Accueil > Martine, Marie-George et Cécile : une partition, trois tons

Martine, Marie-George et Cécile : une partition, trois tons

Publie le vendredi 19 mars 2010 par Open-Publishing
13 commentaires

Il y a bien longtemps qu’un sommet des partis de gauche n’avait pas autant fait recette. Jeudi matin 18 mars, micros et caméras se bousculaient jusqu’à envahir la salle du Café de l’industrie. Dans cet établissement parisien branché du quartier de la Bastille, s’étaient donné rendez-vous Martine Aubry, Marie-George Buffet et Cécile Duflot, à trois jours du second tour des régionales.

Au sein du trio "rose-rouge-vert", point de formalisme inutile. Il n’y eut ni solennelle déclaration commune ni même propos liminaire. "Vous avez des questions ?", a attaqué d’entrée la première secrétaire du PS, entourée de ses deux comparses (la composition de la banquette n’avait fait l’objet d’aucune négociation, assure-t-on au PS). "Nicolas Sarkozy et François Fillon ne veulent pas entendre ce que disent les Français. Il faut donc que, dimanche, le message soit renforcé", a résumé Martine Aubry.

Un peu plus tard, sur Canal+, la première secrétaire a considéré que "le grand chelem n’est pas possible". Cela supposerait en effet la victoire en Languedoc-Roussillon de Georges Frêche qui, selon elle, "n’est plus un homme de gauche".

"RUPTURE"

Puis, chacune a fait entendre sa partition. Appelant "les hommes et les femmes" de gauche à aller voter "pour dire leur colère", Marie-George Buffet a souhaité "mobiliser contre la réforme des retraites et des collectivités" dès le lendemain des régionales. Cécile Duflot, elle, a fait part de "sa vraie détermination à parler du projet face à un gouvernement qui va dans la mauvaise direction".

Les dames de la gauche, interrogées sur la portée politique de cet affichage d’avant second tour, ont, chacune à leur manière, esquivé. Evoquant "un vrai bonheur" de se retrouver, Martine Aubry a souligné sans plus de détails la nécessité "de préparer ensemble un changement de société", jurant que les accords de fusion des listes n’étaient pas "de circonstance". La secrétaire nationale du PCF y est elle aussi allée de son "véritable projet de société" incluant "la rupture avec le capitalisme financier".

Pour la secrétaire nationale des Verts, qui a appelé "à se projeter vers l’avenir", l’important est que ces régionales constituent "un des éléments de la reconquête, d’une alternative politique dans notre pays".

Le grand projet alternatif de la "gauche solidaire", selon la formule brevetée par Martine Aubry et dont elle s’efforce d’assurer la promotion, semble encore dans les limbes. "Ce n’est pas le moment d’en parler ; on en discutera entre nous le moment venu", a tranché Cécile Duflot qui a coupé court aux interrogations portant sur l’échéance de 2012, refusant de "mélanger les échéances" et de céder "à l’obsession néfaste de la présidentielle".

Quant à Marie-George Buffet, elle a prévenu que le PCF n’est pas du genre à souscrire au principe "de l’homme ou de la femme providentielle".

Jean-Michel Normand

http://www.lemonde.fr/elections-regionales/article/2010/03/19/martine-marie-george-et-cecile-une-partition-trois-tons_1321536_1293905.html

Messages