, comprenne qui pourra ce qu’il voulait dire. Mais on craint de comprendre...
Les journalistes de Midi Libre ont une fâcheuse tendance à déformer bien des choses mais reconnaissons que le montage qui a présidé à cette conférence de presse n’avait pas besoin de Midi Libre pour se déglinguer tout seul. A vouloir jouer au plus fin et surtout en eau trouble le FdG s’imprègne de tout ce qui caractérise le système politicard des socialistes régionaux, nationaux et internationaux : on dit qu’on fait une chose et on fait le contraire (Jospin annonçait pendant la campagne électorale un non au traité d’Amsterdam, dès son arrivée au gouvernement il a dit oui, il annonçait une politique de gauche et il a privatisé bien mieux que la droite, etc.), ici, on dit qu’on est dans l’alternative politique avec le NPA et on discute avec un partisan de l’alternance...devant les journalistes, après avoir négocié en coulisse avec lui, tout en causant avec le NPA, mais sans faire de publicité à ces discussions...!
Le constat est sans appel et tout cela doit peser dans l’appréciation de ce que vient d’écrire Revol au NPA pour le convaincre de faire l’unité avec ça, avec ce machin ! Les seules questions, à poser, pour le NPA, à Revol et à Liberti, droit dans les yeux et en les actant par écrit, avec signatures authentifiées (!), les seules questions donc qui vaillent sont : oui ou non reste-t-on sur les accords du 3 décembre ? Donc : oui ou non, le FdG annonce-t-il OFFICIELLEMENT qu’il renconce à discuter avec Alliès et tout autre représentant du PS ? Oui ou non refuse-t-il toute discussion sur une liste commune avec EE au premier tour ? Oui ou non, une liste alternative qui atteindrait les 10 % se maintiendrait-elle, au second tour, face à la droite et à Frêche ? Enfin, oui ou non, le FdG reste-t-il dans la logique de fusions techniques avec une éventuelle liste socialiste nonfrêchiste et sans Modem ou avec EE ? C’est la réponse à ces "oui ou non" qui doit mettre un terme à une stratégie des "oui et non" que le FdG met en place depuis quelques semaines.
Il est clair que le NPA ne peut pas être mêlé de près ou de loin à ces cafouillages politiques (autre syndrome : celui des mains dans le cambouis...qui, on le sait aussi, salit...si on ne met pas des gants, et des solides et étanches !). Prétendre qu’une telle position de demande de clarification serait du purisme sectaire reviendrait à minimiser gravement l’eau trouble opportuniste qui tend à imbiber l’image d’une gauche qui, elle l’a assez dit, se voulait AUTRE, qui incarnait l’alternative ! S’il y a un électorat du FdG, élevé qu’il a été, depuis des années dans le frêchisme ambiant, à mettre l’unité au-dessus d’un minimum de principes, qui est prêt à cautionner des coups politiques comme celui d’entrer en contact avec un Alliès, il y a aussi tous ces salariés, ces jeunes, etc. qui en ont ras le bol d’un système qui les défrise et qui, regardant vers le NPA, pourraient se demander quel sens cela a qu’il aille tâter du sparadrap du capitaine Haddock qui colle au FdG ! Salariés et jeunes qui, quoiqu’en disent certains, ne veulent pas de combines politiciennes comme celles que cuisine actuellement le FdG.
Soyons assurés qu’il y a des unités qui enclenchent la machine à se discréditer, qui peuvent gagner sur une élection (cela reste à vérifier quand on voit le méli-mélo de vendredi) mais qui sont assurées de perdre à terme et de faire ainsi le lit d’une droite revancharde comme celle que nous avons en ce moment (Couderc [maire de Béziers et tête de liste régional de la droite] est le cousin politique de Sarko). Il faut le redire : Jospin et son gouvernement de gauche plurielle, et tous leurs relais en régions, sont les responsables directs, par le discrédit qu’ils ont porté à l’idée de gauche, de l’absence d’une vraie réponse politique à Sarkozy. Vendredi, à Montpellier, le FdG a croisé la silhouette comique de Haddock mais celle, bien plus sombre, dérisoire et dangereuse, de Jospin rôdait dans les parages de la conférence de presse. Pas bons signes pour réussir une élection favorable au monde du travail !
Antoine (Montpellier)
(1) http://www.lindependant.com/articles/2009-12-10/paul-allies-ce-n-est-pas-fini-92481.php
Messages
1. Languedoc-Roussillon : le Front de gauche et le sparadrap du capitaine Haddock !, 21 décembre 2009, 08:58, par quentin
Ton union fréchiste ou gauche plurielle privatisatrice et politicarde, on te la laisse bien volontiers.
Décidément, vous n’avez rien compris aux raisons de l’élection de Sarkozy.
C’est sûr qu’au deuxième tour, il n’y a pas lieu de craindre la solitude : la lutte des places va battre son plein...
Ne te feins pas de t’inquiéter je ne sais quoi, nous ne mangerons jamais du pain rassis dont tu te délectes au nom de "l’unité", posture usée de tous les bureaucrates politiques et syndicaux du monde !