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LE SERVICE PUBLIC VU PAR UN PORTE PAROLE DU PCF

Publie le jeudi 7 janvier 2010 par Open-Publishing
5 commentaires

Il suffit d’aller sur le site public de la Fédération du PCF 64 par le site national du PCF pour y lire les conceptions de la défense du Service Public, d’un élu communiste de Pau, porte parole et maintenant d’après le journal SUD-OUEST, futur tête de liste du "Front de Gauche" dans les Pyrénées Atlantiques qui sera consacré au cours du prochain meeting du Front de Gauche.
Cet élu vient de voter au Conseil Municipal de Pau pour l’obtention gratuite d’un terrain à l’école d’ingénieurs en informatique privée EISTI
Il assume dont acte.


Les élus communistes et l’école d’ingénieur EISTI.

Des questions se sont posées ces jours-ci à l’occasion du vote par le conseil municipal d’une convention concernant la cession d’une parcelle de terrain municipal à la communauté d’agglomération à fin de la mettre à disposition de l’Ecole Internationale des Sciences du Traitement de l’Information, école privée d’ingénieurs de type associatif. Les élus communistes ont voté cette délibération et l’assument.

1. Il ne s’agit pas de faire un cadeau à une école privée. Il s’agit de céder à la communauté d’agglomération un terrain avec une destination. Il lui appartiendra de veiller à ce que les termes du contrat soient de nature à éviter une aliénation au bénéfice d’un intérêt marchand. Les élus communistes de la communauté d’agglomération y veilleront.

2. Des syndicats de l’enseignement public ont protesté contre cette mise à disposition. Ils sont dans leur rôle de défense du service public d’éducation nationale et de défense de ses personnels. Les élus communistes qui ont voté cette délibération ont-ils pour autant pris une décision contradictoire avec ces valeurs de défense du service public ?

Pour comprendre le sens de la délibération proposée par Madame la maire aux élus, il faut revenir aux conditions dans lesquelles cette école a été installée à Pau :

En février 2002, M. Labarrère, maire de Pau à l’époque, a favorisé la création d’un réseau de haut débit de transport de données : Broad Brand Country. En juillet 2OO2, la communauté d’agglomération a signé un contrat avec la SAGEM pour le réaliser.

Le Maire a voulu favoriser en même temps une synergie avec la création à Pau d’une formation d’ingénieurs en informatique. A la même époque, le conseil régional d’Aquitaine avait réalisé une étude pour l’installation éventuelle d’une formation d’ingénieurs en informatique dans le sud de l’Aquitaine. Le maire a pris contact avec l’Université de Pau et des Pays de l’Adour et lui a demandé de créer un enseignement supérieur d’informatique. L’UPPA, pour des raisons diverses, n’a pas voulu ou pas pu le faire et le maire de Pau s’est tourné vers l’Association de l’Ecole Internationale des Sciences du Traitement de l’Information qui avait créé l’EISTI à CERGY en 1983 : (les statuts de cette association de type loi de 1901 ont été déposés le 8 mai 1983 à Pontoise).

Il a mis des moyens à la disposition de cette école pour permettre son installation à Pau.

C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre la proposition de convention présentée par la maire de Pau :

1. Le service public de télécommunication n’a pas été en mesure, en 2002, de soutenir la volonté du maire de Pau de créer ce qui apparaissait à l’époque comme une nouveauté technologique, et c’est une entreprise privée qui l’a mise en place ;

2. Le service public d’enseignement supérieur n’a pas voulu créer un enseignement d’ingénieur en informatique, car l’UPPA pensait que ça n’entrait pas dans ses compétences, et c’est une école issue d’une association loi de 1901 qui s’en est chargé.

La question qui se pose aux élus communistes, attachés à la défense des services publics, est de savoir s’ils peuvent cependant prendre en compte une mission d’activité scientifique, économique et de formation professionnelle assurée par une association privée.

Cette mission n’est pas en concurrence avec une même mission de formation dans le service public. La mise à disposition d’un terrain pour permettre l’agrandissement de cette école n’empiète sur aucune mission de service public.

