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Les libérations mettent la France sous pression

Publie le jeudi 30 septembre 2004 par Open-Publishing
1 commentaire

Les libérations mettent la France sous pression

Luc de Barochez
[30 septembre 2004]

Les libérations de deux otages italiennes et d’un Iranien ont mis à l’épreuve l’efficacité de la diplomatie française, qui ne ménage pas ses efforts pour obtenir la libération des deux Français retenus depuis 41 jours en Irak. Le porte-parole du gouvernement, Jean-François Copé, a affirmé hier que la France se réjouissait de la libération des deux Italiennes et qu’elle agissait « avec détermination pour obtenir la libération » des journalistes français.

Quand la vie d’otages est en jeu, la diplomatie publique est un exercice à haut risque. Les délivrances en série ces derniers jours d’une dizaine de personnes séquestrées ont accru la pression sur le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin. La tension a encore augmenté avec les déclarations d’un « médiateur » autoproclamé, présentant comme proche la remise en liberté de Georges Malbrunot (Le Figaro) et de Christian Chesnot (Radio France internationale).

Tentant de calmer le jeu, le gouvernement observait hier une discrétion totale. Le Quai d’Orsay a souligné que contrairement aux affirmations du « médiateur » Philippe Bret, il ignorait tout d’un accord pour la libération des deux Français et de leur chauffeur syrien. Le président Jacques Chirac a demandé à ses ministres de faire preuve de la plus grande prudence à propos des otages pour ne pas risquer de compromettre leur élargissement.

Philippe Bret, un homme d’affaires proche du député UMP Didier Julia, est membre fondateur de l’Office français pour le développement de l’industrie et de la culture. Cette association a milité dans le passé contre l’embargo imposé par l’ONU à l’Irak. Selon Bret, qui dit avoir rencontré Malbrunot, Chesnot et leurs ravisseurs, la remise en liberté des deux hommes ne dépendrait plus que d’une autorisation des forces américaines pour protéger leur évacuation. La thèse qui voudrait que les activités militaires américaines soient un obstacle à la libération des deux Français est cependant prise avec précaution par des experts, qui soulignent la très grande liberté de manoeuvre dont jouit la guérilla en Irak.

La France mise sur son influence dans le monde arabe et son opposition à la politique des Etats-Unis pour obtenir la libération de Chesnot et Malbrunot, enlevés le 20 août. Le succès obtenu par l’Italie avant-hier apparaît comme un défi pour Paris, alors que Rome ne semble ne rien avoir concédé sur sa présence militaire en Irak. Le ministre des Affaires étrangères, Franco Frattini, a affirmé que l’Italie avait simplement suivi une stratégie « à la française » en misant sur « le grand réseau de contacts » qu’elle entretient dans le monde arabe. Ces contacts ont permis de « faire comprendre aux ravisseurs à qui ils avaient affaire : à l’Italie, un pays aimé et estimé dans le monde arabe », a déclaré Frattini. Le ministre a démenti que l’Italie ait payé une rançon, contrairement à ce qu’a écrit un journal koweïtien qui a mentionné la somme d’un million de dollars.

La libération des deux Italiennes et de l’Iranien ont malgré tout ravivé l’espoir d’une libération des Français. Dans un message non authentifié qui circulait hier sur Internet, le groupe s’intitulant « Armée islamique en Irak », qui détient Chesnot et Malbrunot, a salué la démarche « positive » de Paris, qui a proposé que la résistance participe à une conférence sur l’Irak. Maniant une fois de plus la tactique de la douche écossaise, ce texte ne faisait cependant aucune référence aux deux journalistes.

Source : Le Figaro

Messages

  • Je tenais à afficher cet article absurde du Figaro :

    La négociation pour la libération des otages ne doit pas être un concours de diplomatie politque entre Rome, Paris, Londres ou Washington, l’enjeu est bien trop important. On discute avant tout de la vie d’êtres humains, qu’ils soient italien ou français....
    Les otages italiennes ont été libérés, c’est un signe positif mais cela reste insuffisant.

    Vince