Accueil > Les cobayes algériens sortent du placard

Les cobayes algériens sortent du placard

Publie le mardi 16 février 2010 par Open-Publishing
1 commentaire

Un rapport militaire explosif et révélé par Le Parisien confirme l’exposition d’appelés du contingent aux essais nucléaires français dans le Sahara algérien, dans les années 1960. Il s’agissait d’étudier les effets de la bombe sur l’homme.

Lorsqu’on ouvre les placards français, on n’y trouve pas que des fonctionnaires placardisés au salaire mirobolant, mais aussi de vieux restes de l’Algérie qui sentent encore le roussi. Il s’agit , cette fois-ci, des essais nucléaires pratiqués dans le Sahara algérien Les cobays étaient choisis avec des Algériens parmi les appelés du contingent français qui stationnèrent en Algérie. Ces essais auraient fait 25’000 victimes irradiées à des niveaux différents et qui gardent de graves séquelles physiques et psychologiques sans compter l’impact environnemental.

Le 1er essai surnommé "Gerboise Bleue" du 13 février 1960 à Reggane équivalait à quatre fois la Bombe Hiroshima.

D’après les spécialistes de la radioactivité, il faudra 24’000 ans pour effacer entièrement les traces de ces essais criminels. Selon des statistiques scientifiques, on recensait, peu après, 87 fausses couches dans une localité avoisinante, malformations ou système immunitaire déficient chez les nouveaux-nés. Les vents sahariens avaient exportés les particules radioactives du plutonium très loin, on dénombrera par la suite, des milliers de décès par cancer et leucémie dans les contrées avoisinantes. Régions qui n’ont pas été décontaminées jusqu’à présent.

La France se défend en maintenant avoir pratiqué des essais nucléaires "propres". Toutefois les langues se délient, et selon le proverbe arabe "la langue n’a pas d’os, losqu’elle part, elle ne s’arrête plus" , les témoins racontent, l’explosion, la lumière qui rendit certains aveugles. Pas de protection pour les cobays, un simple masque anti-poussière. Des cinéastes ont raconté l’horreur de ces essais dans : Vent de sable de Larbi Benchiha, Gerboise bleue de Djamal Ouahab et Combien je vous aime de Azzedine Meddour.

La France ne reconnaît pas le sacrifice des ses vies au nom de l’expérience nucléaire malgré les révélations du "rapport confidentiel" intitulé "La genèse de l’organisation et les experimentations au Sahara" rédigé en 1998 par un ou plusieurs militaiers anonymes. Le ministre de la Défense Hervé Morin parle de doses très faibles. La dernière expérimentation intitulée La Gerboise Verte" - devait permettre d’étudier les effets physiologiques et psychologiques produits sur l’homme par l’arme atomique, afin d’obtenir les éléments nécessaires à la préparation physique et à la formation morale du combattant moderne", écrit le rapport. L’Algérie ne s’est pas sentie davantage concernée quant à la nécessité de décontaminer les régions touchées après le départ de l’armée française qui n’en avait cure.

Pour mémoire :

La France a procédé à 210 tirs depuis le premier au Sahara en 1960 jusqu’à l’ultime expérimentation de 1996 en Polynésie française. En 1962 encore et selon une clause secrète des accords d’Evian, 13 autres essais auron lieu jusqu’en 1967. Souterrains, cette fois, parmi lesquel le tir "Beryl" qui échoue et libère un nuage radioactif contaminant tous les soldats présents sur le site d’In-Eker, à une centaine de kilomètres au sud de Reggane. Des milliers de vétérans victimes des essais nucléaires, persuadés d’avoir été contaminés par la radioactivité, se battent pour la reconnaissance de leur préjudice. Le 22 décembre 2009, une loi a été adoptée, sur l’indemnisation des victimes des essais nucléaires, le Ministre précise avoir "demandé à (ses) services ’d’ouvrir les placards’, afin que chaque personne qui se pense victime des essais puisse avoir connaissance de ses relevés dosimétriques ou des éléments de dosimétrie d’ambiance".

Les placards , une fois ouverts, risquent fort de nous livrer une coulée humaine de traumatisés physiques et psychiques des essais nucléaires "à petites doses" de contamination.

http://regardscroises.blog.tdg.ch/a...

Messages

  • Bonjour,

    L’auteur écrit : "D’après les spécialistes de la radioactivité, il faudra 24’000 ans pour effacer entièrement les traces de ces essais criminels."

    En fait 24 000 ans, c’est la période radioactive (ou demi-vie) du plutonium, c’est-à-dire le temps au bout duquel la moitié des noyaux de plutonium ont disparu. Il faut attendre 10 périodes soit 240 000 ans pour que la quantité de plutonium initialement présente soit divisée par 1000 !

    Le rendement des premières bombes était faible, c’est donc probablement plusieurs kilogrammes de plutonium qui étaient perdus dans les retombées (1 kilogramme = 1 000 grammes), sachant qu’1/1 000 000 ème de gramme de plutonium inhalé suffit à provoquer un cancer !

    Voir la revue de presse "Les vétérans du nucléaire s’organisent" sur : http://www.dissident-media.org/infonucleaire/news_veterans.html

    Infonucléaire,
    http://www.dissident-media.org/infonucleaire