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Le plutonium attendu dans la nuit de mardi à mercredi à Cherbourg

Publie le mardi 5 octobre 2004 par Open-Publishing


De Frédéric Veille

Les 140 kilos de plutonium militaire américain qui doivent rejoindre dans les
prochains jours l’usine de Cadarache (Bouches-du-Rhône) devaient arriver au port
de Cherbourg (Manche) dans la nuit de mardi à mercredi.

Partis le 20 septembre de Charleston (Caroline-du-Sud), le »Pacific Teal » et
le « Pacific Pintail », les deux navires de la compagnie British Nuclear Fuel Limited
(BNFL), ont été aperçus mardi au large des côtes normandes « où ils sont en situation
d’attente », a affirmé Yannick Rousselet, porte-parole de Greenpeace.

Pour protester contre ce transport qu’ils jugent dangereux, une dizaine de militants
de l’organisation anti-nucléaire ont symboliquement bloqué mardi matin pendant
plus de deux heures la départementale 901 qui mène à l’usine de retraitement
Cogéma de La Hague (Manche). Ils se sont enchaînés à un camion placé en travers
de la route après avoir déployé une grande banderole « Stop plutonium ».

Sitôt la cargaison des deux navires débarquée, c’est en effet à l’usine Cogéma que doivent être reconditionnés les 140 kilos de plutonium qui seront ensuite acheminés par la route et sous très haute protection jusqu’au centre de recyclage de Cadarache.

L’action de Greenpeace est une nouvelle gesticulation médiatique destinée à tromper l’opinion », a estimé Laurence Pernot, directrice de la communication de Cogéma La Hague qui s’est rendue mardi en fin de matinée sur les lieux du barrage. Les gendarmes ont détaché un à un les militants qui s’étaient enchaînés.
 »Nous comprenons mal qu’une organisation qui milite depuis toujours contre la prolifération des armes nucléaires puisse aujourd’hui se positionner contre une opération qui vise au contraire à les neutraliser », a-t-elle ajouté.

Ces transports sont les plus sûrs du monde, aussi bien sur mer que sur terre », a assuré Mme Pernot. « Ce plutonium est transporté dans un système de conteneurs conçu comme un système de poupées gigognes avec des barrières de défense successives. Le tout a été testé dans les conditions les plus extrêmes : au feu, au choc, à la chute, à l’immersion ».

Par ailleurs, la BNFL a saisi mardi après-midi la justice pour qu’elle interdise d’approcher le convoi à moins de 300m dans les eaux territoriales et à moins de 100m dans le port. Elle a demandé une astreinte de 150.000 euros par infraction constatée. La Cogéma a quant à elle réclamé une interdiction d’approcher à moins de 100m à terre pour le convoi routier, sous astreinte de 150.000 euros par infraction.

Peu avant 20h, le tribunal a décidé des astreintes de 75.000 euros par infraction constatée, et ce jusqu’au 12 octobre prochain, dans tout le département de la Manche.

Dimanche dernier, trois militants écologistes dont le navigateur Eugène Riguidel avaient été placés en garde à vue pour avoir pénétré dans l’arsenal de Cherbourg qui est une zone militaire interdite. Ils risquent une peine de prison d’un an et une amende de 15.000 euros. Ils devront répondre de ces faits le 30 novembre prochain devant le tribunal correctionnel de Cherbourg. (AP)

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