La mère de Simona : "C’est comme une renaissance" "c’est la lumière après l’obscurité".

de ALESSANDRA RIZZO

ROME. "Tout s’est bien passé, nous avons été traitées avec beaucoup de respect".
Les premiers mots de Simona Torreta, accompagnée de Simona Pari, se sont voulus
rassurants. Les deux ressortissantes italiennes enlevées à Bagdad ont été relâchées
mardi en Irak après trois semaines de captivité. La nouvelle de la libération
de Simona Pari et de Simona Torretta, annoncée par la chaîne de télévision arabe
Al-Jazira, a été confirmée par le président du Conseil italien Silvio Berlusconi.

Il a précisé que les deux jeunes femmes âgées de 29 ans et que les deux Irakiens
enlevés en leur compagnie le 7 septembre avaient été remises à la Croix-Rouge
en Irak.

Al-Jazira a diffusé des images du moment où les deux femmes ont recouvré la liberté. On les voit enlever les voiles dissimulant leurs visages et sourire, avant que Torretta ne disent quelques mots en arabe : "Merci beaucoup. Au revoir. Merci".

Simona Pari et Simona Torretta ont regagné l’Italie mardi soir par jet privé, et ont atterri sur l’aéroport militaire de Ciampino, à Rome. "C’est finalement un moment de joie", a estimé Silvio Berlusconi. Elles vont "bien" et pourront retrouver leurs proches "ce soir".

Les deux jeunes Italiennes, qui travaillaient pour l’organisation humanitaire "Un Ponte Per..." (un pont pour), avaient été enlevées le 7 septembre dans le bureau de l’agence à Bagdad. Deux Irakiens, Raad Ali Aziz et Mahnaz Bassam, avaient également été pris en otages.

"C’est comme une renaissance", a confié Anna Maria Torretta, la mère de Simona, "c’est la lumière après l’obscurité".

Un dirigeant musulman était arrivé à Bagdad mardi en provenance d’Italie et avait rencontré une association musulmane locale pour presser en faveur de leur libération. Mais on ignorait s’il y avait un lien entre cette visite et l’annonce de la fin de leur captivité.

Luciano Pari, le père d’une des otages, a déclaré à Al-Jazira qu’il avait été informé de la libération des deux Italiennes par Silvio Berlusconi et son adjoint. Il n’a pas pu encore parler aux jeunes femmes et devait patienter une heure ou deux pour entrer en contact avec elles. Il a remercié Al-Jazira et le monde arabe, qui a à ses yeux prouvé son amitié aux deux familles et à l’Italie en ces heures difficiles.

Silvio Berlusconi s’est présenté devant le Parlement pour donner des détails sur la libération des deux Italiennes, déclenchant des applaudissements au sein de l’assemblée.

Le président du Conseil a remercié les services de renseignement des pays voisins de l’Irak, y compris ceux de Jordanie, dont le roi, Abdallah II, se trouvait mardi à Rome. Il a également déclaré, sans autres précisions, que les services secrets italiens avaient été impliqués dans une série de 16 négociations. Silvio Berlusconi a en outre remercié l’opposition pour avoir soutenu les efforts du gouvernement en faveur de la libération des deux jeunes femmes. "L’ensemble de l’Italie -la majorité et l’opposition-ont donné une bon témoignage d’unité", a-t-il observé.

On ignore si une rançon a été versée en échange de la libération des deux Italiennes. Le quotidien koweitien Al-rai al-Aam a affirmé de son côté qu’une rançon d’un million de dollars avaient été demandée, et que la moitié de cette somme avait été versée lundi. Mais Berlusconi a démenti cette affirmation, expliquant qu’elles "avaient été uniquement été libérées grâce au travail de la Croix Rouge", selon l’agence italienne AGI.

De son côté, le Vatican a précisé que le pape Jean Paul II, qui avait récemment appelé à la libération de tous les otages retenus en Irak, avait exprimé une "grande joie" à l’annonce de la libération de Simona Pari et de Simona Torretta. "Ses pensées vont aussi aux familles" et "à toutes les personnes de bonne volonté", a déclaré le porte-parole Joaquin Navarro-Valls.

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