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LE FBI FERAIT-IL PRESSION SUR INDYMEDIA NANTES ?

Publie le mardi 28 septembre 2004 par Open-Publishing

Un peu comme dans les films hollywoodiens, ou dans la série X-files, le collectif Indymedia Nantes a affaire avec.... le FBI. Ca vous fait rire ? A vrai dire nous ça nous a fait rire, enfin pas longtemps, il ne semble pas que ce soit des conneries. Cette histoire nous permet de comprendre comment une simple contribution passée sur le net peut permettre de saisir les ressorts de la censure et les dangers des lois qui bafouent nos libertés élémentaires tel que la LEN ou encore le Patrioct Act.

Dans le texte qui suit vous trouverez tout les détails de cette histoire ainsi que les problèmes que celle-ci soulève.

Petit rappel des faits (en essayant d’etre clair et concis)

Le 8 septembre on recoit une contribution intitulée Photos des 2 flics de la cellule anti-G8. A l’époque on se pose déjà la question de l’intérêt d’une telle contribution, mais celle-ci n’étant pas hors charte, elle est validée. Cependant cette contribution nous questionne. Si elle est vrai ne s’agit-il pas des mêmes pratiques que la police ? Si l’auteur de la contribution se trompe, qu’en est-il des personnes sur la contribution ? Cette contribution provoque un débat au sein du collectif mais reste sur le site en attendant. Il s’agit de prendre en compte le contexte hypra repressif en suisse depuis le G8, ou un certain nombre de libertés sont bafouées et ou les sites internet de la police regorgent de photos d’activistes avec des appels à la délation, et ou les condamnations à de la prison vont bon train, sans compter les pratiques de la police de se déguiser en émeutiers.

On décide donc de laisser tel quel cette contrib’

Et la commence un imbroglio policier international...

Le 22 (v’la les keufs) septembre, par mail (en anglais) nous apprenons que selon Rackspace (le fournisseur d’accès internet de la machine qui héberge le site indymedia de nantes basée en Grande-Bretagne) le FBI, pas moins, aurait demandé de retirer la contribution en question. Ce fournisseur est anglo-américain ce qui peut expliquer la demande. Cependant nous sommes étonnés que le FBI une agence américaine demande à un FAI anglais, qu’un site internet français retire une contribution a propos de la police suisse. C’est sans doute cela la mondialisation ! ! ! Donc ce fournisseur nous envoie un mail nous demandant de retirer immédiatement cet article.

heu là plusieurs question se posent :

# Est-ce une blague ? Jusqu’à maintenant on a aucune certitude quoique ça ait l’air plausible. Nous attendons la réponse à notre mail (en anglais) de Rackspace.

# Que faire ? On décide tout-d’abord de cacher provisoirement l’article, puis le 24, en réu, de masquer les visages pour respecter la "vie privée" de ces individus. De plus, nous ne pouvons pas nous permettre de tenir tête au FAI, car si celui-ci venait à clore la connection, ce serait plusieurs dizaines de sites indymedia qui se trouveraient arbitrairement fermés.

# Nous n’avons aucun signe qu’une quelconque poursuite judiciaire est engagée. Cela pose la question de la privatisation de la justice, qui donne ainsi un role de censure à des entreprises privée. C’est le regne de l’arbitraire, ou nous ne pouvons ni nous défendre ni argumenter. Nous devons alors nous plier à ces demandes.

# comme ça ça parait drole mais ça nous renvoie aussi au contrôle d’internet par les autorités entendu comme police mais aussi entreprises privées.

En france c’est la LEN qui rend directement responsable les FAI du contenu des sites qu’ils hébergent, et donc avoir un rôle de prévention. Si il ne l’ont pas ils peuvent être condamnés. Les demandes de communication de log d’adresse ip, peuvent être faites sans qu’il n’y ait de décisions judiciaires... etc... Voir notamment cet article de Paris qui a également été confronté aux pressions policières

ps : les archives de la liste de discussion du collectif indymedia nantes sont consultables publiquement et vous y trouverez tous nos echanges au sujet de cette histoire abracadabrantesques (c’est ce qu’on appelle entre nous la "transparence radicale") ici