L’argent dépensé dans cette affaire manquera-t-il à d’autres priorités municipales ?

Il s’agit ici de soutenir une activité privée de formation, de la même façon que les collectivités territoriales soutiennent l’installation d’entreprises privées ou d’entreprises de formation professionnelle.

Avec ici la différence que l’EISTI affirme ne pas faire de bénéfice, en raison de son statut d’association placée sous le régime de la loi de 1901. Cette école fait partie de la conférence des grandes écoles qui rassemble 226 écoles publiques ou sous régime associatif. Elle est habilitée à délivrer le titre d’ingénieur. Par ailleurs, avec sa sœur de Cergy-Pontoise, elle fait partie du Pôle de Recherche et d’Enseignement Supérieur de Cergy-Pontoise. Dans le domaine de la finance, elle a des accords avec Paris-Dauphine. Elle avait des accords de double diplôme avec l’Université de Pau jusqu’à cette année. L’UPPA n’a pas voulu les reconduire cette année, et les étudiants palois de l’EISTI sont désormais inscrits à Cergy-Pontoise.

Les bénéfices sociaux de ce soutien sont la persistance de l’existence à Pau d’une formation d’ingénieurs, ce qui est positif pour l’emploi et pour le développement économique.

Ce caractère public/privé est devenu une réalité. Il ne s’agit pas de se voiler la face mais plutôt de prendre des décisions qui permettent de favoriser le développement économique et de maintenir, voire d’augmenter le nombre d’étudiants à Pau et dans l’agglomération. Le caractère privé est marqué par l’origine des fonds, des subventions d’Etat, de la Région qui a inscrit cette école parmi ses priorités de développement des écoles d’ingénieurs du sud aquitain.

Il ne faut évidemment pas passer sous silence le montant des frais d’inscription qui vont de 4 250 à 6 620 euros par an pour un étudiant Ces sommes peuvent en effet être dissuasives pour des enfants issus de familles modestes et notre effort doit porter sur l’aide qui peut être apportée à ces étudiants qui choisissent l’EISTI pour faire leurs études à Pau, puisqu’une telle formation n’existe pas dans le service public. Oui l’école doit être gratuite et nous nous battons pour cela. Les militants communistes se sont battus becs et ongles et continuent de se battre pour que les droits à l’université ne soient pas augmentés. Les familles populaires qui choisissent l’EISTI pour leur enfant ont la volonté qu’il reçoive la meilleure formation, voire qu’il ait un avenir meilleur que ce qu’ils ont pu connaitre.

Quand l’université de Pau refuse de passer des accords avec l’EISTI, nous le disons : elle se prive de l’inscription des étudiants à Pau. Elle se prive des moyens affectés par l’Etat pour recevoir les étudiants de l’EISTI. Ces moyens partent à Cergy. Est-ce vraiment responsable ? En revanche, la journée d’étude en informatique du 17 décembre 2009, s’est déroulée dans les locaux de l’EISTI en partenariat avec l’UPPA, avec le logo de cette dernière bien visible sur les documents.

Plus globalement,

Les élus communistes sont en charge avec leurs alliés du développement social, culturel et économique de la ville et de l’agglomération. Pau a besoin, entre autres projets, de développement culturel. C’est pourquoi les projets qui consistent, par exemple, à regrouper sur le campus ou dans sa proximité les établissements d’enseignement supérieur est un projet que nous approuvons. Nous voulons que Pau soit une grande ville universitaire. Il faut considérer la technopole Hélioparc comme une chance. Les laboratoires implantés en proximité sont des joyaux au service du développement culturel et économique.

Nous devons avoir à Pau des écoles d’ingénieurs de haute qualité. Ce serait irresponsable de faire la fine bouche.

