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En souvenir d’Enzo Baldoni et de son chaufeur irakien Ghareeb, 2 hommes de coeur

Publie le lundi 27 septembre 2004 par Open-Publishing
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de Catena di Sanlibero

"Je suis au siège de la croix rouge italienne de Baghdad, l’unique centre irakien ou on peut soigner les grands blessés. J’ai encore dans les oreilles les hurlements de 2 soldats irakiens horriblement brûlés par un « feu ami » des F16. Le personnel ici est admirable et ne s’épargne pas.Ils sont en train de charger de médicaments des camions et des ambulances a destination de Nadjaf. Ils ont déjà l’autorisation des autorités islamiques.Mais plus que tous, ils ont peur des américains qui ont la curieuse habitude de tirer sur les ambulances."

"Anna est une infirmière volontaire de Messine, un beau visage italien souriant."

"Le stress le plus grand, pour nous, ce sont les enfants. Ils arrivent ici, blesses, souffrant horriblement, comment ne pas en être affectée ?"

"Leurs mères sont très douces, entre femmes on se comprend" "mais nous en avons perdu 3 ces derniers jours, et cela pèse, cela pèse ; nous aussi nous sommes presque toutes des mères"

Beppe : "Ici aussi il y a des préjugés. Il y a quelque temps une femme m’a dit en m’embrassant les mains ( j’étais gêné)" : "Merci, Merci pour avoir sauvé ma petite fille. On m’avait dit que vous autres chrétiens aviez le cœur noir. J’ai découvert que ce n’était pas vrai."

"Voilà ! Ce sont ces choses qui te permettent de tenir le coup"

"Nous faisons un tour dans les salles. Nous nous approchons d’un petit patient alité. A coté de lui, il y a son pere, un bel homme élégant dans sa dishdasha bleue."

Il l’appelle : "ahmed, ahmed ?" regarde ce monsieur italien qui vient te prendre en photo ! Je voudrais dire : "non, non, laissez le tranquille" Mais Anna, l’infirmiere, qui sait ce qu’il faut faire, l’appelle : "ahmed, ahmed, ? leves toi ! Peut etre est ce bien pour lui de réagir aux stimuli ?"

Alors, en tremblant, aidé par son père, un tronçon humain recouvert de creme et pommades cicatrisantes , et qui autrefois a été un enfant, se dresse avec peine, sans dire un mot.

Son visage est une croûte immobile, ou seuls les yeux réussissent à se tourner vers moi Miséricordieuse morphine ! !

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