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Prudence et espoir pour les deux otages français

Publie le lundi 20 septembre 2004 par Open-Publishing

Un nouveau message est parvenu selon lequel nos confrères auraient changé de statut et pourraient être libérés prochainement.

Depuis plus de quatre semaines maintenant, nos deux confrères, Georges Malbrunot et Christian Chesnot, ainsi que leur chauffeur syrien, Mohammed Al Joundi, sont retenus en otage. Pour la première fois depuis longtemps, une véritable lueur d’espoir s’est allumée, même si la prudence reste de mise.

Yasser Serri, directeur de l’Observatoire islamique (qui défend les causes des musulmans dans le monde entier et jouit d’une notoriété certaine auprès des groupes islamistes), a dit avoir obtenu par courrier électronique un communiqué attribué à l’Armée islamique en Irak et dont les auteurs affirment « avoir mis fin à la détention des deux journalistes français (...) qui exercent maintenant leur fonction en vertu d’un accord avec l’Armée islamique. En vertu de cet accord (...), les deux journalistes ont accepté de plein gré et sans pression de couvrir les batailles et les attaques (menées par la résistance) et de les filmer au profit de l’Armée islamique durant une période déterminée qui ne sera révélée qu’après la publication de leur témoignage « sur la réalité de la résistance héroïque irakienne », ajoute ce communiqué lu par Yasser Serri. À propos du chauffeur des journalistes, le texte affirme qu’« il est actuellement jugé par un tribunal de la charia de l’Armée islamique pour espionnage ». Serri a cependant précisé qu’il ne pouvait pas assurer avec une certitude absolue que ce communiqué émanait bien des ravisseurs des deux Français.

Alors que dans un long communiqué, publié mardi soir sur un site Internet et rappelant la phraséologie des groupes islamistes armés algériens, l’Armée islamique en Irak avait accusé la France de « crimes » et l’avait qualifiée d’« ennemie des musulmans », ce nouveau message explique : « Nous annonçons au gouvernement et au peuple français que le refus de la France de former l’armée du premier ministre irakien Iyad Allaoui l’agent des Américains, est l’une des raisons de l’approche de la libération des deux journalistes », et « nous exprimons à la France notre considération pour cette initiative de paix ».

Le texte estime aussi qu’« à partir d’aujourd’hui, tout danger susceptible de guetter les deux journalistes, sera dû à la stupidité de l’armée de l’ennemi [américain] qui bombarde aveuglément les villes » d’Irak. Une phrase qui fait écho aux déclarations d’un responsable du comité des oulémas, principale organisation religieuse sunnite d’Irak, Mohammad Ayache Al Koubaïssi : « Nous avons le sentiment que les forces américaines ne veulent pas la liberté de ces otages, parce qu’à chaque fois que nous nous approchons de la solution, ces forces poussent à l’escalade de la situation militaire », a-t-il dit. « Personne ne peut répondre à nos appels alors que les forces américaines tiennent en otages des villes entières et ne veulent pas cesser leurs bombardements », a poursuivi Koubaïssi, qui a cependant affirmé ignorer où se trouvaient actuellement les deux otages français.

« Nous voulons croire que nos deux compatriotes sont vivants, c’est évidemment très important et nous espérons que leur libération pourra intervenir prochainement », a dit le ministre de l’Intérieur Dominique de Villepin, hier sur Europe 1, qui est resté très prudent alors que, selon le vice-ministre irakien des Affaires étrangères, les ravisseurs irakiens de deux travailleuses humanitaires italiennes les ont peut-être vendues à des activistes liés à Abou Moussab Zarkaoui.

http://www.humanite.presse.fr/journal/2004-09-20/2004-09-20-400849