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Étrange fermeture d’une vingtaine de sites d’Indymedia

Publie le vendredi 8 octobre 2004 par Open-Publishing
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vendredi 8 octobre 2004, 18h44

La saisie par le FBI des serveurs hébergeant ces sites de collectifs du réseau Indymedia a provoqué leur fermeture. À l’origine de l’affaire, probablement la publication de photos et d’informations concernant deux policiers suisses "anti-casseurs".

Plus d’une vingtaine de sites du réseau international de médias indépendants Indymedia ont été rendus inaccessibles jeudi 7 octobre, suite à un ordre de la police fédérale américaine (FBI). Les enquêteurs sont parvenus à récupérer les disques durs des serveurs qui les hébergaient. Sont concernés, entre autres, ceux de Nantes, Marseille, Lille, Liège, Anvers, Belgrade, Prague, ou encore ceux d’Italie, du Brésil, de Pologne, de Belgique et du Royaume-Uni.

Les serveurs saisis, qui se trouvaient au Royaume-Uni, dépendent d’une société américaine, Rackspace ; elle a déclaré qu’elle « ne pouvait fournir à Indymedia aucune information concernant l’injonction » du FBI. L’empressement de Rackspace serait dû au délai extrêmement court accordé par la police fédérale, selon un communiqué d’Indymedia.org repris par le Centre des médias indépendant de l’université Urbana-Champaign (Illinois, USA).

A cette heure, cette fermeture reste toujours non expliquée. Mais elle pourrait être la conséquence de la publication, sur Indymedia, des coordonnées d’un policier suisse. Tout commence le 8 septembre : un internaute publie sur nantes.indymedia.org les photos de deux personnes présentées comme faisant partie de la cellule "anti-G8" de la police suisse, responsable de 200 arrestations. Le tout accompagné d’un commentaire laissant entendre que la vengeance est un plat qui se mange froid. À mesure que la police suisse publie elle-même des photos de "casseurs" à identifier, la rédaction d’Indymedia décide de laisser la contribution telle quelle.

Le FBI agit à la demande de la police suisse

Le 22 septembre, Rackspace informe les responsables d’Indymedia que le FBI leur demande de retirer l’article en question. Le 24, le collectif nantais décide de laisser l’article en ligne, mais de masquer les visages des deux policiers suisses.

Le 1er octobre, deux agents du FBI rendent une visite « de courtoisie » à un membre d’Indymedia à Seattle. Ils l’informent que leur requête émane des autorités suisses, et qu’elle ne vise pas les photos, mais les données permettant d’identifier les policiers.

Or, si le prénom et l’adresse personnelle de l’un des deux inspecteurs ont effectivement été publiés, ce n’est pas sur le site nantais, mais sur le site suisse d’Indymedia, peut-on lire ici, qui les avaient d’ailleurs retirés au nom du respect de la vie privée.

Le 6, la Radio Suisse Romande diffuse un reportage confirmant qu’il s’agit bien de deux policiers suisses, et qu’ils ont porté plainte pour menaces et injures. Le lendemain, la Tribune de Genève révèle que le ministère public a ouvert une information judiciaire, et que « la hiérarchie de la police genevoise serait intervenue auprès de certains contacts au FBI afin de faire retirer promptement les photos ».

Informé par ZDNet de la saisie des serveurs, Me Marc Oederlin, l’avocat des deux policiers, doute qu’il puisse en être à l’origine, non seulement « parce que le magistrat en charge du dossier est en vacances », mais aussi parce que s’il a bien préparé « un courrier en ce sens », il ne l’a fait qu’hier. S’il se déclare satisfait de la fermeture du site incriminé, il déplore dans le même temps le caractère « disproportionné » de la chose, et « regrette que Indymedia fasse l’objet d’une telle réaction ».

Pour en savoir plus :
Responsabilité des hébergeurs : la LCEN mise à l’épreuve judiciaire

Jean-Marc Manach, ZDNet France

(Plus d’infos avec ZDNet)

http://fr.news.yahoo.com/041008/7/4375b.html

Messages

  • lu sur indy.suisse : http://www.indymedia.ch/fr/2004/10/26662.shtml

    Réponse de Rackspace à Indymedia
     

    ((i)), 08.10.2004 19:29

    Email de l’hebergeur à Indymedia 

    Par la présente concernant indymedia, Rackspace Managed Hosting, une compagnie basée aux Etats-unis mais ayant des bureaux à Londres, a agi sous les ordres de la Cour qui se base sur le MLAT (Mutual Legal Assistance Treaty), qui établit des procédures entre pays afin d’aider les enquêtes portant sur par exemple le terrorisme international, les kidnappements, blanchiment d’argent.

    Rackspace a répondu à une citation à comparaître, publiée sous le titre 28, Etats-Unis d’Amérique.

    Pour plus d’informations sur le MLAT, visitez s’ils vous plaît : http://library.lp.findlaw.com/articles/file/00297/002460/title/Subject/topic/Criminal%20Justice_Extradition%20and%20Detainers/filename/criminaljustice_2_2251

    Original :

    In the present matter regarding Indymedia, Rackspace Managed Hosting, a U.S. based company with offices in London, is acting in compliance with a court order pursuant to a Mutual Legal Assistance Treaty (MLAT), which establishes procedures for countries to assist each other in investigations such as international terrorism, kidnapping and money laundering. Rackspace responded to a Commissioner’s subpoena, duly issued under Title 28, United States Code

    caro