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Gérard Jodar est libre...

Publie le jeudi 14 janvier 2010 par Open-Publishing

Gérard Jodar, le leader du syndicat indépendantiste néo-calédonien USTKE (Union syndicale des travailleurs kanak et des exploités) a été remis en liberté jeudi matin. L’homme avait été condamné à neuf mois de prison ferme après des heurts opposant le syndicat et les forces de l’ordre à l’aérodrome de Magenta-Nouméa.

La cour d’appel de Nouméa a accédé à la demande de remise en liberté de Gérard Jodar, jeudi matin. Le président du syndicat indépendantiste néo-calédonien USTKE était incarcéré depuis le 29 juin dernier, de même que cinq autres militants, pour entrave à la circulation d’un avion de la compagnie Aircal à l’aérodrome de Magenta-Nouméa. Une manifestation syndicale s’était achevée par l’invasion du tarmac et de deux avions suite au conflit Aircal. Les forces de l’ordre étaient intervenues pour déloger les militants USTKE. Après l’incarcération de Gérard Jodar, la tension était montée au cran supérieur début août. Le syndicat avait paralysé en partie l’économie calédonienne et le bras de fer s’était achevé par des affrontements entre militants et force de l’ordre.

Gérard Jodar avait été condamné à un an de prison ferme en première instance. La cour d’appel de Nouméa avait réduit sa peine à neuf mois en septembre dernier. Depuis, le président du syndicat avait déposé une demande de remise en liberté, en plus d’un pourvoi en cassation. Deux autres syndicalistes USTKE, Michel Safoka et Ato Uveakovi, ont été aussi remis en liberté jeudi.

Lors de l’audience du 7 janvier, le leader du deuxième syndicat de Nouvelle-Calédonie était apparu fatigué et avait avancé des raisons familiales pour appuyer sa demande de remise en liberté. Il avait cependant annoncé poursuivre son action syndicale par la suite. "Nous ne sommes pas des bandits, nous sommes des militants syndicalistes et politiques. Si vous voulez qu’il n’y ait plus d’actions de l’USTKE, alors il faut me condamner à perpétuité", avait-il lancé à la barre.

Le député européen José Bové, ami de Gérard Jodar, était présent lors de cette audience. Il était à la tête d’une délégation parlementaire européenne s’inquiétant des conditions de détention dans la prison de Nouméa. Depuis l’incarcération de Gérard Jodar, le syndicat USTKE dénonce le délabrement du Camp-Est qui accueille 430 détenus pour 190 places. L’Observatoire international des prisons a également interpellé les parlementaires calédoniens sur ce problème. Dans le même temps, le ministère de la Justice a lancé une étude pour la restructuration complète de la prison de Nouméa. La Garde des Sceaux, Michèle Alliot-Marie a qualifié la situation d’"inadmissible" dans une interview accordée aux Nouvelles calédoniennes, ce jeudi. D’autant plus que la prison de Nouméa est un vrai gruyère avec vingt évadés sur les treize derniers mois. Les deux derniers en date se sont fait la belle le 1er janvier. AP

Source : http://www.challenges.fr/depeches/20100114.FAP6891/?xtmc=gerardjodar&xtcr=1