Il faut aussi considérer la dimension économique. Outre l’apport de ses étudiants qui viennent à Pau pour étudier, vivre, se loger (les cités universitaires publiques accueillent aussi les étudiants de l’EISTI surtout quand ils sont boursiers), l’EISTI est une entreprise, avec des salariés, une dimension économique évidente. Nous sommes favorables à toute installation d’entreprise. Nous votons systématiquement les mises à disposition de terrains, quand il y a un intérêt pour la commune. Nous votons aussi les coûts d’infrastructure, voirie, parcage, etc. Nous collectons aussi les contributions qui vont avec les implantations d’entreprises. Mais nous veillons également à ce que cet argent public soit utilisé comme un investissement social, qu’il ne serve pas à permettre des profits patronaux, mais suscite des emplois et permette de satisfaire un besoin social.

Olivier Dartigolles. Elu palois, porte-parole du PCF.

http://www.pcf64.org/spip.php?article449

Messages

  • Je suis communiste, et je continuerais de l’être, mais je m’offusque de tous ces élus communistes qui privatisent ou favorisent les entreprise privées !

    Alain Bocquet, par exemple privatise dans sa ville les transport public... André Gérin lui, parle de service pubilc, en tant que service AU public, et non de service de propriété publique... Il est tant de mettre ces élus au pas, ou de les mettre dehors ! Revenons au vrai sens du mot communiste, tel que l’ont expliqué, Marx Lénine et Trotsky.

    • C’est une histoire qui dure depuis un certain temps dans les actes et les faits.

      On détourne les yeux avec honte.

      Tout est à refaire, mais on ne partira pas de rien.

    • Le porte parole du PCF est bien mal renseigné : feu Labarrère n’a jamais rien demandé à l’Université de Pau concernant la création d’une section de formation d’ingénieurs en informatique. Pourtant l’Université aurait bien voulu. Voir communiqué du SNESUP de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour (UPPA) Cette école privée et huppée n’a jamais manqué de soutiens publics locaux que ce soit de la part du PS et de la Droite.
      Quant à son statut de loi 1901, cela ne l’empêcherait pas d’être financée par le MEDEF (Chambre de Commerce et d’industrie par exemple ou autres officines) en plus de nos impôts... Curieuses positions pour de surcroît un ex-enseignant de l’Education Nationale, qui entament une fois de plus les idéaux communistes qui se réclament portant de l’égalité des chances par la défense du Service Public .

    • Il aura aussi fallu attendre trois semaines pour que le secrétaire départemental de la FSU, membre du PCF et visiblement très embarrassé par le vote de son camarade Dartigolles, réagisse à ce cadeau dans "La République des Pyrénées". Un retard à l’allumage que le journaliste n’a pas manqué de commenter avec beaucoup d’ironie.

      Dans un reportage de FR3, le syndicaliste évoque "un détail" au sujet de ce cadeau, ce qui en dit long sur son indépendance politique.

      D’autres syndicats de la FSU, dont le Snes-Sup et le Snasub l’avaient heureusement devancé en exprimant publiquement leur indignation dans la presse. On peut imaginer que ça a dû batailler sérieux en interne pour que le représentant de la FSU fasse son boulot de syndicaliste et rédige un semblant de communiqué au bout de ces trois semaines.

      Il est regrettable que ceux que l’on attend sur le front de la défense du service public, qu’ils soient syndicalistes ou politiques, s’emploient à défendre des choix politiques proprement indéfendables en ayant recours à des argumentaires des plus malhonnêtes.

      Dartigolles tentera de se raccrocher aux branches en conseil de l’agglomération en proposant de rattacher cette école privée à la fac et en garantissant la propriété publique des bâtiments. Une pîtrerie de plus !

      C’est ce genre d’affaires qui plombe le moral de ceux qui se battent tous les jours pour des valeurs trahies par certains apparatchiks du PCF.

      Dartigolles répand partout dans les médias locaux qu’il sera la tête de liste départemental du Front de Gauche avant même d’avoir été officiellemnt investi.

      Avec ce genre de casserole, il devrait être mis sur la touche durablement !

  • J’ai lu : est-ce cela la nouvelle ligne ? Bonjour le Front de Gauche avec de tels représentants.