Accueil > Julien Dray continue de tirer à vue

Julien Dray continue de tirer à vue

Publie le mardi 5 janvier 2010 par Open-Publishing
4 commentaires

Dans une vidéo, le député PS, exempté de renvoi en correctionnelle, épingle les médias et certains de ses camarades socialistes qui, estime-t-il, l’ont lâché.

Sorti d’affaires judiciaires, Julien Dray n’entend pas pour autant arrondir les angles avec sa famille politique. Dans un entretien vidéo mis en ligne par Nasser Ferradj, maire-adjoint (PS) de Noisy-le-Sec, le député (PS) de l’Essonne débine à tout va. Rédactions qu’il accuse d’avoir voulu « régler des comptes », « camarades » devenus « enfants gâtés » du PS en prennent pour leur grade. Laissant présager l’ambiance de la campagne socialiste en Ile-de-France, alors que Dray a officiellement été investi tête de liste départementale de l’Essonne.

Revenant sur les retombées de l’enquête sur des mouvements de fonds suspects sur ses comptes, Dray parle d’une « épreuve qui ne laisse pas indemme : ça touche à ton honneur, ta vie privée, tout ce que t’as fait ». Vitupérant, au passage, les médias qui, selon lui, « se sont servis de l’affaire pour régler des vieux comptes » et faire « l’examen de 25 ans de vie politique ». Le 26 juillet, « le mot "accablant" a circulé de rédaction en rédaction », rappelle Dray, se débattant contre une accusation « sans aucun sens ». Cinq mois après, « la justice reconnaît qu’elle s’est trompée. Le parquet dit : "il n’y a rien" », résume Dray. Sans s’étendre sur le rappel à la loi que lui a signifié le parquet de Paris — une mesure alternative aux poursuites qui n’est pas inscrite au casier judiciaire.
« Ça a permis d’écrémer »

Au tour des anciens « potes » de recevoir leur gifle. Harlem Désir, entre autres, « un garçon d’une grande qualité qui s’est enfermé dans un rôle d’apparatchik ». Dray, de toutes façons, l’a toujours trouvé « un peu rigide »... Cinglant avec « tous ceux qui sont crispés, conservateurs, n’ont rien apporté à la gauche », « tellement attachés au pouvoir », le député PS fait mine, au fond, de ne pas regretter certaines prises de distances : « Ça a permis d’écrémer. »

Il embraye avec Arnaud Montebourg « qui s’est comporté de manière honteuse à [son] égard ». Le député de Saône-et-Loire est prévenu : « Un jour ou l’autre, on se retrouvera. Car qui crache en l’air finit toujours par avoir le crachat qui lui retombe dessus. Donc voilà... » Même tarif pour Jean-Christophe Cambadélis qui, prédit Dray, aura bientôt « un problème avec sa conscience ».
« Je vais dire ce que je pense »

Une petite poignée de socialistes trouve pourtant grâce aux yeux de l’élu de l’Essonne : « Vincent Peillon et Manuel Valls ont été courageux dans cette affaire, ils n’ont pas pris leurs distances », remercie Dray. Il rend aussi un hommage appuyé à l’ancien communiste Robert Hue, avec lequel il est devenu « très copain » : « Dans l’épreuve, il a été remarquable d’une humanité extrême, téléphonant tout le temps, à chaque émission, même quand j’étais pas bon. »

Mais le socialistes garde encore des munitions, qui avertit : « Je vais dire ce que je pense de l’état de la gauche, j’ai acquis ma liberté... » Tous aux abris.

Messages