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USA : Facebook coopératif avec la police, Twitter plus circonspect

Publie le mercredi 17 mars 2010 par Open-Publishing

NEW YORK, 17 mars 2010 | Une étude interne du ministère américain de la Justice sur l’exploitation des réseaux sociaux révèle que Facebook est jugé plus coopératif par la police que Twitter, qui a pour politique d’exiger systématiquement un mandat.

Une étude interne du ministère américain de la Justice sur l’exploitation des réseaux sociaux révèle que Facebook est jugé plus coopératif par la police que Twitter, qui a pour politique d’exiger systématiquement un mandat.

Cette étude, communiquée à sa demande à l’organisation Electronic Frontier Foundation, qui l’a mise en ligne, vise à expliquer aux policiers et procureurs l’utilisation qui peut être faite des réseaux sociaux dans leurs enquêtes : ils peuvent les sonder pour "établir des motivations et des relations personnelles", "confirmer ou démentir des alibis", entre autres.

Passant en revue les quatre principaux sites utilisés aux Etats-Unis (Facebook, MySpace, Twitter, LinkedIn), elle relève que Facebook "est souvent coopératif avec les demandes d’urgence".

En revanche, les enquêteurs intéressés par les informations de Twitter se heurtent à plusieurs obstacles : le site ne fournit pas les numéros de téléphone de ses utilisateurs, "ne préservera pas de données sans procédure juridique", et a "pour politique explicite de ne communiquer des données qu’en réaction à une procédure juridique", indique le document.

Interrogé mercredi par l’AFP, Andrew Noyes, un porte-parole de Facebook, a indiqué que sa société coopérait avec les forces de l’ordre "dans les limites de la loi et quand cela se justifie pour la sécurité des utilisateurs de Facebook".

Le réseau social respecte un "équilibre entre les besoins d’information des forces de l’ordre et le droit à la vie privée de nos utilisateurs", a-t-il assuré.

"Dans de rares cas, notre politique et la loi permettent des communications en urgence", a ajouté ce porte-parole, évoquant le cas "hypothétique" d’un enlèvement d’enfant.

Le document évoque par ailleurs les opérations clandestines que peuvent mener les enquêteurs, pour "communiquer avec des suspects", "obtenir un accès à des informations non publiques" ou "établir des réseaux de connaissance", tout en s’interrogeant sur la légalité de ces pratiques.

En revanche, les services du fisc américain semblent avoir une exploitation plus limitée des réseaux sociaux : la Electronic Frontier Foundation s’est félicitée que le fisc "interdise clairement aux employés d’utiliser des faux comptes pour obtenir des informations".

Dans un manuel d’une trentaine de pages destiné aux agents du fisc, également mis en ligne par l’association EFF, l’administration leur indique que "généralement (ils) ont le droit d’examiner les informations disponibles sur les sites publics et d’accès non limité", et rappelle que "en matière civile les employés ne peuvent pas déguiser leur identité, même sur internet".

Le co-président de l’association "Future of Privacy", Chris Wolf, a souligné que ces informations ne révélaient en soi aucune action répréhensible, mais constituaient un nouveau rappel à l’ordre pour les internautes, afin qu’ils fassent attention aux informations qu’ils mettent en ligne.

"Peu importe ce que font les forces de l’ordre, les internautes et les utilisateurs des réseaux sociaux doivent faire attention", a-t-il dit à l’AFP.

Selon M. Wolf, les documents révélés par l’EFF "soulèvent un certain nombre de questions, mais n’indiquent en rien que les autorités ou les réseaux sociaux aient franchi les limites" de la légalité.

http://www.tdg.ch/depeches/economie/usa-facebook-cooperatif-police-twitter-circonspect