Accueil > La solution pour Shawinigan et le Québec passe comme le dit Michel (...)

La solution pour Shawinigan et le Québec passe comme le dit Michel Chartrand par un revenu de citoyenneté

Publie le samedi 23 janvier 2010 par Open-Publishing
3 commentaires

Le journal Le Nouvelliste de Trois-Rivières nous apprenait dans son édition du 23 janvier 2010 que seulement quatre personnes sur dix occupaient un emploi en 2009 dans la ville de Shawinigan.

Cette situation crée un évident problème de pauvreté dans cette ville du Québec.

N’est-ce pas le légendaire syndicaliste Michel Chartrand qui a raison ? N’est-il pas grandement temps comme le suggère monsieur Chartrand que le Québec instaure un revenu de citoyenneté universel et inconditionnel afin que tous puissent vivre décemment ?

Les Québecois qui se targuent d’être le summum de la civilisation ne peuvent tolérer une telle situation de précarité et de vies brisées par le manque d’un revenu décent.

Il s’agit en fin de compte d’appliquer la déclaration universelle des droits de l’Homme qui exige pour tous un revenu suffisant et une vie décente.

Messages

  • Voilà le type d’article qui me laisse pantois.

    Je suis Français ... et j’ai vécu à Shawinigan, ville dans laquelle je reviens régulièrement, et à tout le moins une fois par an.

    Vous dites qu’il faut que la collectivité québécoise se cotise pour verser un revenu de citoyenneté universel et inconditionnel à tous ceux qui en ont besoin, en prenant comme exemple cette ville de Shawinigan dans laquelle seules quatre personnes sur dix (en âge et condition de travailler, je suppose) occupent un emploi.

    Voilà un noble enjeu.

    Sauf que ...

    La situation de Shawinigan n’est pas marginale au Québec. Elle aurait même une fâcheuse tendance à s’imposer lentement, mais sûrement, comme la règle dans le futur.

    L’économie globale du Québec dérive doucement, de moins en moins de gens ont à acquitter l’impôt sur le revenu (c’est un signe fort à la fois de paupérisation de la population et de réduction des ressources financières de la Province), les entreprises des segments industriels traditionnels ferment les unes après les autres (citons en vrac le bois brut, la transformation du bois, le papier, l’aluminium, ...).

    C’est d’ailleurs à cause de ceci que de moins en moins de gens de Shawinigan ont un emploi : AbitibiBowater a fermé l’une de ses deux grandes usines (la Belgo), Alcan sa tréfilerie, récemment Lonza son laboratoire, de grandes difficultés sont vécues chez Commonwealth Plywood (panneaux) comme chez Doral (bateaux haut de gamme) et les plus grandes incertitudes pèsent sur la grande aluminerie Alcan comme sur l’usine Laurentide d’AbitibiBowater.

    Résultat des courses, le premier employeur de Shawinigan est ... l’Etat, puisque c’est notamment le centre de traitement des données fiscales qui est le plus gros pourvoyeur de postes, suivi par le Cegep, les établissements de santé et l’administration de la ville.

    Donc, il faudrait, à en suivre votre raisonnement, que ceux qui ne sont pas déjà payés par les deniers publics ... le deviennent ! (je passe sous silence la quantité réellement effrayante, en termes de conséquences sociales, de gens de la grande agglomération de Shawinigan déjà sur le BS, donc déjà à la charge de l’Etat).

    Je ne suis vraiment pas certain que ce soit un cercle vertueux que vous cherchiez à enclencher, mais plutôt un cercle vicieux et mortel, avec de moins en moins de revenus pour la collectivité et, en regard, des charges sans cesse croissantes.

    Les vraies solutions sont certainement à rechercher ailleurs, notamment en supportant les entreprises innovantes (le Québec -tout comme la majorité des pays développés- n’étant pas de taille à lutter contre la Chine en matière de produits transformés à faible valeur ajoutée, en dynamisant le tourisme (qui incontestablement peut être une vraie source de revenus), en revalorisant les ressources (et notamment l’hydroélectricité, bradée aux USA), en favorisant l’immigration de qualité (un enjeu vraiment mal compris par la population, compte tenu de la très médiocre communication gouvernementale), bref, il existe des voies.

    Mais ces voies sont celles de l’accroissement des richesses, et non du partage sans fin d’un gâteau qui se réduit de jour en jour.

