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La presse de gauche et Roland Veuillet : une mobilisation bien tardive

Publie le samedi 2 octobre 2004 par Open-Publishing
9 commentaires

Après plus de trois semaines de grève de la faim de R. Veuillet, le 22 septembre 2004, l’Humanité et Charlie Hebdo, Politis le 23 ont ENFIN rendu compte de son combat, dans une sorte de tir groupé de presse de gauche.

Pourquoi avoir tant attendu ?

Pourquoi ne pas dire clairement dans les articles que R. Veuillet a été victime de sa résistance contre la tentative de sabotage de la grève de son chef d’établissement, et qu’il ne se prévalait que du droit : les maîtres au pair ne sont pas habilités à suppléer les surveillants ?

Pourquoi ne pas dire que le recteur a pratiqué une falsification du procès-verbal du conseil de discipline ?

Le ton très ministériel par certains aspects de l’article de MN Bertrand dans l’Humanité fait froid dans le dos :

Les syndicats seraient "unanimes" à le soutenir...
L’affaire commence pendant l’hiver 2003. Si Roland en est venu à faire une grève de la faim, c’est évidemment parce que le soutien syndical est très insuffisant, plus particulièrement celui du SNES, qui n’a pas encore perdu la totalité des ses moyens d’action... Pas plus que’en ce qui concerne la suppression de la gratuité dans les Musées nationaux, le SNES ne s’est mobilisé en temps et en heure pour R. Veuillet.

Il faut dire que Roland n’est pas "complètement facile à défendre, avec son habitude de batailler seul".

Ce que MN Bertrand défend ici, c’est le courage du troupeau, qui ne comprend pas que le loup est seul, et que la solidarité et la conscience de classe règlerait définitivement le problème de l’infériorité supposée du mouton.

Hélas le troupeau délègue, et de plus en plus.
Il délègue à des syndicats qui le défendent de moins en moins...

Alors, venir nous dire que "Roland n’est pas une oie blanche, du genre à se mettre beaucoup de monde à dos" est vraiment de trop...sauf si on considère qu’il faut masquer des choix syndicaux qui nuisent aux fonctionnaires et qui sont sont trop souvent inspirés par le goût de la négociation.

Rene Sens

Messages

  • Y’en a encore qui croit à la sincérité des articles de L’HUMANITÉ ?! C’en est touchant.

    • Dans quel autre journal trouve-t-on ça :

      LUNDI 4 OCTOBRE 2004 ]]
      événement
      Virées pour quelques euros de réduction
      Bordeaux (Gironde), correspondant régional. « Madame, votre conduite met en cause la bonne marche du service. (...) Nous vous licencions pour faute grave. Le licenciement prend effet immédiatement. » Et sans indemnités, aucune. Denise, nous l’appellerons ainsi, préfère garder l’anonymat pour ne « pas ajouter du tort » à sa situation. Cette lettre, reçue le 17 septembre dernier, fut pour elle d’autant plus assassine que, dans le ménage, l’époux, ancien chauffeur routier, est au chômage. Après (...)

  • Au delà des lenteurs de la presse de gauche, voire même des articles douteux (cf l’huma), au delà des errements des syndicats, il est urgent d’agir pour Roland et pour ce qu’il défend.
    Demander une enquête administrative sur ce qui s’est reellement passé dans cette affaire est élémentaire. c’est ce qu’a dit le président de la ligue des droits de l’homme, M. Tubiana, dans une lettre au ministre.
    Quelle confiance pourra-t-on accorder à une administration, un ministère qui couvre (s’il y a refus d’ouvrir une enquête administrative c’est ce qu’on sera obligé de penser) les dérapages de certains de ses membres ?
    Il sera alors clair pour tous que le ministère a choisi de se livrer au harcèlement des syndicalistes qui font leur boulot de syndicaliste, que le ministère a choisi de s’assoir sur une des libertés fondamentales, essentielle à une démocratie : l’exercice du droit syndical.
    C’est une partie (une de plus) de la démocratie qui est remise en cause. C’est pourquoi il est vraiment urgent de se bouger !
    Nous devons dans les jours qui viennent avoir l’imagination des actions qui vont mettre encore plus au jour cet exemple typique de répression syndicale.
    Que Roland continue encore ou arrête sa grève de la faim nous nous devons continuer l’action.
    La sanction injuste dont Roland est victime doit être levée.
    Une enquête administrative doit être ouverte !

