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COMORES / FRANCE : IMPUISSANCE FACE A L’INJUSTICE IMPOSEE

Publie le vendredi 1er janvier 2010 par Open-Publishing
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Par HADIDJA

Mes frères mahorais, je vous demanderais de ne pas confondre les traités ou accords internationaux signés par la France avec d’autres Etats et qui sont, il est vrai, supra législatifs et par conséquent infra constitutionnels, dans le cadre de ses affaires internes et de sa politique extérieure avec le Droit international qui n’est pas, comme son nom l’indique, un traité ou un accord international ( ne pas faire l’amalgame surtout pour un juriste), mais un ordre juridique à part avec sa force contraignante de part les résolutions de l’ONU et l’éventuelle intervention du Conseil de sécurité. Ce Droit international est mis en place afin de garantir la paix et la sécurité internationales. Et usurper une parcelle du territoire d’un Etat, en l’occurrence, l’Etat comorien, comme l’a fait la France est une pire transgression de ce droit d’où les multiples résolutions onusiennes pour demander à la France de mettre fin à sa présence illégale sur Mayotte la comorienne.

Je vous exhorte mes frères de sang, de culture et de religion à revoir l’histoire des Comores dont Mayotte fait partie, quels que soient vos dires, et surtout à vous attarder sur l’indépendance et le référendum mitigé et très contesté pour avoir été segmenté, qui en a précédé. La France utilise comme argument juridique pour fonder sa présence contestée sur un territoire comorien, le droit du peuple à disposer de lui-même qui est un principe fondamental en Droit international, seulement il n’y a pas de peuple mahorais distinct du peuple comorien qui justifiait un référendum parcellaire comme il n’y a pas de peuple corse distinct du peuple français à en croire la jurisprudence du Conseil constitutionnel. Mes frères, posez-vous les bonnes questions, ne vous laissez pas abuser, j’ose croire que vous avez une conscience et une intelligence à hauteur des Français de pure souche et vouloir être Français à tout prix et "accepter d’être des esclaves et des sous hommes" comme l’assume Mkombé (1), ne doit pas vous inhiber et vous faire renier vos frères, vos racines, votre histoire, vos origines. Vouloir la présence de la France sur Mayotte parce que vous en tirez satisfaction pour l’instant sans vous demander quelle est la contrepartie qu’en tire la France, est une chose mais laisser vos frères être traités de la sorte et vous y mettre vous aussi par des insultes viles et indignes d’un être humain a fortiori d’un musulman, en est une autre. Moi ce qui me préoccupe et m’indigne ce n’est pas tant les arguments qui ne manquent pas pour un esprit ouvert, intelligent et doté de bon sens , contre la présence indésirée de la France à Mayotte mais la chose pour laquelle je me sens si impuissante et qui me révulse, ce sont les conditions dans lesquelles vivent nos frères, vos frères à Mayotte, le tombeau ouvert qui leur est réservé, cela me chagrine parce que je suis avant tout humaine et souffre d’être témoin de la misère et des injustices où qu’elles s’exercent.

(1)  : Surnom. En français Mkombé désigne quelqu’un de très fort

Source : http://wongo.skyrock.com/

Messages

  • Je voudrais remercier HADIDJA d’avoir recentré la question de Mayottte dans son contexte initial : JURIDIQUE. Désormais montrons à nos adversaires politiques que nous sommes une diaspora comorienne qui reste très réactive et vigilante. Entre juristes, journalistes, philosophes, écrivains et j’en passe, que compose la diaspora comorienne en France et dans le monde, il est possible de tenir le cap du maintien de la question de l’île comorienne de Mayotte dans son contexte juridique. Le maintien de cette position est indispensable afin d’éviter son détournement, comme d’habitude, vers d’autres questions telles que la pauvreté, le disfonctionnement des institutions comoriennes...pour justifier la présence de la France à Mayotte. Cela s’appelle communément : NOYER LE POISSON.
    Ecrit par sawlow