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Le Collectif des familles des victimes proteste contre la reprise des vols par Yemenia Airways aux Comore

Publie le vendredi 29 janvier 2010 par Open-Publishing

Alors qu’il n’y a toujours pas d’évolution notable sur les premiers versements des indemnisations des familles des victimes, la compagnie yéménite Yemenia airways a repris ses vols hier mercredi 28 janvier, soit 8 mois après le crash. Au ministère de transport, on estime que cette compagnie aérienne remplit toutes les conditions de sécurité et répond aux normes internationales et que c’est pour cela que la demande de Yemenia d’opérer de nouveau en Union des Comores a été approuvée par l’aviation civile.
“Yemenia nous a présenté un certificat de navigabilité, son assurance et des attestations de métier de compétences des pilotes, tous ces papiers concernant la sécurité, qui est notre souci, sont conformes et valides. Cette compagnie possède également un centre de maintenance de l’aviation reconnue internationalement qui entretient ses appareils. Par conséquent, nous estimons que Yemenia peut reprendre ses activités en vue de désenclaver le pays mais aussi de créer une concurrence qui peut faire baisser les tarifs”, a soutenu directeur de l’aviation civile aux Comores, Abdou Saïd. Selon les autorités de l’aviation civile, une liste de recommandations aurait été soumise à Yemenia l’obligeant à améliorer l’efficacité de ses prestations des services. “Nous avons exigé de la compagnie qu’elle recrute parmi son personnel de bord, des Comoriens qui parlent français et shikomori afin de faciliter la communication à bord. Nous avons également demandé à ce que les vols soient effectués pendant la journée et que les heures de retard de transit soient respectées à Sanaa sous peine de pénalités”. Abdou Saïd précise, par ailleurs, que le rôle de l’aviation civile est d’élaborer une réglementation nationale conforme à celle reconnue par les instances internationales, faire appliquer celle-ci aux prestations de services aéronautiques.
Concernant l’enquête et les indemnités, le directeur rappelle que cela ne relève pas de l’aviation civile et que, de “toute façon l’enquête sur le crash est en cours”.
Le porte-parole du Collectif des familles des victimes, Saïd Ahmed Ekabir n’a pas la même lecture de cette reprise de la desserte de la compagnie yéménite. Selon lui, Yemenia a décidé “unilatéralement” de reprendre ses vols “au mépris de tous et sans consultation avec des familles de victimes ni, encore moins, avec la diaspora”. Par ailleurs, selon lui, la compagnie n’aurait répondu à aucune des conditions de sécurité énumérées dans leurs doléances. Il estime que les Comoriens devraient réfléchir à plusieurs fois avant de voyager à bord de Yemenia.
Sur les indemnisations annoncées de 10 mille euros, Saïd Ahmed Ekabir dit ne pas comprendre pourquoi jusqu’à maintenant, elles n’ont pas été versées d’autant plus que “il n’y a pas de communication et qu’on ne sait absolument rien”. “Mais, conclue-t-il, nous avons saisi nos avocats”.
Pour sa part, le coordinateur du collectif, l’avocat Bahassane Ahmed, pense qu’il faudrait qu’il y ait un organisme indépendant, comme l’organisation de l’aviation civile internationale, “qui peut rassurer” que Yemenia répond aux normes de sécurité internationales. Il pointe du doigt le gouvernement qui “soutient” la compagnie yéménite. “Psychologiquement, c’est dure d’assister à cette reprise alors même que rien n’a été respecté à part les obsèques”. Selon lui, les avocats des familles ont saisi le tribunal de Paris et une audience en référé (pour statuer provisoirement les cas urgents) aura lieu le 10 févier prochain. Il accuse la Yemenia de chercher à retarder cette affaire afin d’essayer d’appliquer la convention de Varsovie de 1929 relative aux accidents d’avion ratifiée par les Comores, qui prévoit, selon lui, une “somme dérisoire”.
Ahmed Hassan
Source : Al-watwan N° 1493 du 29 janvier 2010
Avec http://wongo.skyrock.com/