    Pierre

    Il y a un site sur roland : http://roland-veuillet.ouvaton.org

  • Il faudrait savoir si le but de l’auteur de l’article est d’aider Roland à gagner son combat, ce qui implique d’y associer le plus grand nombre de gens révoltés par l’arbitraire du pouvoir, y compris ceux qui ont d’abord ignoré son combat, voire certains qui ont d’abord été contre — c’est très exactement ce que Roland lui-même demande — ou bien de distribuer les bons points et les mauvais points, avec une attitude de petit prof ès lutte révolutionnaire ; le but du jeu serait-il de rester entre soi, le plus minoritaires possibles ?

    Si Roland avait un tel but, il aurait tout fait pour rester seul, ça aurait fait un beau martyr, très décoratif pour les indignations de révolutionnaires en pantoufles — dommage pour lui, pour sa compagne, pour ses enfants, pour ses amis. Aimer un vaincu, un licencié, voire un mort, c’est quand même moins agréable qu’aimer un vivant vainqueur, qui a voulu et su élargir le cercle de ses soutiens sans trier les "purs" et les pas propres sur eux.

    Il veut GAGNER, c’est très légèrement différent. Mais peut-être le trouverez-vous pas assez radical ?

    Il y a une très belle phrase de Gandhi sur la tolérance en exergue sur ce site. C’est juste de la déco ?

    Jean-José Mesguen

    • Le but de l’article de l’Humanité devrait être d’aider R.V. à gagner son combat.
      Il est d’une tragique ambiguïté.

      Mon but est que R.V. gagne son combat.
      Cela passe par le décryptage d’articles qui veulent absolument éviter la mise en cause de bureaucraties syndicales.

      Les enseignants, révolutionnaires ou non, comprennent de plus en plus clairement la nocivité de ces dernières.

      René Sens

    • Jean José Mesguen exprime avec aigreur son refus d’entendre la moindre critique à l’égard des syndicats : cette vision contribue à rendre compte de la perte de 20 % des adhérents du sien, en seulement 5 ou 6 ans.

      Mais nous avons sur Bellaciao le privilège, l’honneur et l’avantage d’avoir en sa personne un représentant du SNES : nous sommes convaincus que Jean-José Mesguen saisira l’opportunité du dialogue internautique pour nous expliquer :

      1. Pourquoi le SNES ne donne aucune information sur son site internet sur le combat de RV.
      2. Pourquoi la même discrétion est observée après lecture de l’Université syndicaliste.
      3. Pourquoi le rassemblement de soutien à RV est organisé le même jour que la "journée d’action" du 6 octobre 2004
      3. Pourquoi le SNES est-il aussi réticent à se doter de structures juridiques modernes pour défendre REELLEMENT les collègues agressés, menacés, diffamés, harcelés (RV n’est pas une exeption ; c’est simplement un jusqu’au-boutiste nous fait savoir MN Bertrand) , et surtout pourquoi mène-t-il aussi peu de procédures juridiques : le Statut Général de la Fonction Publique protège EXPLICITEMENT les fonctionaires.
      4. Pourquoi le SNES fait-il la fine bouche quand un ministre, fût-il de droite, envisage de réequilibrer la part des enseignants dans les conseils de discipline...au détriment, il est vrai des éléves et des familles qui verraient leur prépondérance menacée.
      5. Pourquoi le SNES n’a donné strictement aucune réponse à nos sollicitations visant à ce qu’il relaie notre action de pétition contre la suppression de la gratuité enseignante dans les Musées nationaux.
      Cette pétition recueille toujours plus de signatures ; intensifier l’action est d’autant plus nécessaire qu’après le Louvre, c’est l’ensemble des Musées nationaux qui s’apprête à supprimer la gratuité enseignante. (Signature en ligne sur gratuitemuseesnationaux@yahoo.fr.) On est contraint de constater qu’à ce jour, seul le SNALC a donné à ses adhérents cette adresse internet.

    • La réponse est fort simple et connue depuis des lustres. Les syndicats sont devenus des bureaucraties dont l’objectif essentiel est de se reproduire en tant que bureaucratie... leurs objectifs initiaux, qui étaient au demeurant fort respectables, ont été depuis longtemps abandonnés.

      Un enseignant qui n’est plus syndiqué.

    • Ohé, Jean José !

      T’as pas une petite citation de Gandhi à nous proposer ?