    Bien à vous

    • Ouaip, c’est un peu comme en Espagne et en Italie. On fait importer massivement des produits. On mise tout sur le logement et advienne que pourra dans une Europe où les usines partent à l’étranger les unes après les autres.

      Il faut relocaliser l’ économie :

       agriculture.
       artisanat.
       production de tissu et d’acier (inox de préférence)
       production de verre.
       échanger quelques ordinateurs contre du tourisme vert.
       production de moteurs.
       production de chanvre et de laine de verre.
       production de panneaux photovoltaïques
       production de vélos.
      Les emplois et l’argent restent en grande partie sur place.

      Il existe un autre phénomène non moins dangereux : le remplissage des poches des classes aisées et très aisées pendant que les autres s’appauvrissent et travaillent pour trois francs et six centimes de l’heure.

      La libre concurrence c’est en fait faire travailler les travailleurs toujours plus pendant que les salaires chutent.
      L’argent qui dort est de l’argent qui répand la mort. Plus il circule, plus l’économie est en bonne santé. Plus il circule vite, plus on crée de richesses. Bloquer de l’argent sur un compte revient à bloquer de la sueur issu du front des travailleurs. Et sur les comptes, dans le monde entier, on trouve des sommes colossales, l’équivalent de plusieurs mois de smic pour tous les habitants de la planète.

      Il faut prôner l’emploi garanti. Quel que soit le siècle ou le lieu où on se trouve,
      il y a toujours besoin de bras et de têtes. Il y a toujours des tâches à réaliser. Les toits des maisons et des immeubles devraient déjà être tous couverts de panneaux solaires et de chauffe-eau solaires. Il devrait y avoir de la nourriture de qualité pour tous. Les rues devraient être abondamment fleuries.
      Crèches, usines de production de véhicules électriques, usines de production d’éoliennes. Que font donc toutes ces personnes au chômage ?
      Nous avons besoin de bras et de matériel pour lutter contre le réchauffement climatique. Nous avons besoin de bras et de matériel pour décorer l’intérieur des appartements et des maisons. Que l’on ne nous dise pas comme certains ces derniers temps que l’on ne peut pas créer d’emplois. Ce n’est pas vrai.

      Il y a longtemps que le cours des devises n’est plus relié à celui de l’or.
      Il serait temps que l’on comprenne que le cours des devises doit être relié à celui du travail. Plus un homme travaille, plus il crée de richesses, plus il crée de valeurs donc de l’argent. Une société économique doit être fondé sur la valeur travail.

      Ithaca. Voilà une ville où on a pensé relocaliser l’économie en créant une nouvelle monnaie d’échange. Cette monnaie représente des heures de travail. Les échanges se font donc sur la base "heures de travail". Le système est très certainement perfectible mais il a le mérite d’exister. Il n’y a pas de bulle spéculative.

    • D’abord, merci Laurent d’avoir donné votre point de vue.

      Je suis d’accord avec vous sur le fait que ceux qui ont un emploi par les temps qui courent à Shawinigan sont à l’emploi du gouvernement pour une majorité.

      Cependant, le fait que certains citoyens reçoivent plus du gouvernement parce qu’ils sont à l’emploi de ce gouvernement ne devrait pas avoir pour effet de condamner les sans-emplois à une vie de misère (car vous admettrez avec moi que 580$ par mois pour une personne seule à l’aide sociale, c’est la misère ; la misère matérielle évidemment, mais aussi les troubles de santé engendrés par l’inquiétude du lendemain et la vie personnelle qui en prend un coup quand on songe que c’est dans les couches socio-économiques les plus défavorisées au Québec qu’il y a le plus de solitude et le moins d’enfants).

      Tout ce désespoir pourrait être atténué par un revenu de citoyenneté universel et inconditionnel comme le propose Michel Chartrand qui, vous en conviendrez, est un homme intègre qui jouit d’une plus grande crédibilité que bien des dirigeants politiques ou économiques au Québec et qui est un véritable monument aux yeux des Québecois.

      Pensez seulement au budget militaire sans précédent que le Canada s’est donné au cours des dernières années pour des guerres dont les raisons sont surtout de faire faire de l’argent à l’aristocratie financière et qui ont commencé avec un événement plus que louche le 11 septembre 2001. Cet argent pourrait beaucoup mieux servir à faire en sorte que tous reçoivent un revenu suffisant permettant une vie décente.

      Glen